Le bilan de la macronie, aux deux tiers de son double et pénible quinquennat, pourrait se résumer par un seul mot : faillite. Faillite économique avec un déficit public et une dette historique ; faillite des valeurs avec ce mépris affiché, revendiqué à l’égard des sous-citoyens, qu’ils travaillent dans le secteur public ou soient privés d’emploi ; faillite des principes moraux avec ce mot guerre sans cesse brandit comme un fantasme, un idéal par son chef qui n’a de cesse de fabriquer des armes pour les vendre aux bellicistes du monde entier, aux bouchers d’Israël et tout autres points chauds d’une planète au bord de l’explosion. Mais il est un domaine - et ce n’est pas la première fois que j’y fais référence, tant mon admiration est grande et sincère – dans lequel Saint-Emmanuel-les-mains-jointes et les mignonnets de son clan excellent, dominent tous les autres, écrasent la concurrence, c’est la communication. Voici le petit dernier qui fleure l’enfumage comme jamais : Le choc des savoirs ! Alors celle-là de formule, elle surpasse toutes les autres ! Tous les Grand débats, les Conventions citoyennes, les Traversées de rue et Premiers de cordée… Remarquez en attendant peut-être les collisions irréversibles, 2024 est déjà placé sous le signe des chocs, car ne sous-estimez pas davantage Le choc de simplification. De toute façon Macron a toujours préféré le choc des formules au choix de la vérité. Dans son genre, celui de la mystification, l'élève dépasse largement le maître (Sarkozy). Le choc des savoirs, pour autant que nous le sachions, c'est la formule magique dégotée par le sacristain de Matignon pour instaurer les groupes de niveaux et enfoncer davantage l’école publique, et tous les principes de la République, une et indivisible. Pour faire plaisir à la Walkyrie et ses disciples du Maréchal, il a banni à grand renfort de communication, de C.Niouze et Praud naze, la terrible abaya et rétabli dans le même élan nationaliste l’uniforme, la raie sur le côté et le SNU. Mais c’est tout de même essentiellement pour circonvenir les vingts pour cent de rupins de leur camp, pour que les têtes de nœud blondes puissent grimper très haut dans la cordée scolaire sans être importunée par les gueux mal coiffés, que l’extrême droite libérale de Attal a osé - avec il faut le leur concéder - un culot désarmant, de couper désormais les enfants de France en deux catégories. Ceux qui ont l’intelligence et/ou le portefeuille dans les belles classes et les autres qui ne sont rien dans les moches. Liberté, égalité, fraternité ose-t-on laisser lire aux frontons de nos écoles. En même temps (évidemment ! car il y a toujours du "en même temps" en ces putains de temps qui s’éternisent), plus de 6000 postes seront supprimés dans l’Éducation nationale à la rentrée, 4000 AED et AESH (dont on sait qu’ils sont ceux qui permettent à des enfants de suivre ou seulement de venir à l'école). Depuis des décennies pour les plus lucides, des années pour les moins réactifs, on dit et on serine que le problème numéro un en France – notoirement en France – c’est l’éducation. Au sens le plus large et crucial. La Grande cause nationale suivant cette autre formule macronisée. Voilà pourquoi on enlève 700 millions d’euros à ce ministère, dirigé désormais par un épouvantail, une revenante fantomatique. J’ai vu que le mouvement ATTAC (constitué de dangereux gauchistes de mon espèce) s’était présenté avec sa vingtaine de militants aux portes de Bercy. Ils voulaient voir Le Maire et lui remettre en main propre (les leurs, pas les siennes) un chèque symbolique de 60 milliards, constitué par cet argent que cumulent les possédants, à commencer évidemment par les grandes fortunes, ceux de la finance et de la fraude fiscale. Plutôt que de sabrer 30 milliards dans l’Éducation donc, mais aussi dans l’écologie et le social, les activistes de gauche proposaient de taxer les superprofits, de rétablir un véritable impôt sur la fortune, de lutter pour de vrai contre le fléau de l’évasion fiscale et de l’argent dissimulé, de taper fort sur la transmission des gros patrimoines, ainsi que sur les niches fiscales, sociales et enfin sur les revenus financiers. En fait, ATTAC demandait à ce que la macronie scie la branche sur laquelle elle est si confortablement installée. C’est peut-être pour cela que Le Maire ne leur a pas ouvert la porte de Bercy ! Quant à moi, la seule formule dont je me souvienne et que je soutienne plus que jamais, c’est la lutte finale. Et en l’occurrence... des classes ! |
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