Non il ne s’agit pas de mon futur départ pour l’Ukraine avec Francis, Benoît et Régis, partisans assumés d’une chasse au vilain ours Russe. Mais je me dois de vous révéler quelque chose d’excessivement grave. D’effectuer en quelque sorte mon coming out : si Saint-Emmanuel-les-mains-jointes se représente en 2027, je n’exclus pas de voter pour lui. Ben oui ! Pourquoi vous me regardez comme ça ? Je suis encore sous le coup de la stupéfaction, d’une forte émotion même, car au bout de presque sept ans, c’est la première fois que je suis en accord avec l’une de ses annonces. Remarquez bien que je parle d’annonce et non de décision, car ce n’est qu’à la fin que je paierai le musicien. Ce remarquable virtuose du violon, du pipeau, de la grosse caisse, première trompette de l’orchestre des imposteurs. Il a tant joué des partitions avec ses grands airs qui finalement sonnent faux, qu’il convient de rester dans la mesure. Il n‘est pas un grand débat, une convention citoyenne qui ne se soient soldés par un résultat stérile, parfois même contraire et hostile. Ah ça oui ! pour le coup, celui que je ne tarderai sûrement pas à appeler Manu, comme ses copains dans la cordée de licornes et de troufignards, m’a tout de même bien fait plaisir avec cette inflexion prise sur le droit de mourir, qui constitue en quelque sorte, le combat de ma vie ! J’ai trop vu dans mon entourage, trop imaginé de cas d’une cruauté insensée, pour ne pas avoir préservé cette envie de me battre, jusqu’à la mort (!) pour cette cause juste. Juste et j’ajouterai nécessaire, évidente, minimale, contrairement aux positions incompréhensibles des médecins et des curés qui ont en commun, il est vrai, d’avoir signé le serment d’hypocrites. Les premiers ne souhaitent pas donner la mort à ceux qui souffrent de toutes sortes d’affections irréversibles et insupportables, au nom de leur éthique, de leurs principes. Et d’un côté, je les comprends un peu : ils ont tellement de morts sur la conscience du fait de leur incompétence… Quant au clergé, c’est un peu la même chose. Ils veulent sauver la vie d’agonisants qui souffrent le martyr et de fœtus de quelques semaines, voire même à l’état de spermatozoïdes, pour se racheter d’avoir massacré tant d’enfants, d’avoir déclenché des génocides au nom de leur religion. Ils feraient mieux de nous laisser mourir si ça nous chante et de communiquer un peu plus de moralité dans leurs propres rangs ! Donc chapeau mon Juju-piter ! Mais y a quand même un ou deux trucs qui clochent dans ton projet qui doit atterrir opportunément sur les bureaux des deux Assemblées désœuvrées. Quand tu dis que l’aide à mourir ne sera « ni un nouveau droit ni une liberté » j’ai l’impression que tu remets déjà en cause tout ce que tu viens de défendre précédemment en justifiant que l’on ait enfin la possibilité de choisir sa fin lorsque la vie n’est plus supportable. Et quand tu évoques la mort assistée pour les malades « dont le pronostic vital est engagé à court ou moyen terme », tu n’aurais tout de même pas l’intention d’attendre la veille du décès pour appuyer sur la pompe ? Parce que là on ne plaisante pas, on ne joue pas avec les mots – ni la mort -, ce ne sont pas des jours, mais des semaines, des mois de souffrances insupportables infligés à des patients en attente de délivrance ! Bon ce n’est pas que je me méfie des promesses macroniennes, mais il sera tout de même bon d’écrire les choses clairement dans un texte sans ambigüité, histoire de ne pas retomber dans les légers travers qui te caractérisent depuis 2017. Non mais enfin c’est bien, sur l’intention et en attendant fébrilement la réalisation, c’est bien ! Après il y en aura toujours pour dire que ces histoires d’avortement constitutionnels et de droit à mourir dans la dignité, ce sont plutôt des mesures de gauche comme la reconnaissance des transgenres ! Il y en a même qui prétendront qu’à trois mois des élections Européennes qui se présentent de manière pitoyable pour ta Renaissance, ce serait une façon de récupérer un électorat moins à droite… Il y aura toujours des gens pour médire ! |
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