Il paraît qu’en littérature, le genre le plus en vogue ces temps-ci, est le roman dystopique. En bon français, de science-fiction. Sauf que dans la dystopie, cela finit rarement bien et que le pouvoir tombe entre les mains des méchants. Il en est un dont j’ai souventes fois entendu parler dans le poste, qui a même récemment reçu le prix Renaudot des lycéens : Panorama. Cela évoque par le biais d’une enquête policière, la disparition d’une famille - genre Dupont-Ligonnès - dans un pays, une époque, un monde où tout n’est censé être que transparence. Bref, je n’ai rien compris et ce n‘est vraiment pas grave. Avant cela, il y a eu 1984, de George Orwell, qui a écrasé la concurrence, roman dans lequel le bougre - pourtant mort dès 1950 – anticipait à peu près tout ce qui ne nous a pas épargné depuis, en terme d’économie de marché, d’injonctions de toutes sortes, de flicage généralisé, de dictatures, à commencer par celle de l’Intelligence artificielle que l’auteur qui n’en manquait pas - d’intelligence et de vision – affubla du petit nom de Big Brother, personnage susceptible d’enlever le sommeil à tout être normalement constitué, c’est-à-dire conscientisé qui a pu à échapper à la lobotomie ultralibérale. Il n'y a juste que la guerre nucléaire promise qui n’est pas advenue, mais il suffira seulement d'un peu de patience ! Un petit bijou de littérature divinatoire qui, malgré Blade Runner, Matrix, la Planète des singes… a laissé les autres loin derrière. Bref, ce genre n’est pas fait pour les dépressifs de mon espèce, même s’il faut d’abord retenir que le roman dystopique, comme les films de science-fiction globalement, ont pour premier objet d’attirer le chaland et d'en tirer un maximum de pognon. Ce qui constitue une autre forme d'horreur… Et parlant de la Planète des singes, il se produit sur notre terre bien réelle et actuelle, des phénomènes confusément similaires. C’est pas compliqué lorsque je vois cet ancien président, casquette rouge vissée sur la tête, repartir à la reconquête du pouvoir, il me semble voir le primate César à la tête de son armée repoussant les humains en un dernier assaut sanglant. C’est l’histoire d’un milliardaire américain, né dans une tour d’ivoire, élevé dans le culte de l’argent-roi, de la domination sociale, patriarcale et du mépris de classe. Un escroc de l’immobilier qui n’a cessé de faire croître ladite tour et d’embobiner ses associés, ses concurrents, sa famille et ses femmes. Les femmes qui, au même titre que les étrangers, les pauvres et les gens honnêtes, ont exacerbé sa morgue, son cynisme, sa cruauté, sa haine. Ainsi, ce sont des dizaines, des centaines de personnes allant d’actrices porno à des avocats éconduits, en passant par des requins trop petits et d’anciens thuriféraires qui ont multiplié les plaintes, ne donnant d’ailleurs que rarement lieu à des procès, car le type persuadé de son impunité, achète tout et gagne toujours ! Jusqu’au moment où, dans le film, on croit que le scénariste va trop loin… L’affreux Jojo, aux allures simiesques, décide qu’après tout, il peut aussi acheter les États-Unis tout entiers. Il se présente donc après avoir cherché qu’elle était l’étiquette la plus à droite qui accepterait de suivre, supporter et promouvoir sa démence d’inhumanité. Les Républicains, bon sens (ou sang) évidemment ! Et là où les auteurs exagèrent vraiment, c’est qu’il est élu ! Voldemort, Ghostface, Chucky et Folamour réunis entrent à la Maison Blanche ! Le monde tremble, parce qu’avec son âge mental d’adolescent désinvolte et fielleux, il s’amuse à faire peur à ses homologues. Il construit des murs sur la frontière du Mexique pour empêcher les métèques de passer chez lui, joue au bras de fer avec une petit insolent sans légitimité en France et surtout, provoque un autre gros bébé ultra-dangereux en Corée du Nord, un autre aliéné qui se rase les cheveux lui-même avec des coupes au bol et qui pleure à la télévision en adjurant les pauvres types affamés, de niquer davantage pour faire de bons petits soldats ! Avec le grand méchant Russe, ils s’envoient aussi quelques vannes, mais enfin c’est toujours mieux que de s’expédier des ogives nucléaires… Son quadriennat est lamentable comme prévu, mais jusqu’aux élections suivantes, l’Amérique et le monde avec lui, évitent la catastrophe tant redoutée. Après avoir acheté les électeurs des États clés, usé de toutes les magouilles, perfidies, vilenies possibles pour se faire réélire, le personnage en question est néanmoins battu par un vieillard cacochyme qui a la dent dure (lorsqu’il n’ a pas oublié le dentier dans le verre) mais qui à tendance à perdre le nord et à s’assoupir en plein milieu de l’un de ses propres discours. Les Démocrates ont, en réalité, tout fait pour que la brute républicaine soit réélue, mais ça n’a pas fonctionné ! Alors le président battu est fou furieux - comme d’habitude, mais plus ! - Il accuse tout le monde d’avoir triché (!!!) et affirme aux demeurés qui le soutiennent ardemment qu’on leur a volé l’élection et que le vrai président des States, c’est lui. Qu’il a gagné haut-la-main ! C’est un hold-up ! Toutes les enquêtes démontrent le contraire, mais il insiste et implicitement appelle à l’insurrection. Il ne faut pas leur dire deux fois aux cow-boys du Middle West, aux mâles blancs racistes de l’Arkansas. Ils ont coiffé leur Stetson, armé leur Remington, enfourché leurs mustangs, leurs tracteurs, leurs Chevrolets et se sont précipités vers Washington pour y prendre d’assaut le Capitole. Bilan : huit morts, soixante blessés, plus de trois cents arrestations. Les plaintes et procès contre le président parjure et séditieux reprendront de plus belle, mais rien ne semble jamais interrompre le parcours frénétique d’un monstre avançant d’un pas lourd, écrabouillant toutes les valeurs de bienséance démocratique. De rage et malgré son âge canonique, l’abominable créature, que les Républicains n’ont jamais désavoué, décide de revenir à la charge et de se représenter. Hébétés, hallucinés, désarmés, les Américains normaux - y en a ! - observent la machine diabolique repartir selon un processus improbable. Personne ne semble en mesure de s’interposer et d’éliminer cette figure luciférienne. Ainsi, dès le premier caucus de l'Iowa, il est plébiscité par la moitié des électeurs de son camp… C’est comme si l’impuissance, la couardise ( à Marseille, ils disent la cagagne), la paralysie de ses adversaires, les condamnaient à connaître et accepter le pire. Et c’est là que je me suis extirpé de mon cauchemar dystopique grâce à ce radio-réveil que je regrette si souvent d’avoir auparavant injurié... J’aurais aussi pu en faire un autre, de cauchemar et pas piqué des vers non plus ! Une horde de barbares nommée Hamas qui massacrent 1200 personnes et un État (Israël) qui en profite pour commettre un génocide de 24 000 âmes, femmes et enfants, avec la ferme intention d’exterminer un peuple tout entier. Et du coup, je sais pas vous, mais on a parfois très peur de s’endormir... |
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