Le problème de cette chronique, indépendamment du fait qu’elle me bouffe un peu de temps, que j’ai d’ailleurs – ce qui en limite déjà largement le préjudice - c’est qu’elle ne s’adresse quasiment qu’ à des lecteurs convaincus. Tout au moins à des gens qui ne font pas dans le climato- scepticisme ou dans la xénophobie chronique. Remarquez, je ne jette pas la pierre à ceux qui ne peuvent pas piffer les arabes, moi non plus ! L’ennui pour moi, pour eux, pour la société et la santé de ce monde, c’est que ceux que l’on ne peut pas voir, ne sont pas du tout les mêmes. Enfin si, y a quand même les tueurs islamistes de Charlie, de l’Hyper-casher, du Bataclan, de Samuel Paty, de Dominique Bernard, de Thomas à Crépol, la liste est longue, interminable hélas.Tueurs qui, au passage sont peut-être musulmans, prétendent en tout cas agir en tant que tels, mais qui sont principalement des voyous haineux et d’une bêtise incommensurable par-dessus le marché. Sinon quand je dis que je n’aime pas les arabes, c’est une façon de parler car, bien au contraire, plus ils sont stigmatisés, rejetés et eux-aussi haïs, plus je les aime. En revanche, si j’étais l’un d'eux, de sang et d’origine - arrêtons de parler de race puisque nous sommes tous humains -, si j'étais dans la merde à Villeurbanne ou au Kremlin-Bicêtre, il y en a que je ne pourrais pas piffer, ce sont les nababs des pays du Golfe. Car alors eux, comme malédiction planétaire, ils se posent un peu là ! Et cela laisse songeur sur le choix des Nations-Unis de confier aux Emirats Arabes (EAU) l’organisation de la Conférence sur le changement climatique. Vous me direz que c’est purement tactique et que l’ONU s’est dit : tiens ! On va les obliger à s’intéresser à la pollution planétaire qui correspond peu ou prou, à la destruction de la terre. Et c’est vrai, ils ont été vachement impressionnés par l’argument, les émirs, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont nommé pour présider leur COP, le plus grand patron de l'industrie… pétrolière. Bon, vous me direz aussi qu’à un tel niveau consternant, affligeant - et les mots manquent comme toujours en ces situations extrêmes - il ne reste plus qu’à laisser tomber et attendre que l’on crève de soif et que le soleil brûle nos petits-enfants ! Je partage d’ailleurs et d’autant mieux cette résignation que dans mon entourage direct familial, social et de voisinage, tout le monde semble s’en foutre. Ils sont tous sur internet à pister le prochain voyage pas cher et la super paire de pompes fabriquée en Chine soldée à 30 %. On le constate sur le chantier de cette autoroute scandaleuse construite entre Toulouse et Castres pour le bon plaisir du lobby pharmaceutique Pierre-Fabre, d’une poignée de businessman, entrepreneur à la noix et guignols de cadre-commerciaux. Sur les barrages et manifestations on retrouve les mêmes militants écolos - quelques poignées aussi – usés jusqu'à la corde et les riverains qui se réveillent subitement et se révoltent, alors que si les mêmes millions de mètres cubes de bitume avaient été déversés cinq kilomètres plus loin, ils auraient applaudi des deux mains. La COP28 à Dubaï c’est dégueulasse. Le symbole de la démesure architecturale, de la gabegie assumée, de ce qui ne peut plus relever de l’inconscience, mais bien de la provocation paroxystique. Les rois du pétrole qui empoisonnent le monde sans modération et achètent tous les gouvernants de la planète - et leurs armes -, car l’argent leur permet tout, ceux qui organisent la conférence sur le climat, sont les mêmes que ceux qui déplacent des millions de tonnes de sable pour créer des îles artificielles vendues aux plus offrants, ce sont eux qui organisent des Coupes du monde de foot climatisées, des masters sur des parcours de golf bien arrosés et vont recevoir les Jeux asiatiques d’hiver alors qu’il fait trente degré à l’ombre en février ! Ce sont ceux qui construisent des tours interminables pour y abriter les bureaux d’entrepreneurs venus blanchir leur pognon dans des « paradis » où l’on ne paie pas d’impôt. Ou les ouvriers se tuent au travail, où il n’y a ni protection sociale, ni syndicat, ni opposition. Et je vous donne une info délicieuse, Dubaï est la deuxième destination touristique au monde. Avec parfois des chambres à 25 000 euros la nuit, cuvette des chiottes en or ! Qu’ils aillent au Diable ! Si ce que je vous raconte parvient à vous faire lever une paupière dans votre ronron - je m’adresse là évidemment à ceux qui ne lisent pas cette chronique ou à ceux qui ne la transmettent pas à leurs contacts – je vous invite aussi à vous abonner et à soutenir l’extraordinaire site d’info «Reporterre ». C’est là que j’ai recueilli le témoignage qui conclut avec rage et tristesse cette chronique, une nouvelle fois désespérante. Le géographe Mike Davis écrivait dans son livre " Le stade Dubaï du capitalisme " : « L’émirat est parvenu au stade de l’hyper-capitalisme, soit une synthèse parfaite de consommation, de divertissement et d’urbanisme spectaculaire à une échelle absolument pharaonique. Dubaï est la parfaite expression des valeurs néolibérales du capitalisme contemporain : une société entièrement conforme à l’imaginaire des "Chicago boys" [et] l’incarnation du rêve des réactionnaires américains. Une oasis de libre-entreprise sans impôts, sans syndicats et sans partis d’opposition ». Bon week-end mes amis ! Abonnez-vous à la newsletter gratuite et soutenez Reporterre https://reporterre.net/
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