J’sais pas si vous êtes au courant, mais il va y avoir les Jeux olympiques en France ! Et vous ne serez pas étonnés si je vous dis que c’est à mon sens… un non sens ! Et une catastrophe. C’est curieux mais, même si je n’étais pas né, cela me fait inévitablement penser à Berlin 36. Non, je ne suis pas en train de comparer Macron à Hitler, faut pas déconner non plus. Mais enfin il existe un tel climat de concorde et de sécurité qui, entre l’Ukraine d’un côté et de la Palestine de l’autre, donne assez bien la mesure de ce qui peut advenir durant cette considérable fête aux neuneus en shorts et débardeurs. J’sais pas vous, mais que Tell archer envoie son bout de bois au milieu de la pomme ; qu’une grande saucisse franchisse trois mètres en ciseau ou même vingt à l’aide d’une grande verge ; que des gamins à mèches peroxydées tirent des bords dans des coques de noix et que d’autres se foutent sur la gueule entre quatre cordes, cela me laisse parfaitement indifférent bien qu’un peu incrédule. Ce qui m’agace davantage, c’est qu’avec l'avènement du sport business lui aussi ultra-libéral, les professionnels, les super-nantis du foot, du vélo, du tennis, du rugby, du basket notamment, aient piqué la vedette au coureur de fond Kenyan qui galopait pour la gloire et sa médaille sans revers. Et puis ce qui m’énerve encore plus, c’est cette espèce de béatitude publique. Tous ces gens qui s’émerveillent pour si peu, quand ce n’est pas pour la patrie, la nation et tout ce que ça soulève d'incompréhension en moi. Pourquoi vouloir à tout prix appartenir à un camp, s’identifier à lui et s’émouvoir bêtement de ses exploits ou de ses échecs. Pourquoi épuiser son temps devant ces télés déversant leur milliards d’ordures, sous forme de publicités qui les rendront encore plus dépendants, encore plus inconsistants et encore plus cons tout court ? Vous me direz : « Jaco, tu as le temps de te foutre en boule - et même en balle -, leurs J.O c’est encore dans cinq mois ! " Ah oui, c’est vrai, rappelez-loi les dates… que je m’en aille. Elon si tu m’entends et s’il te reste une place, je veux bien embarquer sur SpaceX vers la Lune ou Mars. Disons de préférence, car je ne suis pas très Jupiter ! Et c’est vrai qu’il y a le temps de leur foutre le bordel et leur faire un peu manger leur merde, mais enfin y a déjà de quoi bien gratter. Car si je me suis placé sur le stand de tir, un peu plus tôt, c’est d’avoir lu cette info du Monde ainsi titrée : Financement du sport : une partie des coupes dans les crédits affectera les équipements destinés aux écoles. Cela signifie que les efforts d’économie demandés par Attal au ministère des sports de la très fameuse Oudéa-Castera, ne pèseront que sur la pratique du sport à l’école. 50 misérables petits millions enlevés aux investissements pour l’amélioration des infrastructures dans les écoles, collèges et lycées ! Les voilà les glorieuses économies osées par le gouvernement de Saint-Emmanuel-les-Mains-jointes. C'est du joli, hein ? Quand le budget de l’organisation des Jeux Olympiques annoncés à six milliards il y a six ans, approchent désormais les neufs milliards et atteindront sans peine les dix ! Il y a dans ces sommes démentielles pour quinze jours de gabegie, une bonne part de financement privé, toutes ces grosses boites qui s'engraissent sur le dos des idiots qui campent dans les stades et devant leur téloche à avaler leurs publicités abjectes, mais il y a aussi quatre milliards venant de l’État, c’est à dire de vous et moi. Je ne sais si on vous a demandé votre avis, en tout cas pas moi ! Et tenez, il y a peut-être pire. Il paraît que pour faire passer la flamme dans leur ville, les maires ont dû payer 50 000 euros ! Vous imaginez ce que l’on peut faire en faveur de la pratique du sport dans ces centaines de communes complices de ce racket cocardier ? Car oui, la voilà la véritable raison de mon ire anticipée. Autant je suis plus que jamais convaincu que le sport de haut-niveau et l’argent qu’il distribue aux professionnels est inepte et scandaleux, qu’il pervertit et avilit, qu’il vide les cerveaux pour remplir les bourses toujours les mêmes, autant la pratique du sport de masse recèle toutes les vertus et pas mal de solutions à la crise sociologique, sociale et sociétale qui nous affecte tant. Ouvrir des stades, des gymnases, encadrer les enfants, éduquer les adolescents, les faire se rencontrer et se déplacer, le tout sous la surveillance et la compétence de gens formés et motivés, voici des fonctions éducatives autrement plus fortes et utiles que tous ces fastes et artifices. Seulement voilà, cela ne brille pas et si ça ne brille pas, c’est plus compliqué d'endormir le peuple. Car le plus tragique tout de même – et sans anticiper des risques d’accidents, voire d’attentats que l’on ne peut tout de même appeler de nos vœux, ni écarter -, c’est de constater que plus de vingt siècles après, le concept de gouvernance que l’on prête à Jules-César fonctionne toujours à la perfection. Du pain et des Jeux… et la planète peut bien brûler ! |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire