Que les milliardaires soient des êtres nuisibles et méprisables, cela va ici sans dire. Même si j'ai très personnellement un faible pour leur champion, Bernard Arnault. Il porte sur lui toute la morgue dégoulinante et putride qui distingue sa classe -sociale- de toutes les autres. Avec lui, Louis Vuitton aussi et toute la compagnie, on a crevé le plafond de l'indécence et atteint le sommet de l'incommensurable... Ils sont ainsi et l'essentiel consiste à ne jamais renoncer à s'en indigner, à les combattre, les traquer et un jour peut-être – le verra-t-on (?), à les juger ! La route est longue et nous y sommes bien mal accompagnés. Car, au service de ces mêmes milliardaires, il y a évidemment la France macronique, lepénique et les médias. Tous, quasiment sans distinction, car ceux qui ne sont pas directement arrosés par les grands groupes financiers, en dépendent tout de même largement par les contrats publicitaires qui leur sont offerts sur un plateau comme un chèque de caution à leur bon soin. Alors vous pensez ! Je m'étouffais en lisant sur les fils d'actualités hier après-midi, ce panégyrique consacré au fameux Arnault. Bfm, le Figaro et les autres se firent un devoir d'être les premiers à annoncer la grande nouvelle : « La famille de Bernard Arnault répond à l'appel des Restos du cœur et versera une aide de 10 millions d'euros. » Émouvant, pareille générosité, non ? Et dans la foulée, l'une des majorettes de la Macronie, Aurore Berger, de déclamer sa flamme : « Je remercie Bernard Arnault et sa famille pour leur soutien exceptionnel aux Restos du Cœur de 10 millions d'euros. C'est ensemble, unis, que notre pays est plus fraternel... » C'est beau ! Notre vocabulaire est truffé de mots explicites pour qualifier de tels propos viciés, il m'en vient à la pelle… ils sont tous attaquables en diffamation. Mais enfin lorsqu'on parle d'une femme infâme, nous restons poliment dans la traduction fidèle de ce qu'elle représente. Un pays plus fraternel madame, ce serait un pays où un type, une famille, un groupe ne réalise pas depuis des décennies d'incalculables profits en détruisant avidement, méticuleusement la planète aussi bien par les extractions et la pollution, que par l'exploitation. des êtres humains. Un pays fraternel madame, ce serait un pays où il n'y aurait pas plusieurs dizaines de millions de gens qui subsistent dans la précarité. Un pays fraternel madame, ce serait un pays où lorsqu'un milliardaire jetterait dix euros à chacun des un million de bénéficiaires d'une œuvre de charité, il se taise plutôt que de s'en vanter et que les perroquets de l'information ne s'en esbaudissent pas aussitôt. Un pays fraternel madame, serait un pays où l'on respecte la mémoire de Coluche. Un pays fraternel madame, ce serait un pays où vous n'existeriez pas... |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire