A moins que de tout avaler, tout le temps, même les suppositoires, on ne peut que manifester son dégoût face aux méthodes de gouvernement de cette interminable ère macronienne. Tandis que rien n’a été pensé quant à la façon de rendre ce pays plus solidaire et moins fracturé sociologiquement et philosophiquement, où l'unique l’idéologie ultralibérale au service de la finance et des nantis prévaut, le seule réponse de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes, sa cour et ses obligés, consiste à poser des rustines démagogiques, souvent maladroites, parce que improvisées. Ah ça ! en termes de marketing pour être élu et de communication pour y rester, celui-ci dépasse tout ce que l’on a pu connaître durant la Cinquième République et probablement bien en amont. Le plus agaçant ce n’est pas qu’ils le tentent, ils ne savent faire que ça - prendre les gens pour des idiots – mais que ça marche ! Souvenez-vous des lendemains des Gilets jaunes. Il nous avait sorti son « Grand débat » que l’on pouvait sous-titrer le « Grand bla-bla ». Qui aurait pu penser que quelques descentes chez les ploucs en province, aurait suffit à éteindre les brasiers dressés partout en France ? Et bien si ! le plan de com a marché comme sur des roulettes. Les rond-points se sont tus ! Faut dire tout de même que la police avait mis la dose pour endormir les plus coriaces. Et la COVID, avec ses atermoiements inauguraux, la crise profonde de l’hôpital et de la santé, tous les ingrédients semblaient réunis pour que ça pète… quoi qu’il en coûte. Mais toujours rien. Les idiots ont applaudi tous les soirs sur leur balcon avant le journal de TF1, ce sont fait piqués comme des moutons, re-piqués et re-re-piqués et... roulé le peuple. Dans la farine. Certains même dans la famine. Une fois de plus ! Faut-il rappeler qu’il y a eu des élections en 2022, et que 80 % des votants opposés à Macron au premier tour se sont débrouillés pour le laisser passer au second ! Depuis, la France s’enfonce dans la crise. Enfin, la France ! Pas celle des électeurs de Macron, non, la vraie, celle de la terre, des usines, des fins de mois difficiles, celle qui souffre du racisme, des écocides et de toutes les turpitudes du capitalisme insolent. Nous avons eu les retraites repoussées de deux ans, un loi que personne dans la vraie vie ne souhaitait. Manifestations monstres, comme jamais ou très rarement en tout cas… Mais ça passe encore. Sans vaseline. Ça fait mal ? T’en prendra d’autres ! Puis entre deux scandales, les bassines de Sainte-Soline pleine de sang écologiste ; Dupont-Moretti, Dussopt et toute cette bande de relaxés sans vergogne. Une inflation inimaginable. Avec des chiffres tellement truqués que l’on se croirait chez Maduro ou Poutine. On guette la rue, toujours rien. Pas l’amorce d’une rumeur. Pas un cri. Ni gilet, ni jeune, ni vieux d’ailleurs. 1200 Israéliens sont abattus froidement par une organisation terroriste. La France solidaire, s’horrifie et condamne sans appel. D’accord. Dix, bientôt vingt fois plus de Palestiniens sont abattus comme des chiens. Des horreurs par centaines de milliers. On rase leur territoire. On extermine un peuple. Chez nous on ne s’indigne plus. On tourne le dos à la décence. Silence. Honte sur la France ! Et pour mieux revendiquer notre racisme structurel, on vote la loi immigration à l’injonction des 90 fachos de l’Assemblée nationale. La Macronie en rang serré derrière Le Pen. Darmanin, Ciotti et leurs amis de la droite extrême sont ravis. Puis c’est Borne qui saute, elle a assez tripoté le 49.3. Va jouer ailleurs ma vieille ! Et c’est ici qu’Attal est arrivé. Comme Zorro mais lui, en se pressant. Encore un minot mal dégrossi, le duvet sur la joue rougissante, mais le front haut et l’air matois. Celui-ci il a suffi qu’il prononce la phrase jusque-là subliminale, pour rallier la majorité des Français. La mauvaise, la moisie, enfin je dirais même la pourrie : « J’interdis l’Abaya à l’école » ! Ah quel grand homme. Bravo Monsieur le professeur. En voilà un beau programme. Réfléchi. Structuré. Constructif. Universaliste. En un mot, un seul : humain. Avec ça c’est sûr on va changer l’école et on remportera le pompon au prochain classement PISA du meilleur enseignement mondial. Devant Singapour. C'est du PISA… laid. Attal pratique le racisme anti-musulman le plus crasse et devient l'homme politique le plus populaire. Ça va de mieux en mieux la France ! Et donc finalement ce sont les paysans qui sont sortis du bois. Eux, ils mettent le temps, mais quand ils sortent, ils sortent ! Jamais pour rien car on finit toujours par leur accorder ce qu’ils veulent. Fini les temps des Jacqueries où les seigneurs faisaient trancher la tête aux rebelles. C’est pas compliqué, même Attal nous a juré la main sur le cœur qu’il les aimait. D’ailleurs regardez-le bien le type. Ça se lit sur sa mine, sur sa ligne et son costume à 10 000 qu’il les aime les bouseux. Il ne faudrait pas que ça dure encore trois semaines pour qu’ils finissent par avouer que même, il n’a jamais aimé quelqu’un d’autre aussi fort, aussi sincèrement. Alors après avoir tenté de les amadouer avec quelques mesurettes et voyant que ça ne prenait pas, il a rajouté : " Ah oui, c'est vrai qu'on a pas été assez loin dans nos mesures. Vous verrez on va vous en donner plus..." Ce n'est pas un Premier ministre, c'est un marchand de tapis ! Minable. Remarquez même si cela vous semble énorme, ce n’est pas entièrement faux qu'il les aime. Depuis que le libéralisme sévit, avec ses abominations mondialisées, l’État s’appuie sur la complicité de la toute puissante Fédération Nationale des Exploitants Agricoles, l’un des lobbies les plus redoutables, complice de la destruction de l’espèce humaine, au service des grands groupes de l’agro-industrie, de la chimie et de la finance. Le syndicat fondant sa légitimité sur l’adhésion des agriculteurs, parfois de pauvres gens qui se laissent berner depuis des décennies par des discours, des promesses qui ne les ont pourtant jamais tirés de leur pauvre condition et de leurs revenus minables. Les plus lucides, les moins malléables aussi, ont fini par piger le coup et militent à la Confédération paysane. Laquelle, très minoritaire, est malheureusement en position difficile et ambiguë entre l’exigence de défendre le bout de gras en suivant cette mobilisation sectorielle et le devoir de ne pas tomber dans cette vaste manipulation consistant à faire peser toute la responsabilité du malaise agricole sur une écologie pourtant vitale et qui, du reste, devrait être aussi la première cause paysanne. Et je vous file mon billet que, lorsque la FNSEA aura été gavée de promesses - pour la plupart hostiles à l’environnement comme en a l’habitude la macronie écocide – et lèvera le camp, s’il ne reste que les révoltés de la Conf’ dans la lutte, ceux-là ne tarderont pas à voir débouler la Brav-M, avec ses quads, ses matraques et ses flash-balls ! ______________________ Attal vu par son camarade de classe, Juan Branco. A ne pas rater. https://youtu.be/uhQs8iRgMIU |
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