La Françafrique, qui succéda à l’annexion par la France du nord et de l’ouest de l’Afrique, ce n’était pas toujours très beau. Ni très propre. On n’y était plus les maîtres, mais nous restions les champions de la manigance. Certes nous ne soutenions pas tous les dictateurs au Zaïre, en Centrafrique, en Ouganda, mais enfin nous ne leur livrions pas une opposition farouche, y compris lorsque leurs dirigeants détournaient des sommes colossales destinées aux populations et au développement territorial. Les plus cyniques utilisaient ces mannes occidentales pour les investir… en France ! Là, est arrivé Sarkozy avec ses gros sabots, son petit cerveau et son fameux discours selon lequel « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire », un truc qui n’avait pas beaucoup de sens en réalité, mais dont le côté exaspérant marqua une première rupture affective entre les deux continents complices du vingtième siècle. Il y eut juste après, l’innocent du village avec son opération "Barkhane", censée ramener l’ordre au Sahel et qui, compte tenu de son fiasco final, aurait dû plutôt s’appeler, "sarbacane". La manigance à laissé place à l’arrogance. En sorte que ce ne sont plus les oppositions, les tribus rebelles, qui expriment leur sentiment anti-français, ce sont toutes les parties, y compris celles qui, au pouvoir, parviennent à résister aux coups d'État. Et à part ceux qui ont donc bénéficié des largesses de l’État français, bien souvent chassés du pouvoir, à l’image toute récente du Gabon et de la famille Bongo. Désormais, c’est une vague d’antipathie qui déferle sur le continent et ce du nord au sud. C’est que, pas plus que les Français dans leur écrasante majorité, les Africains ne peuvent souffrir ce Saint-Emmanuel-les-mains-jointes. Et c’est évidemment un sacré paradoxe que dans un pays dit démocratique, un type soutenu par vingt pour cent de la population, soit élu et même réélu à la présidence. Même en Afrique, où ils ne sont pas spécialement regardant sur ce qui se passe au fond des urnes, cela surprend ! Mais alors le Maroc ! Aller se fâcher avec le Maroc, faut le faire ! Car c’est tout de même, peut-être même avant la Tunisie, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, le pays le plus francophile. Ceci étant, je marche sur des œufs en écrivant cela, tant le Maroc ne m'a jamais paru très fréquentable pour les droits humains (et de la femme pire encore !) Je me souviens, jeune journaliste en reportage pour une épreuve de voile (de bateau que ce soit clair) à Casablanca, avoir été pris en filature avec mon collègue photographe et n’avoir été lâché, trois jours plus tard, que pour notre départ. Quant au refus de l’aide de la France dans le drame qui touche le sud-ouest marocain, c’est évidemment d’une incongruité totale, aussi bien au vu de l’histoire de nos pays que de leur proximité culturelle. De plus, je ne suis pas certain que les motivations de Mohammed VI soient bien objectives et légitimes, mais ce refus - dont on peut espérer qu’il n’aura été qu’une façon de marquer le coup – constitue un camouflet de plus au visage de celui qui représente la France. Pour finir et alors que les médias et leur patrons n'ont d'intérêt que pour Marrakech - où beaucoup ont leurs petites habitudes - il n'est pas inutile d'ajouter que d'autres pays sont en butte à des catastrophes. Climatiques en l'occurrence et en Libye où des pluies diluviennes et leurs inondations ont déjà fait plusieurs milliers de morts et plus de dix mille disparus (et l'on ne sait que trop ce que cela sous tend). Donc si le Maroc refuse l'offre de l'État français, la Libye l'accepterait sûrement. On pourrait même envoyer Sarkozy pour y coordonner les opérations. Il connaît bien le terrain... ______________ L’appel de José Lenzini Rien n’empêche évidemment les citoyens français de participer à l’effort de reconstruction d’un pays partiellement détruit et terriblement affecté. C’est ce à quoi nous invite, mon confrère et ami José Lenzini, très impliqué dans le soutien culturel aux peuples d’Afrique du Nord. L'association El Khir implantée à Essaouira (à laquelle José participe) organise des convois de produits de première nécessité vers les gens qui ont des problèmes de santé et de survie.nOú que vous soyez vous pouvez aider ces gens qui ont tout perdu du peu qu' ils avaient. Faites un don à l'association El Khir CIH BANK ESSAOUIRA RIB 230 240 9249777 2210 006 00 13 En précisant : séisme ILS VOUS DISENT MERCI DU FOND DU CORPS.. |
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