Aujourd’hui ma chronique sera belle, Et rebelle. Elle aborde le thème de la lutte dans tout ce qu’elle a de positif et d'humain. A travers l'évocation de deux films documentaires et complémentaires en pleine actualité. « Bigger than US » sera diffusé lundi soir en première partie de soirée sur France 5 ; « Nous n’avons pas peur des ruines » sur le point d’être projeté aux quatre coins du monde, mais au départ de Saint-Sulpice et Fos-sur-mer. Il y a ceux qui parlent - dont je fais abondamment partie ! - et ceux qui agissent. Il y a ceux qui pensent que l’humanité devrait être une et indivisible, avec les mêmes droits, les mêmes devoirs évidemment. Ceux qui se battent jour après jour, pied à pied, au prix d’immenses difficultés et sacrifices sur tous les terrains du monde, face à une poignée d’individus qui, malgré leur nombre ridiculement infime - ou infiniment ridicule – décident de tout, parce qu’ils ont l’argent, les armes, le pouvoir et la complicité des peuples incultes, apeurés, fatalistes ou plus ou moins volontairement soumis. De Flore Vasseur, il y a encore quelques jours, je n’aurais rien pu vous dire de flatteur ou d’accablant, j’ignorais jusqu'à son existence ! Pire, si je l’avais connue, avec son cursus initial, je crois bien que je m’en serais aussitôt éloigné. Native d’Annecy, elle s’adonne aux joies du snowboard, sort d' HEC, collabore à l’industrie du luxe aux États-Unis !!! Plus insupportable à mes yeux - et quand j'écris insupportable, je veux dire nuisible à tout ce en quoi je crois - c’est juste inconcevable. Puis elle se met à écrire, publie un premier roman « Une fille dans la ville » après tout pourquoi pas, j’en connais qui en ont conçu une dans la tourmente. Mais enfin, elle décroche un prix – évidemment !- et tenez-vous bien, c‘est celui de la « Découverte Figaro Magazine-Fouquet's » ! Oui je sais ce que vous pensez : elle fait tout pour t’emmerder ! C’est donc après ce long parcours exécrable que cette égérie d’un monde libéral hideux et néanmoins décomplexé, semble évoluer vers un idéal de vie plus honorable et subitement attrayant. Sans doute revenu des trumpistes et des trompettes américaines, la voici qui s’engage pour un monde numérique libre, ce qui n’est pas forcément très éloigné de mes utopies à moi, qui serait plutôt, un monde libéré d’internet… Dans ce changement de trajectoire et de conscience à 180°, la bourgeoise se surprend même à épouser la cause d’Edward Snowden le lanceur d’alerte le plus célèbre au monde, voué aux gémonies occidentales et pourchassé par la meute des états capitalistes occidentaux aliénés à l’oncle Sam. Sans doute n'a t-elle pas encore tout exprimé, je ne le lui souhaite évidemment pas, mais sur le chemin de cette magnifique métamorphose vers l’humanité, Flore Vasseur a signé en 2021 un documentaire long métrage généreux, tendre, touchant où presque tout est dans l’intitulé « Bigger than US ». Je sais parfaitement qu’il est inutile de traduire, je le fais toutefois au cas où un paysan de l’Aubrac viendrait à traîner par là (☺) : "Plus grand que les États-Unis". J’avais trois bonnes raisons de vous convoquer avec beaucoup d’insistance et de chaleur devant votre téléviseur, ce lundi 11 décembre à 21 h 05 sur France 5 (l’une des dernières antennes où les idiots de toutes sortes se font rares !). 1) c’est Jean-Claude Grosse un éditeur, philosophe, écrivain, homme de lettre, d’esprit, de conscience et néanmoins Revestois (83) qui m’a mis sur cette belle affaire. 2) Les extraits du film que j’ai vu sont magnifiques. De jeunes gens s’engagent un peu partout sur la planète pour l’environnement, l’intégration, la sauvegarde, l’autonomie alimentaire, l’éducation, le respect des libertés, de la personne humaine et le féminisme. 3) Le bonheur de voir l’évolution de cette réalisatrice que rien ne destinait à devenir à ce point altruiste, généreuse, militante. Du bonheur et de la gratitude. Alors merci d'être devant France 5 lundi ! Yannis Youlountas, lui, c’est différent. L’engagement humain, le combat pour la justice et les libertés, c’est son ADN. Il faut juste espérer qu’il ne fera jamais le chemin inverse de celui parcouru par Flore. On est tranquilles ! N'est-ce pas Martine ? Fils d’immigré grec, il voit le jour dans un humble milieu - son père est ouvrier - à Martigues. Pas pareil ! Mais enfin il mène de jolies études de philosophie, devient auteur (poésie et théâtre) et se lance dans la politique mais avec une approche libertaire, puis se rapproche de José Bové dont il deviendra l’un des hommes de campagne e, 2007 ! Militant antifasciste et partisan de la décroissance, il retrouvera le droit chemin, en même temps que le fil conducteur d’une carrière vouée au militantisme humaniste, en signant quatre longs métrages. Le quatrième justement, le voici : « Nous n’avons pas peur des ruines». Un cri du coeur cinématographique qui évoque Exarcheia, ce quartier si particulier d’Athènes où se côtoie tout un monde hétérogène, d’immigrés, d’anarchistes, de marginaux ou tout au moins de marginalisés, mais aussi d’autochtones qui ont choisi de soutenir la cause de la mixité, de l’hospitalité, de la solidarité sous toutes ses formes et sans aucune exclusion. Et le mieux, c'est que le mouvement déborde. En Grèce et ailleurs. J’évoquais tout là-haut une chronique positive et elle l’est, y compris même s’il faut la concevoir encore sous l'angle d'une Résistance laborieuse et nullement de l'aboutissement d’un rêve. Le combat est âpre depuis que la droite libérale dure et son premier ministre Mitsotakis, ont promis d’en finir avec ce quartier rebelle et solidaire. Sous le slogan d’un mouvement emblématique qui s’est levé en Espagne et ne retombera jamais, No passarán, des centaines de milliers de gens taguent, chantent, dansent, défilent, se confrontent et s’il le faut s'affrontent… À Exarchia le pouvoir de la finance, de la police, de la presse, enfin bref tous les pouvoirs, exigent de règner comme partout ailleurs sur le monde des pauvres gens. Mais nous, les pauvres gens, n’avons pas peur des ruines. Parce que ce qui nous habite et nous abrite, c’est notre conscience. |
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