Voilà une chronique que j’ai beaucoup hésité à écrire, d’autant que mon emploi du temps de retraité s’avère extrêmement serré entre le jardin, les champignons, le rugby (si, si ! hier soir j’ai regardé !). Hésité non par crainte de la polémique. Un, parce que je ne la crains pas ; deux, parce que je la laisse à ceux qui considèrent que l’on peut opportunément polémiquer sur l'abjection du terrorisme. Qu’il soit individuel – les assassins de professeurs en tête -, groupusculaire – le Hamas – ou d’État - Israël - il est inqualifiable. Lorsque je prends connaissance d’un sondage qui indique que 85 % des français considèrent qu’il faudrait interdire toute manifestation en faveur de la Palestine, je me dis qu’au mieux l’écrasante majorité des gens mélangent tout par ignorance et qu’au pire, ils sont indécrottablement racistes et toujours par ignorance ! Un tel niveau étant atteint - et je crains que cela soit irréversible, que je meure avec cette vision du monde et de mes compatriotes - la question d’écrire encore cette chronique se pose. A quoi bon ? Ben, toujours pareil, se soigner. Coucher sur le papier ce que l’on a sur le coeur - la nausée, la souffrance, la désespérance - consiste en une indéniable thérapie. J’aurais donc pu l‘écrire et ne pas la publier. Et si finalement elle est là, devant vos yeux, c’est que j’ai pensé à Danielle, Martine, Mireille, Francis, Laurent, René et j’aurais pu rajouter une cinquantaine de prénoms - sans compter les doublons – à qui cela fera aussi du bien. Donc dans ce désert - du Golan ! - voici une double thérapie. Je n’invente rien - et là je sais que même l’aile droite de mon petit groupe de folo-ouères – ne le contestera pas, il existe deux grands fléaux qui rendent l’humanité instable, mais aussi insupportable et surtout invivable : la religion et la xénophobie. On aurait pu mesurer, à l’aune des deux siècles précédents, un déclin du globalisme confessionnel, l’esquisse d’un monde plus universaliste à défaut d’être parfaitement consensuel. Las, ce qu’il a perdu en quantité, l’engagement religieux l’a retrouvé en enragement. Le fanatisme. De ce point de vue là, il est indéniable que depuis Charlie Hebdo, l’Islamisme en est devenu le champion hors catégorie ! La dernière tendance de ces fous de Dieu, est de s’en prendre aux enseignants. Après tout, mettez-vous à leur place, vous feriez pareil, non ? Car les enseignants, ces fainéants, sont les parents pauvres de la société française. Parmi les plus mal payés d’Europe, ils en sont du même coup, déconsidérés. Et tandis que l’on encense toute initiative privée, le service public est dévalué de l’hôpital à l’école, mal aimé, maltraité, matraqué. Assassiné ! La seule obsession du pouvoir est de museler l’opposition, de la neutraliser, voire de l’interdire lorsqu'elle s’attaque à leur cher libéralisme, au consumérisme, à l’exploitation criminelle de la nature. Là, on envoie des colonnes de forces de l’ordre pour réprimer les manifestants, dont le crime est de réclamer un monde plus juste et plus propre. Mais quand il s’agit de protéger les professeurs… L’autre fléau, la peste de notre société lorsqu’elle s’applique à l‘échelle du monde, ce n’est pas la COVID non, ni la punaise de lit, c’est la xénophobie. La peur, le refus et la haine l’autre. Voilà pourquoi on a parqué dans nos banlieues des pauvres gens. Voilà pourquoi, en Palestine on a interdit à un peuple légitime de vivre en toute liberté dans un État indépendant. Voilà pourquoi en Australie on vote par un référendum qui date de quelques jours à peine, contre la reconnaissance des droits du peuple primitif. Résultat : le terrorisme aveugle. Je n’aurais jamais foutu les pieds en Australie si le journal pour lequel je travaillais (le groupe Nice Matin) ne m’y avait expédié pour y suivre la Coupe du monde de rugby en 2003. Comme tous mes collègues, comme tous les visiteurs de l'ïle-continent, j’ai été frappé par la qualité de vie exceptionnelle des habitants de Nouvelle Galles du Sud qui vivent sur les bords de l’océan Pacifique, en totale opulence, profitant quasiment tous les plaisirs, du golf, du nautisme, de la plongée et de toutes sortes de sports et loisirs. Il suffisait alors de gratter un tout petit peu, de s’enfoncer dans le centre historique de Sydney et les montagnes environnantes, pour découvrir des foyers ahurissants d’inconfort et de misère. En cherchant bien on pouvait bien trouver quelques malheureux ivrognes blancs, déclassés socialement ; mais pour la presque totalité de ces gens en guenilles, sans travail, sans argent, sans pain et dans la peine, il s’agissait d'aborigènes. Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire, d’autant qu’il faut faire court. Donc je vais être schématique, mais sans nullement détourner la réalité factuelle. Lorsque le capitaine Cook (oui, celui des boites de sardines !) à débarquer en Australie en 1770, suivi dans les vingt ans d'après par les colons britanniques, les gens du pays étaient environ 400 000. Deux siècles plus tard, au début du XXe siècles, ils n’étaient plus que 31 000 ! Autant dire que la colonistation à du bon, puisqu ‘elle a remplacé ces tribus de sauvages, par des millions de gens bien blancs et civilisés. Remarquez qu'au fil du temps, les australiens britanniques ont bien évolué. Figurez vous qu’en 1967 - il leur a quand même fallu un certain temps ! -, un référendum avait accepté d’inclure les Aborigènes dans le recensement national. Grâce à quoi ils purent accéder à la citoyenneté australienne. Car avant cela, ils étaient classés comme "élément de la faune et de la flore australienne " ! Bon maintenant il faut reconnaître que le premier ministre progressiste d'Australie, Anthony Albanese, y allait un peu fort en voulant permettre à ces météques d’être représentés de manière consultative aux parlement et de faire seulement entendre leur voix ! Les bonnes gens s’y sont opposés à la faveur de ce référendum. Car sur les réseaux sociaux il se disait que si on les laissait s'exprimer, un jour, ce serait eux qui prendraient le pouvoir et les chasseraient. La peur et la haine de l’autre... |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire