Si j’en juge par les dernières nouvelles du front palestinien, je ne serais pas étonné qu’il s’ouvre plus de restaurants gastronomiques à Tel Aviv et Washington que d’organisations humanitaires à Gaza. Certes nous sommes en plein ramadan, ce qui n’est jamais commercialement très porteur surtout pour les déjeuners de midi, mais je me fis davantage au ramdam des bombardements de la célébrissime Tsahal sur le convoi humanitaire World Central Kitchen qui a touché et tué sept de ses membres et sérieusement amoché le reste de la troupe. La communauté mondiale s’en est d'ailleurs vivement émue. Il y a même des audacieux qui ont eu le courage de dire à "Bibi fricotin", droit dans les yeux, que ça, ce n’était pas bien ! Il est vrai qu’en soi, la destruction d’une ONG est dramatique, mais enfin on se demande bien ce que tout ce monde pouvait bien fabriquer dans cette débandade de Gaza ? Où ces pauvres Israéliens, toujours plus persécutés alors qu’ils occupent en toute légitimité internationale une terre qui ne leur appartient pas, ont décidé d’un commun accord avec eux-mêmes, de raser et surtout de désarabiser le secteur. Chez nous les paysans ont le Roundup que Macron leur servira à plein seau jusqu’à ce que la destruction de la terre s’ensuive ; en Palestine, Netanyahu a opté avec une efficacité toujours éprouvée, pour les bombes au phosphore et tout une panoplie de missiles que la France et son ministre des armées Lecornu, fournissent généreusement contre une poignée d’avocats (pas de la défense) imposés dans tous les commerces de l’hexagone. C’était donc un cuisinier espagnol, paraît-il de renomméee mondiale, un Christophe Colomb de la casserole ayant fait fortune aux Amériques (pas la moitié d’un con en somme), un dénommé José Andrés, qui lorsqu’il en a eu assez de faire du pognon avec les pigeons de la belle société new-yorkaise, a choisi de s’acheter une bonne conscience en créant une ONG spécialisée dans le secours alimentaire aux sinistrés de ce vil monde. Cela l’a pris à l’occasion du tremblement de terre qui dévasta Haïti en 2010. Puis les occasions de venir en aide aux affamés n’ont pas manqué, car il y a des milliards de nécessiteux et une poignée de milliardaires. Cela date de Dieu lui-même qui, selon Coluche, avait dans son immense quête de justice et sa bonté vantée dans toutes nos églises, décrété : « Je partage en deux. Les riches auront la nourriture, les pauvres auront l’appétit. » Alors, tandis qu’à travers le monde, les Ducasse, Savoie, Takayama, Perret et j’en passe - j’en trépasse presque - ce font les fouilles en or et n’ont de cesse de s’enrichir et d’investir pour contourner le fisc, ce pauvre diable d’Espagnol, peut-être descendant davantage de Robin des bois que des Conquistadors, s’était mis en tête de taper les riches dans ses restaurants – de tapas –, pour aider les pauvres bougres de Palestine qui, victimes de famine depuis plus de six mois, avaient enfin vu arriver le Ramadan avec soulagement, puisque ce n’étaient plus les sionistes qui leur interdisaient de bouffer, mais Allah en personne ! Bref, si vous vous découvrez dans la nuit une âme de Samaritain, que vous éprouviez des pulsions humanitaires - un truc très rare dans notre petite société bourgeoise – n’hésitez pas à candidater auprès de ce bon José pour intégrer la World Central Kitchen. Vous ne devriez pas avoir à affronter d'impitoyable concurrence... |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire