A propos de l'école Un ami varois, rugbyman et surtout, en l'occurrence, professeur des écoles et même chef d'établissement, m'a adressé ce complément à la chronique d'hier "Savoir, avoir, pouvoir". Un titre à tiroirs qui méritait qu'on les ouvre, ce qu'Éric a fait consciencieusement. Je vous en donne lecture. Exceptionnellement, je me permettrai, à la fin, de lui faire une courte et amicale réponse. " Ah Jaco, la lutte des classes ! Concept enterré dans les années 30 ou 40, pour le remplacer par celui de cohésion sociale, et c'est bien logique, il ne peut y avoir de cohésion sociale si les différentes classes s'écharpent. Quant aux classes, les miennes, enfin les nôtres, elles subissent le 21ème ministre depuis que j'enseigne, qui ont eu tous (ou presque) un point commun: laisser une trace au travers d'une réforme alors qu'on le sait, c'est sur le long terme que l'on voit les effets d'un système... bref... Là où certaines des mesures en vogue sont inquiétantes, c'est par exemple que les classes dites de "niveau" sont considérées par les plus grands chercheurs en Science de l'Éducation comme bien moins efficaces que les classes hétérogènes, mais apparemment, certains penseurs de Grenelle pensent mieux penser que ces plus grands chercheurs. Autre exemple, le retour de l'uniforme. Mais il n'a jamais existé l'uniforme à l'école! La blouse oui, et ce n'était pas autre chose qu'un vêtement destiné à protéger les habits, liquettes et autres pulls, qui en ces temps reculés représentaient un gros budget pour certaines familles. Et je terminerai par la dictée, qu'il faut faire tous les jours... Ah bon? on ne la ferait plus? Là encore, les penseurs de Grenelle devraient se rendre dans quelques classes pour savoir je dirais presque découvrir ce qu'il s'y fait, et ne leur en déplaise, la dictée n'a jamais cessé. Ce qui a bien changé par contre, dans un nombre d'heures toujours identique, c'est tout ce qui doit être enseigné aujourd'hui à l'école, et il faut bien dégager ces heures quelque part : l'écolier d'aujourd'hui fait moins de maths et de français que l'écolier des années 60, pour qui la journée se partageait équitablement entre Français et Mathématiques, et Histoire géo si on avait été sages... Forcément, nous avions plus de "chances" d'être bons en orthographe, avançant aussi à marche forcée, parfois coiffés d'un bonnet... cela nous a-t-il rendus plus intelligents? La preuve que non, nombre de ceux qui ont connu cette école sont les dirigeants d'aujourd'hui qui pondent certaines de ces mesures..." Bel éclairage que peu d'enseignants viendront assurément obscurcir. Pour ma part, Eric, je souhaite juste revenir sur ma lutte des classes et ta coéhesion sociale. La lutte des classes - concept que l'on a enterré en ces termes - ne crois-tu pas qu'elle reste pourtant d'une rude et cruelle actualité ? Mais il est vrai que la lutte est devenue domination, écrasement unilatéral. Plus inégale que jamais donc... Et je ne m'en réjouis pas. |
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