C’est ce que je vis, ce que j’écris, ce que je crois. Jamais je ne me suis senti aussi proche de la nature et jamais je n’aurais même envisagé que ce puisse être si puissamment le cas. Sans doute au fil des décennies et de manière plus accélérée des ans et des mois, sommes nous toujours plus nombreux à le ressentir et c’est tant mieux. N’empêche que, malgré cette prise de conscience parcellaire, une écrasante majorité de nos compatriotes s’obstinent à vivre comme s’il n'y avait aucune leçon à tirer des catastrophes en séries (incendies, sécheresses, cyclones, inondations) qui nous affligent déjà et nous menacent dans des proportions bien plus dramatiques encore. C’est comme si cela ne les concernaient pas et s’ils faisaient le choix de profiter de tout, de tirer la vie par tous les fils en considérant qu’eux seuls comptaient et que, après eux… le déluge ! Cela m’affecte d’autant plus que dans mon proche entourage on monte encore allègrement dans les avions pour d’improbables chimères, tandis que d’autres convoquent les livreurs d’Amazon à tout bout de champ, consomment et dépensent compulsivement cet argent facile – qu’ils prétendent avoir bien mérité, ah ! le mérite !!! - en marchant sur les mains tendues de millions d’enfants en France, de milliards dans le monde qui n’ont pas le minimum nécessaire pour décrocher, non pas la lune, mais un fragment de sourire. Je suis oui, vent debout contre ceux qui agitent sans cesse le chiffon rouge de Poutine, qui brandissent ces armes qui boostent le produit intérieur et le marché international, mais qui bafouent les règles les plus élémentaires du respect de la terre et des océans nourriciers. Cette course à l’armement, au profit, au consumérisme, orchestrée par les gouvernements et les médias affiliés, constituent une impitoyable guerre que mène la finance mondiale et l’occident libéral à l’humanité dans son ensemble. Dans son ensemble, sauf évidemment pour cette caste privilégiée qui peut, entre les plages préservées des paradis fiscaux et les stations de montagne huppées, se tenir au chaud, au frais, à grand frais et sans danger. Ce crime contre l’humanité, pour lequel Saint-Emmanuel-les-mains-jointes à d’ailleurs déjà été deux fois condamné par le Conseil d’État se perpétue contre vents et marrés depuis que la Macronie a exercé son coup d’État sur la santé mentale des électeurs. Avec, il est vrai, la complicité d’une grande partie de la classe politique, des communistes jusqu’aux fascistes, en passant par les socialistes, qui défendent en vrac, le nucléaire, le glyphosate, l’exploitation des gisements, l’aviation et la bagnole. Nous fustigeons non sans raison les agissements criminels de Poutine et de Netanyahu notamment, mais qui, à l’exception des victimes, s’indignent contre la répression farouche des opposants à la politique écocide menée par le pouvoir soutenu par la droite française dans ses grandes largeurs ? Partout, lorsqu’il s’agit de dénoncer les effets désastreux des mégabassines sur les nappes phréatiques pour le seul usage de gros agro-industriels ; la construction d’autoroutes dévastatrices pour tout un environnement et son écosystème ; la défense d’un mode de vie et l’espérance d’une autre société, s'exerce férocement la même répression policière. Sans discernement ni ménagement. Plusieurs fois nous avons frisé la catastrophe et un jour comme à Sievens et Sainte-Soline, d’autres Rémi, d’autres Serge, tomberont. Ce qui ne sera visiblement pas le cas des agriculteurs pour lesquels M. Darmanin, fortement encouragé par Macron et Attal, a déroulé le tapis rouge. Allant après les avoir laissé foutre le bordel sans jamais intervenir, jusqu’à leur offrir sur un plateau l’arrêt de la loi Ecophyto, un encouragement à polluer mieux pour gagner plus. C’est pas compliqué, connaissant parfaitement le dossier et revenant de Saix et du chantier de l’A69 - cette autoroute de la honte - Michel Forst, le rapporteur de l'ONU sur les défenseurs de l'environnement, s’est déclaré atterré par cette « menace sur les droits humains et la démocratie ». Voilà un petit coup de sang coutumier qu’il est important d’exprimer, comme ceux qui ressassent dans leur bon droit, les agressions territoriales des uns et des autres. Notez bien que ce ne sont pas à des frontières que l’on s’attaque à Saint-Solline, à Castres et un peu partout dans les mines d'extraction et dans le monde, mais à la Terre dans son ensemble. La Terre des hommes, mais aussi de toutes les autres espèces qui ne prennent jamais ni l’avion, ni les télésièges... |
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