Comme si le choix du lieu en lui-même – Duabaï et les Emirats -, signe d'une certaine démission, voire d'une renonciation, ne suffisait pas, on retrouve sur le terrain de jeu la COP28, moins de militants écologistes ou de dirigeants bienveillants que de lobbyistes forcés autant que haut-placés. Au premier rang duquel le fameux, l'incontournable, McKinsey, ami intime de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes . Cabinet de conseils - comme ils disent – chargé de maintenir le capitalisme d'État à flot et dont le conseil consiste dans les grandes lignes à déboulonner le service public au profit du privé. C'est ce qui nous a valu les fameux « car Macron » à la place des trains, les cliniques au lieu des hôpitaux et les livreurs « uber » en lieu et place de la Poste ! Cette présence, en tête d'une conférence mondiale sur le climat, démontre une nouvelle fois que le néo-libéralisme occidental, plutôt que de faire le dos rond, sans parler même de faire profil bas, devant la dégradation du climat dont il porte la plus grosse part de responsabilité, remonte au contraire au front pour continuer à faire du pognon partout, avec tout et sur le dos - ça ne changera jamais - du plus grand nombre. Il serait évidemment contraire aux intérêts et à la logique des marchés financiers, des banques et du pouvoir capitaliste occidental, d'en convenir. De s'adresser à la population en disant : « Oui c'est vrai qu'on a un peu déconné, ces temps-ci. On a été trop loin. On a tout abîmé. Et il est urgent d'arrêter. Les gens, restez chez vous au lieu d'aller et venir à tort et à travers en trouant directement la couche d'ozone avec nos jumbo-jets ; arrêtez de consommer comme des idiots, d'acheter tout ce dont vous pourriez très bien vous passer et de gaver les nôtres : Amazon, McDo, les GAFA ; de couvrir vos gamins de cadeaux qu'ils ouvriront à peine en rêvant de ceux qu'ils auront le lendemain et au Noël prochain ; vous les publicistes, cessez de tondre le mouton devant sa télé d'ahuri... " Non ça, je ne pense pas que ce soit pour tout de suite. Qu'est-ce que vous en dites ? Mais on n'en est même pas là avec les rois du pétrole aux manettes de la COP28 ! Car il y a toute une bande d'enturbannés qui explique doctement, un brin menaçant aussi, que cette histoire de réchauffement est largement exagérée par les extrémistes écolos, que si ça se trouve ce n'est même pas eux, les pétroliers, qui sont responsables des pollutions, des cancers, des maladies respiratoires et de la destruction des écosystèmes par le bitumage de la planète. Comme ces pauvres écureuils sur la future A69 entre Castres et Toulouse. J'ai trouvé très amusant bien que prévisible, gonflé mais assez subtil tout de même, le premier compte-rendu des travaux de cette conférence sur le climat – aussi crédible que celle organisée puis enterrée par Macron en France – où il était clairement expliqué que les émanations d'hydrocarbures seraient finalement moins nuisibles à la planète que la propagation du méthane, ce gaz toxique dont on se débarrasserait moins facilement. Vous allez voir que les millions d'avions et de bateaux, les milliards de bagnoles qui vomissent leurs gaz à la face du monde, vont se retrouver moins nocifs que quelques laitières dans les campagnes limousines Et tout ceci se passe, se dit, s'entend et s'écrit très clairement avec l'assentiment des dirigeants occidentaux et notamment de l'ambassadeur mondial pour le climat, l'inoxydable et inénarrable Kerry le clown. L'objectif final de toutes ces parties prenantes de la World Compagny, remarquablement guidé par McKinsey en personne, consiste à maintenir une business de haute intensité et de fort rapport, tout en enfourchant le dada de l'économie vertueuse. Le capitalisme vert comme seule issue à la sauvegarde du monde. Cette grosse ficelle, avec laquelle joue habilement le président français, consiste à « mettre le paquet » sur la recherche et l'innovation. Deux mots ronflants qui confirment que rien ne sera fait d'autre que de poursuivre le business à tout va, de vendre des panneaux solaires et de brasser du vent de concert avec les éoliennes. Quant aux Arabes, bien décidés à noyer l'univers sous leur pétrole jusqu'à la dernière goutte, ils se sont formellement engagés à repeindre tous leurs barils d'essence en vert. Macron qui se trouve toujours fort à l'aise dans ces marchés de dupe, à fait ses obligations en se rendant à Dubaï dès les premiers jours de la COP. Mais plutôt que de taper du poing sur le pupitre, il a préféré rentrer à l'Élysée, faire la fête juive avec les orthodoxes et un peu plus allégeance au boucher Netanyahu. Il s'agit d'ailleurs d'un excellent signal de mépris, une provocation de plus à l'égard des musulmans... La présidence de la République étant, vous en conviendrez, un bien bel endroit pour vénérer Dieu ! Et dans sa foi inébranlable, qui s'apparente maintenant à une hystérie spirituelle, l'ancienne élève du Sacré-Cœur Marie-Joseph , lance un grand concours pour la réalisation des vitraux de Notre-Dame de Paris. D'ailleurs comme le général Georgelin a quitté sa fonction avant terme, les pieds devant, c'est Macron lui-même qui reprend désormais le commandement en chef de la reconstruction de la Mecque des cathos , dont vous conviendrez qu'il s'agit - avec les Jeux Olympiques - d'une priorité absolue pour la France. Il a même fixé la date de la grande sauterie inaugurale. Ce sera pile dans un an et il a même déjà fait parvenir le bristol à son ami le pape François. Son ami quand il s'agit de faire trempette dans le bénitier, car pour la sauvegarde de la planète, le traitement des Palestiniens et des migrants noyés en Méditerranée, il semble que subsistent de légères divergences. Mais enfin, s'il se fout de la sauvegarde de la planète et de la condition humaine, Macron croit dur comme fer en sa résurrection. Finalement c'est vrai que je n'ai pas été trop mauvais en le désignant sous ce long vocable de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes . Un vrai petit angelot.
Partout l'horreur et un silence complice
Tandis qu'à Gaza on dénombre près de 18 000 tués, pour l'essentiel des femmes et des enfants, victimes de la folie vengeresse d'un État israélien qui rêve d'exterminer les Palestiniens, d 'autres drames se nouent non loin de là. Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix, est exécuté par les barbus, dans les geôles iraniennes, coupable de défendre la liberté et la dignité des femmes dans son pays. A lire l'interview de Médiapart. https://www.mediapart.fr/journal/international/051223/narges-mohammadi-prix-nobel-iranienne-de-la-paix-les-murs-de-cette-prison-ne-pourront-pas-etouffer? utm_source=alerte-20231206-155508&utm_medium=email&utm_campaign=ALERTE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[ALERTE]-alerte-20231206-155508%20&M_BT=2050139366443 |
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