Je ne sais pas si vous l’avez remarqué - mais je pense que vous l’avez remarqué ! - tout ce qu’avaient prédit les auteurs de science-fiction vient de se réaliser ou est sur le point de survenir lors des trois décennies en cours du vingt-et-unième siècle. Cet an 2000 qui à tant fait fantasmer les mauvais augures, tient réellement toutes ses promesses. Faut croire que ça devait crever les yeux de certains alors que d’autres - dont je suis et vous êtes peut-être - ne voyaient rien venir ! Il y a eu le retour des grandes maladies susceptibles de nous décimer même si, grâce au professeur Salomon et son acolyte des guignols de 20 heures Olivier Véran, nous avons survécu au méchant coronavirus. Le dérèglement climatique avec des sécheresses inouïes et des inondations démentielles. Le retour des guerres tribales et génocidaires en Palestine et sur l'ancien territoire soviétique. Les dictatures sociétales ou financières. Mais de toutes ces dystopies devenues des réalités, celle qui me met dans le plus désagréable inconfort, c’est l’avènement de l’intelligence artificielle et la vénération qui l'accompagne. On peut me raconter ce que l’on veut, elle se traduit immanquablement, insupportablement par la relégation de l’existence humaine au rang subsidiaire, supplétive, voire même éventuellement superflue. Sous l’impulsion d’une société néo-libérale si bien représentée chez nous par le pire de tous, Saint-Emanuel-les-mains-jointes, l’objectif de cette grande loge de sagouins convaincus de leur légitimité à tout décider et dominer artificiellement, est de déclasser l’espèce animée, de régner sur la planète et même au-delà, de manière virtuelle et technologique. Cela fait déjà un moment qu’en terme d’intelligence je ne reconnais plus grand-chose. Et qu’à l’instar des élèves d’Attal que l’on va transformer en petits soldats uniformisés et classer en groupe de niveau comme on gère un réseau informatique, je constate une sorte de neutralisation des cerveaux humains entièrement consacrés à la consommation, à sa prosternation assorti d’une extravagante soumission. Nous sommes ici sur la voix d’une standardisation de l'espèce, mais on ne s’arrêtera pas là. Je lisais récemment que toutes les filières de productions que proposent les cursus de BTS et d’IUT sont totalement désertées. Nous ne fabriquerons bientôt plus grand chose, ne créerons pas davantage de concret et on ne réparera rien. Toutes les réponses intelligentes seront fournies par des "cerveaux" informatiques d’une puissance des milliers de fois supérieure à Einstein et Killian N’Papé réunis. Plus d’improvisation, d’éventuelle imprécision, moins encore de place à l'émotion, tout sera réglé au cordeau par des androïdes et des humanoïdes vachement bien foutus d’ailleurs. D’ici à ce qu’il nous piquent nos nanas ! Remarquez s’ils ne sont pas forts côté sentiments, il paraît aussi qu’ils ne seront pas genrés. Ce qui signifie messieurs que rien ne vous met à l’abri de vous faire coincer par le premier ChatGPT venu. Et ça doit faire mal ! Mais n’anticipons pas trop non plus ! Oui je sais, cette chronique n’a ni queue ni tête et y a quand même de quoi. Toute la journée, comme s’il s’était concerté avec Elon Musk, mon fil d’alerte google n’a cessé de m’en envoyer, des coups de licornes – ça aussi c’est douloureux la première fois – ! Par exemple une startup américaine du joli nom de FigureAI a mis au point un humanoïde en ferraille, doté d’un modèle d’IA générative d’Open AI - je précise cela pour vous qui maîtrisez parfaitement le langage – capable de répondre à toutes sortes de questions tout en menant un action simultanée, de décrire son environnement, d’expliquer son comportement et de prévoir des actions. Bref ce que finalement fort peu d’entre nous sont en mesure de faire ! Puis, je suis tombé sur un article des Échos faisant l’apologie d’une française du nom de Anh-Tho Chuong - on a eu du bol qu’elle soit arrivée avant la loi immigration de Macron et Darmanin ! - Figurez-vous que la coquine est cofondatrice de Lago, une fintech open source qui vient de boucler un tour de table de 15 millions de dollars mené par FirstMark, aux côtés notamment de SignalFire et New Wave. « Au total – poursuit cet article pour le moins passionnant - la start-up a levé 22 millions de dollars depuis sa création, en 2021, et a intégré le prestigieux incubateur américain Y Combinator. Au départ, Lago voulait créer un outil de « no code » pour aider les équipes de marketing à optimiser leurs revenus. Comme beaucoup de start-up, l'équipe fondatrice finit par pivoter pour construire un système qui permet aux entreprises de définir et gérer leurs tarifs. » Bon ! j’ai chopé un mal de tronche dont même un Doliprane 2000 a du mal à venir à bout. Surtout lorsque, arguant d’un léger trou de mémoire, j’ai voulu chercher à quoi correspondait cette open-source et j’ai trouvé une explication limpide, grâce à laquelle - ne me remerciez pas - vous pourrez briller lors de vos brunchs et cocktails printaniers : « L’une des caractéristiques clés des logiciels Open Source est que leur conception et leur développement sont placés entre les mains de communautés d’utilisateurs et/ou de développeurs qui font évoluer le logiciel. Ces communautés Open Source constituent le cœur du développement du code source et le moteur principal de l’Open Source. » En sorte que je me suis couché rassuré… Enfin comme toute cette affaire de détournement d’intelligence semble organisée par la finance et les néo-libéraux, j’ai voulu faire plus ample connaissance avec toutes ses licornes française fleurons de la stat-up néchion. Et là tenez-vous bien elles se nomment : Spendesk, Shift technology, Veepee, DentalMonitonring, Voodoo, Qonto, Ledger, Ankorstore… vous en voulez encore ? Et dire qu’avec Yannis Youlountas et mes amis les Ecureuils de l’A69 entre Castres et Toulouse, dans le sillage des économistes Albert Jacquard, Paul Ariés et Serge Latouche, nous attendions un réveil de l’humanité pour qu’elle cesse de se détruire par une consommation et des chimères de croissance ! Qu'elle consente au moins à ralentir, faire un pas de côté. Il semble que l’artificiel ait déjà colonisé les cerveaux et les coeurs du plus grand nombre, sans l’intelligence hélas ! Y en a qui partiraient bien en guerre en Ukraine. Moi c’est contre les robots que je prendrais volontiers les armes, en espérant ne pas tomber sous les balles d’un drone ayant l'apparence de Macron. Ma dystopie à moi, en somme !
Notez qu'au milieu de ce cauchemar, j'ai vu un peu de lumière. Celle de la fusée Starship expédiée par Space X et Elon Musk à la conquête de l'univers. En attendant d'explorer la planète Mars, elle a bel et bien explosé en mars ! |
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