Je vais vous faire part d’une trouvaille... que je n’ai pas inventée. Qui tient à la fois de la philosophie et de la sociologie : on ne peut pas se prévaloir de l'humanisme si l’on n’est pas farouchement féministe et l’on ne peut pas être féministe si l’on n’est pas formellement humaniste. C’est à partir de ce postulat qui, pour être formulé très personnellement n’en a sûrement pas moins été déjà exploré, que je considère les combats séparant les deux causes, obsolètes pour ne pas dire inopportuns. De même d’ailleurs que ces bisbilles séman-tiques consistant à réécrire notre langue et à aller fouiller dans le Larousse pour dénicher une sororité, quand le mot fraternité recoupe tous les genres mais malheureusement pas… tous les hommes (ou êtres humains), loin s’en faut. Il y a et notamment à gauche, dans l’écologie et le wokisme – que je suis néanmoins loin de rejeter en bloc– une tendance comme ça à vouloir faire du séparatisme à rebours, sans les clés du pouvoir certes, mais avec les méthodes des tenants des conventions patriarcales, phallocratiques, raciales et racistes. A mon avis, Narges Mohammadi se désintéresse bien aujourd’hui de l’écriture inclusive. Je pense à elle - comme souvent, comme à toutes les femmes et les hommes victimes d’une injustice assortie de barbarie à travers ce bas-monde -, car c’était hier la remise de son prix Nobel de la Paix à Oslo, dont elle était évidemment absente, quoique terriblement présente dans les coeurs, les mots brûlants et les yeux mouillés des participants, mais aussi de tous ceux qui à travers le monde - il y en a heureusement - ne se soumettent pas à la loi des tyrans. Le drame de cette époque et je sais qu’en France nous sommes en tête – bien mieux classés que pour l’éducation et l’apprentissage – c’est l’égoïsme. L’absence justement de fraternité et d’humanité qui parcourt le monde, le fragilise, le dévalorise. Chaque pays et à travers chaque pays, chaque camp, se complaît dans un entre-soi dégoûtant qui laisserait penser que tout le confort, la santé, l’amour ne concerne que ses ressortissants. Qu'au-delà des frontières, ô combien fictives mais hélas gravement symboliques, ce n’est plus leur problème. Combien sommes-nous à penser - mais à penser vraiment, à le dire, à militer, à envoyer du pognon même si l’on n’en a pas ! - que le sort de Narges enfermée par les Barbus iraniens pour ce putain de voile, est exactement le même que s’il s’agissait de notre voisine bien blanche, de notre sœur, de notre mère. Idem pour Navalny, réprimé, torturé je ne sais où dans un cachot de Sibérie ou de n’importe où mais dans un cachot, et vient nous rappeler que non, le monde n’est pas libre. Pas libre du tout. Et ne rigolez pas les libéraux mcdonisés et bidénisés ! Le sort de Julian Assange enfermé dans les geôles britanniques parce qu’il a osé dévoilé la pourriture de l’occident, ou Edward Snowden lui aussi lanceur d’alerte que les Américains ont pourchassé au point de le contraindre à choisir la nationalité … russe, le pauvre ! leurs sorts disais-je, n’est pas plus enviable. Et les enfants de Gaza, massacrés ou orphelins, infirmes à vie ou terrorisés pour l’éternité, par une armée d’occupation sanguinaire ni limites... Assez, assez ! Car non, ce n’est pas comme ça ! Notre monde tournerait plus rond, plus honorable et non loin de l’ harmonie peut-être, si au lieu de se regarder le nombril on résonnait tous à l’échelle de l’être global. A quoi sert-il d’éclairer sa maison de milliers de lampes et de kilowatts comme le font tant d’illuminés débiles ? De s’amuser à monter des pyramides de jouets pour ses rejetons, parce que ce sont les siens, qu’on les aime tant et que finalement il n’y a qu’eux qui comptent, qu’ils sont seuls au monde, et que même si l’on ne le pense pas et justement parce que l’on n’y pense pas, les autres peuvent crever ! C’est une vieille lune je sais, une utopie évidemment, une obsession de rêveur, peut-être même de taré. Ce n’est pas la tendance d’un pays capable d’élire deux fois un Saint-Emmanuel-les-mains-jointes, dont les valeurs sont totalement inverses, toutes orientées vers le profit, le commerce « quoi qu’il en coûte » des droits de l’Homme et surtout qu’il en rapporte, la tyrannie du pognon. Il n’empêche que si au lieu de s'inquiéter de la baisse du niveau des jeunes en mathématiques et de se focaliser sur l’intelligence artificielle - un autre poison -, on prenait tous un grand bain de fraternité, si l’on se cotisait pour racheter la conscience humaine, si l’on écrivait tous à Raïssi, à Nétanyahou, à Poutine - pour ne citer que les meilleurs du moment - il y aurait bien moyen de changer les choses. Et c’est troublant, mais moi qui ne suis sur aucun réso-socio, il me semble que depuis qu’ils existent, le lien fraternel à travers le monde a régressé. Comme s’il était plus important avec fesse-bouc et amstramgram, de parler de la première dent du petit dernier et des magnifiques jeans dénichés sur Amazon… Pauvre, mais vraiment, pauvre monde ! |
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