Maman, qui avait le sens de la formule, me disait souvent et à tout propos « Il vaut mieux voir ça qu’être aveugle ». Cela fonctionnait aussi très bien avec "entendre ça plutôt qu'être sourd " ! Mais enfin il m’arrive parfois de me le demander ! En tout cas, moi il y a des choses que je n’ai plus envie d'entendre, de voir, ni même de chercher à comprendre. Ainsi, ai-je lu hier, que le patron d’une société de piscines hors-sol (comme lui !), exprimait sa révolte face à l’interdiction de vendre ce genre de produits dans les Pyrénées-Orientales et de les remplir dans le Gard. C’est à dire que le type, au lieu de s’affoler du fait qu’il ne tombe plus une goutte d’eau sur les bords de la Méditerranée, que la nature est en train de régresser et la région de se transformer en désert, au point que d’autres coins de France moins asséchés devront alimenter ces pauvres gens, lui non ! Il crie, il trépigne : et mon business alors ! Ben oui, gars, le business, les grosses bagnoles de beauf, le golf de pépère et les vols - à la tire - vers les Caraïbes, ça aussi, c’est derrière toi. Et excuse-nous, mais ce n’est pas exactement le cœur de la dramaturgie planétaire. Cela me fait penser à d’autres situations similaires et aux jérémiades indécentes. Vous savez, tous ces gens qui, n’ayant d’autre vocation et idéal que le pognon, plutôt que de bosser pour le bien commun, se targuait d’être des entrepreneurs et ouvraient des commerces de frusques, de souvenirs, de locations, de limonade et de restauration dans les stations de moyenne montagne. Un jour la neige s’est carapatée et du coup leurs affaires se sont beaucoup moins bien portées. Pareil chez Monsanto et les dealers de pesticides, d’engrais chimiques et autres produits auxquels on doit l’accélération de l’effondrement de la biodiversité. Ben eux, pareil. Il se sont remplis les poches en salopant la planète et un jour on leur a dit stop ! Enfin, on les a pas non plus martyrisés, ni d’ailleurs culpabilisés comme cela aurait dû être le cas à mon estime. Bref. Bien entendu les patrons, des plus gros jusqu’au petits (et les uns maigriront, tandis que les autres tenteront de ne pas crever), gémissent - soi disant - non tant pour eux que pour le personnel. Phrase mythique : « Qu'est-ce que je vais dire à mes employés, moi ? » Eh bien tu vas leur dire qu’il devront faire comme tous ces ouvriers de Manufrance, Arcelor, Molex, Crown, Wirpool, Continental, Sanofi… Et ce sont des milliers de PME qui ont été pliées souvent par des financiers sans scrupules et des multinationales pas mieux équipées en vergogne. S'ils veulent du boulot, y en a (!) comme diraient les réacs de droite et ceux qui maintenant, même les plus humbles, ont rejoint les idées fétides du Front National. Mais oui et je pense qu’entre fabriquer des piscines - au fond desquelles les cons se prélasse avec un sourire béat, sur les deux faces – et intervenir chez les personnes dépendantes pour leur rendre la vie moins difficile, donner de sa personne dans les maisons de retraite et les hôpitaux, où l’on manque de bras mais aussi de cœurs, il n’y a pas de doute. La deuxième fonction est autrement utile et, même si parfois ça sent la sueur et la merde, beaucoup plus honorable et gratifiante, aussi. Il faut arrêter de vouloir faire consommer les gens, de tout et n’importe quoi, sans que jamais ils ne fassent appel à leur conscience élémentaire : " Est-ce- ce que j’en ai vraiment besoin ! Et est-ce que l'avion, Amazon et la piscine, c’est bon pour notre environnement ?" – au sens large, environnement - . Ben oui, appelez ça comme vous voulez, frugalité, décroissance, retour aux Amish et lampe à huile… mais surtout, retour les pieds sur terre. J’apprends que chez moi, à Graulhet, la piscine municipale est fermée. Que partout, pas seulement en banlieue, leur fonctionnement est remis en question par un manque de moyens des communes ! Pour y remédier, c’est aussi simple que juste et radical : il faut surtaxé les piscines privées jusqu’à leur disparition et par une système de vases communicants - ou d’écluses, comme vous voulez – que l'on améliore et construise de nouveaux bassins, permettant à tous de profiter d’une baignade et d’un peu de fraîcheur. Vous me direz : tu rêves Jaco ! Les bourgeois, planqués derrière d'épaisses haies de troènes ou des palissades parfois plus chères qu’une maison, n’accepteront jamais de renoncer à leurs privilèges. Ils se révolteront ! Et alors ? Ils sont combien dans leur cas ? Deux ou trois millions ? Nous sommes vingt fois plus nombreux ! Alors on se révolte ? Lepage : de l’eau dans le gaz… à effet de serre !
Tiens je ne sais jamais trop quoi penser de Mme Corinne Lepage, indépendamment du fait qu’elle doit avoir pris des cours de voile, tant elle a louvoyé durant sa carrière d’avocate politisée, entre le centre droit et l’écologie de gauche. Toujours est-il qu’elle revient régulièrement dans l’actualité pour pousser de salutaires coups de gueule contre la détérioration de la planète par les lobbies financiers et industriels. C’est en pleine relation avec ce que vous venez de lire. Le conseil d’État vient de rendre un avis plus que sévère sur l’inaction de la France en termes de lutte contre le réchauffement climatique. L’ancienne ministre insiste sur le fait qu’à la prochaine observation, l’État sera carrément placé sous astreinte. Voilà un joli coup de semonce sauf qu'évidemment, la bande à Macron s’en tape grave ! La seule action vraiment efficace de ces malfaisants, consiste à de la communication. A faire croire à leurs partisans qu'ils n'ont rien à se reprocher. Mais en vérité rien, absolument rien pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Pour eux, seul le business et le voyage en classe affaire comptent… Après, ils s’en foutent, ils ne seront plus là !
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