J’aime, autant que cela m’est possible et supportable, me tenir à distance de l’actualité et m’en décaler au maximum. J’avoue hélas, que les occasions deviennent rares car j’ai le sentiment de plus en plus prégnant et désagréable, que nos vies sont directement conditionnées par ce qui se « joue » juste au-dessus de nos têtes. Vous savez comme si le technicien de la maintenance d’une guillotine effectuait des réglages de la lame, au moment même où nous examinons, par une curiosité effectivement quelque peu morbide, comment ça marche… Je sais bien que la plupart des gens n’ont pas cette conscience, que beaucoup s’en moquent et je ne leur souhaite pas pour autant de perdre la tête, quoique… Ce qui se passe, une nouvelle fois au sommet de l’État, est proprement hallucinant. Je parle de l’outrage gouvernemental, car ce n’est plus seulement du bricolage, c’est du déconnage à plein tube. Or certes, c’est bien sympathique de tout rajeunir sans cesse, mais cela finit par se voir tout de même, que cette jeunesse dorée, cette petite bourgeoisie sur-diplômée, énarques et coursières de comptes, n’y comprend rien. Ni aux être humains – qu’elle méprise – ni aux politiques publiques - qu’elle souhaite privatiser idéologiquement, obsessionnellement -. Attal qui empeste la suffisance, le mépris de classe et l’opportunisme à Matignon, annonçait une litanie gouvernementale de valets, de voleurs et d’incompétents. Certes il s’agit d’une exacte représentation de notre personnel politique, mais un peu de tri dans cette engeance n’aurait tout de même fait aucun mal. Nous avons vu la légèreté avec laquelle on fait entrer au ministère de la Culture et à contre emploi, une ancienne adversaire avec laquelle il est seulement question de préparer la conquête de Paris aux prochaines élections municipales. Voilà la haute idée que se fait Saint-Emmanuel-les-mains-jointes du nouveau monde. Avec ça, les artistes peuvent continuer à crever de faim tranquilles. Plus grave encore, le cas d’Oudéa-Castera, grande fan de tennis - et surtout de tennismen -, qui dirigeait une Fédération aux fesses sales et que l’on balance comme ça, de but en blanc du Sport et des basses oeuvres olympiques, à l‘Éducation nationale. Celle dont on devrait faire un sanctuaire unique et la cause inconditionnellement première. Et tandis que nos enseignants ont tant besoin de soutien, de sérénité pour sortir la France de son état délétère en termede connaissance et d'apprentissage des matières indispensables, on lui balance une femme qui va gérer un peu tout ça : l’Éducation nationale, les Sports, la Jeunesse! Et pourquoi pas aussi la Condition féminine et l'Écologie ? Mais surtout une femme qui n’a, pour le moins, pas l’esprit public, celui du commun, de la solidarité nationale et la laïcité absolue. Pourtant vous savez, vous, avec quelle constance on parle aujourd’hui de laïcité en France. Il y a trente ans, lorsqu’il y avait moins de jeunes étrangers, la bourgeoisie réactionnaire s’en moquait bien de la laïcité. Elle défilait dans Paris pour réclamer des droits pour une école privée, ségrégationniste, élitiste, à l’occasion pédophile (on ne s’inquiétait pas, qu’un peu partout, des hommes – et femmes – d’église, perpétuent contre des gamins des crimes sexuels). Et depuis lors, alors que la gauche a renoncé à ce combat cardinal de l’école publique obligatoire pour tous, le privé prospère sur des valeurs d’élitisme, de racisme, d’exclusion. Madame la ministre de l’Éducation Nationale a mis ses enfants à Stanislas, l’une des pires du genre, sous prétexte que dans le public, il y avait : « un paquet d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées. » Elle ne l’a pas rajouté parce qu’elle est moins franche que mon voisin et ces millions de fachos qui s’apprêtent à votre Bardella-Le Pen : « Et y a trop de racaille » ; ou encore « ces fainéants de professeurs » ! Mais elle n’en pense pas moins... Bien sûr Macron, Attal et Oudéa font partie de cette même caste bourgeoise et droitière, bien pensante et malfaisante. Et en cette année olympique, ils pratiquent le Césarisme : du pain (mais pas trop !) et des jeux (un max de sport et de médailles par dizaines). Est-ce que la nouvelle religion sportive, l’opium du peuple décadent, sera suffisante pour leur éviter les manifs, les émeutes et si tout va bien, la Révolution ? Malgré mon pessimisme crasse, ma désespérance en l‘espèce humaine et spécifiquement française, je demande quand même à voir. Il suffirait d’une défaillance au triple saut, d’une fracture à l’autre mâchoire de Super-Dupont et d’un coup de mou des Barjots, pour que l’essentiel ne soit plus de participer mais... de vite dissoudre l’Assemblée Nationale ! En attendant voici le pays dans lequel nous vivons : avec un ministre de l’Éducation nationale qui dénigre l’école de la République et se met au service du privé et des puissants. Au fait, je ne sais pas chers amis enseignants, chers lecteurs soucieux de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, si je vous ai souhaité une bonne année ? Parce que celle-là s'annonce vraiment et comme jamais, exceptionnelle ! |
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