Lorsqu’on revient comme ça, après quelques jours d’absence, on ne sait plus trop où donner de la pointe de son stylo. Les motifs d’indignations, voire de colère, s’accumulent, multiples et multipliés. Ho ! je n’étais pas bien loin, tout proche même d’un certain nombre d’entre-vous et quelques uns m’ont fait le plaisir de venir me saluer à la Fête du livre, tenue en grandes pompes dans le très chicos Casino de Hyères les Palmiers. Rajouté au bonheur infini et permanent de partager quelques trop courtes tranches de vie avec mes petits, vous auriez même pu – je parle de ceux qui n’étaient pas à Hyères – ne pas me manquer... Mais il en est qui vont beaucoup me manquer et cela altéra d'ailleurs fortement l’agrément de ce retour sur les terres de ma longue parenthèse professionnelle. Doudou, Jean-Michel Doudiés, qui recevait cette chronique sans vraiment la partager, figurait parmi ces hommes certes engagés dans les réseaux qui me sont étrangers et pour tout dire très étranges, mais portaient hautes ces valeurs que j’aime partager, dans l’ordre de la fraternité, de l’esthétisme et – là c‘est bien plus rare – de l’intraitable loyauté. Titou, je le connaissais moins, ne l’avais fréquenté que furtivement. Grâce à Hervé, un autre bel et discret ami. Parfois, le soir, je m’installais en passant à lui et lorsque que chroniquer me pesait, parce que dans le désert des consciences et la rareté des présences, cela devient effectivement fardeau, sa seule occurrence me remettait en selle et les chevauchements à pleine page d’arguments irréfutables, me saisissaient comme ces cavaliers juvéniles plein d’allant. Mais c’est plutôt en revenant sur terre que le coup fut rude. Personne n’avait eu l’idée -où le coeur- de me le dire. Il avait passé l’arme à gauche, mon Titou, lui qui avait déjà l’âme à l’extrême gauche - comme nous définissent les extrêmistes libéraux de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes. Je reprends cette formule par laquelle je désigne l’autre enflure, parce que justement, il l’adorait, l’ami Titou. Et donc, lorsque j’éventualisais un arrêt de production de' ces lignes acerbes autant qu'essentielles - pour moi -, ce lecteur éclairé s’interposait et intercédait, en quelque sorte, en faveur de ceux, moins démonstratifs, qui voulaient bien encore de sustenter de ma chronique. Et comme un drame peut en cacher un autre – il faut toujours bien regarder avant de traverser -, v'là-t-i' pas que la supportrice numéro un, historique, parfois un peu hystérique de son Jaco, vient aussi de nous péter une durite. Elle survit encore, ma Danièle, mais d’après le message que j’ai reçu de son aimable frangin, je ne la récupérerai pas dans l’état où je l'avais trouvée, celui de nos complicités. Elle était certes un peu perchée, mais là, aux dernières et tristes nouvelles, elle se serait envolée. La faute au corps de Lewy, ou quelque chose de ce genre, mais qui n’a pour le coup, aucun rapport avec le génocide de Gaza. Ben voilà, le bilan de mes dix jours d’escapade ! Copieux, hein ? Pas de quoi revenir avec un moral que je n’ai du reste que lorsque le PSG gagne une finale de Champion’s Ligue… ce qui ne sera pas encore pour cette année !!! Inutile de vous dire aussi que les candidats à la reprise de la flamme macronique, devront se manifester ardemment car elle vacille et sur l’Aubrac ça souffle fort et souvent. Et certes, si le Petit garçon - comme sa sœur auparavant - souffre de malnutrition, il n’est pas impossible que j’essaie un petit frère, dès fois que j’en réussirais un de mignon et surtout qui plaise. Mais tout en écrivant cela, me reviennent les maintes crises qui convulsèrent mon abstinence épistolaire, que même la lointaine fréquentation de Cyrulnik à la fête du livre, n’a pas rendu résilientes. Que ce soit à Science-po, les territoires occupés et génocidés de Palestine, dans les arbres de l'A 69 entre Castres et Toulouse, sur les ondes troubles de France-Inter… partout l’idéologie libérale de la Macronie commet les mêmes erreurs, les mêmes horreurs, les mêmes crimes. Face à ces chars d’assauts, ces rouleaux-compresseurs de la pensée qu'ils veulent la bonne et l'unique… faudrait-il s'aplatir ? |
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