Je n'ai évidemment rien contre les JO de Paris, bien au contraire, vous l'avez compris : j'ai tout contre les JO de Paris ! D'abord parce que cette plaisanterie, destinée à flatter l'ego de quelques sportifs boursouflés et entretenir le détestable esprit cocardier de nos compatriotes, va coûter la bagatelle de douze milliards avant les nouveaux probables ajustements budgétaires liés aux "petits imprévus" bien naturels et qui se chiffrent vite à coups de millions. Mon ami Francis de la Réunion m'a transmis la vidéo d'une influenceuse quelconque, mais en l'occurrence plutôt bienfaisante, qui nous montre ce tour de table de TF1 où les journalistes expliquent que la piscine de Saint-Denis (pas de la Réunion !) dont le coût initial s'élève à moins de soixante-huit millions avant de bondir à cent-soixante-quatorze millions (allez ne chipotons pas cela fait à peine beaucoup plus du double !) ne pourra pas servir aux épreuves reines de natation qui, finalement, iront se courir dans le stade de rugby de la Défense Aréna. En cause, le manque de places dans les gradins de la nouvelle fantaisie olympique de Saint-Denis où ne se disputeront donc que les épreuves secondaires de natation synchronisée et autre water-polo. Mais le comité d'organisation de Tony Estanguet se défend en assurant qu'il n'a jamais été question de faire un stade nautique de 15 000 places et qu'il était donc - mon oeil ! - prévu de créer une piscine artificielle sur le terrain du Racing ! Ah bon ! Mais pourquoi alors ne pas avoir prévu de rassembler tous les gens en maillots de bain sur le même site et d'économiser ainsi soixante-huit... ah non au fait, cent-soixante-quatorze millions ! Il a raison de se défendre Estanguet, car avec son salaire annuel - et hors prime - de deux cent-soixante-dix-mille euros, il ne se mouche pas avec le revers de la manche, le salopard. Il doit ainsi gagner dix fois plus que lorsqu'il ramait dans son aviron ou son kayak, je sais jamais trop bien ! Remarquez avec une ministre qui émargeait à cinq cent mille euros à la Fédé de tennis, l'exemple vient d'en-haut ! Ces chiffres sont étourdissants, épouvantables, méprisables et si je suis une nouvelle fois en pétard - et d'ici le mois d'août je vous préviens que ce n'est pas fini ! - c'est que cela se passe en France, vous savez ce grand pays quasiment en faillite, en tout cas dans un tel état de délabrement économique qu'il n'a rien trouvé de mieux pour se renflouer, que de partir en guerre contre les plus fragiles : les chômeurs qu'ils veulent pourchasser et les milliers de SDF dans lesquels ils tirent des coups de pied pour qu'ils aillent traîner leur misère en province. Vous me direz que les économes Attal et Le maire ont annulé cinquante millions de crédits au ministère de la célèbre tenniswoman Castera. Certes mais attention, ne commettons surtout pas de confusion. De cette somme, on ne va rien enlever de la somptuaire piscine de Saint-Denis, ni de la couche de sciure sous les sabots des chevaux du concours hippique au château de Versailles. Non, les économies se feront toujours sur le dos des mêmes, dans les régions, les cités, les établissements scolaires où les enfants - le plus souvent en difficulté et en situation de pré-délinquance - auraient pu jouer au football. Voire qui sait au tennis ? Et tiens même, soyons fous ! piquer une tête en pleine canicule, dans une jolie petite piscine collective à quelques centaines de milliers d'euros seulement. |
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