Lorsque il cesse d’être un État policé (c'est-à-dire éduqué et raffiné), il devient un État policier. Il ne s’agit pas là de rechercher une formule sémantique qui sonne bien. C’est exactement ce qu’il s’est produit lorsque Macron est arrivé au pouvoir, mais plus précisément encore lorsqu’il a dû assumer ses multiples provocations devant les gilets jaunes. Outre le mensonge, qui constitue la rhétorique basique et rituelle de tout dirigeant politique, il opta, sans scrupule ni même semblé avoir pris le temps de la réflexion, pour une violence policière, qui souleva l’indignation de la plupart des démocraties internationales et amusa beaucoup les dictateurs, Poutine en tête. Un choix probablement guidé par sa nature et qui l’a aussi conduit à désigner un Darmalin, un Darmaturge, un Darmaniaque, un Darmanin... de jardin, n’hésitant pas à s’honorer d’être plus rude que Le Pen.
Cette terreur installée et assumée n’a en rien perturbé l’établissement politique dans son ensemble, à l’exception notoire, évidemment, de la France Insoumise. Tous les autres, je dis bien tous, se sont rangés derrière une ligne répressive l’encourageant même en participant allègrement à la manifestation du 19 avril 2022 en soutien à la police. De Roussel le communiste à Le Pen la nationaliste en passant par les suppôts (sitoires) du capitalisme macronien et droitier, ils se tenaient la main pour la même cause anti-sociales, xénophobe, éco-criminelle et patriarcale.
Ce n’est pas parce que j’ai la chance de compter quelques lecteurs gendarmes ou policier (dont un ancien un peu plus mariole que la moyenne !, mais aussi un de plus rubicond que moi, rien à voir avec le rugby et encore moins avec les cons ), ce n’est pas pour cela donc, que je tiens à préciser que nous avons la police et les forces armées en général, que l’on se choisit. Si nous avions des défenseurs du peuple au pouvoir, nos flics se consacreraient davantage à pourchasser la voyoucratie qui brasse des milliards, spécule et fraude fiscalement. Des gens bien plus dangereux et nuisibles, ceux-là, que ceux qui aimeraient bien pouvoir seulement manger ou des gamins qui défendent ce qu'il reste à défendre de la planète.
La radicalisation de l’État répressif est patente depuis les Gilets Jaunes, mais elle a encore franchi un cap avec les provocations permanentes dans les dernières manifestations massives, d’un pacifisme exemplaire (et bien embêtant pour le pouvoir, c’est un fait ) et les exactions cauchemardesques de Sainte-Soline. Radicalisation dont on peut aisément tracer les contours et définir par une fuite en avant du capitalisme destructeur de la planète et des droits humains. Sans comparer notre ministre à Goebbels - comme l’un d’entre vous l’a hardiment osé -, il est un fait tout de même patent que le pouvoir n’a jamais été aussi belliqueux et inquiétant. D’autant qu’évidemment comme je viens de le démontrer, il ne s’en prend pas aux gros bras de la finance, mais aux petites gens à qui il convient de tordre le bras. Mettre en dépendance constante les pauvres au profit des classes dominantes, de la bourgeoisie, voici le grand chantier (en grande partie accompli) de la Macronie. Mais si nous, qui ne sommes rien, ne finissons pas par nous solidariser en oeuvrant de concert et en sortant tous dans la rue, nous aurons demain le prolongement logique de cette descente aux enfers avec la bande à Le Pen. La fille, la nièce, l’amant, le cousin, ne me demandez pas lequel sortira de cet infâme marigot. Je serais juste enclin à répondre : sûrement pas le père !
Non, je déconne pour détendre l’atmosphère, mais y arriverai-je ? Moi qui tous les jours écris au nom de la paix, du partage, de la fraternité, de la sobriété économique, admettez que nous sommes derechef, en train de nous en éloigner. Que ça fout à la fois les boules et les jetons !
Qu’un ministre de l’Intérieur, mis en cause pour sa gestion des crises et singulièrement à Sainte-Soline lors du face à face entre la police et les écologistes, remette en question les subventions publiques accordées à la Ligue des droits de l’homme - qui a osé dénoncer cette boucherie ! - , n’est-ce pas aussi du terrorisme intellectuel comme il aime le dénoncer à l’encontre de Mélenchon ? C’est en tout cas digne des méthodes pratiquées par les fascistes partout où ils ont été élus dans les villes françaises.
Et pour finir, cette bande de salopards, arguant de l’instabilité géopolitique, réarme le pays, à contre-courant de ce pourquoi nous nous sommes battus. Il est question de renvoyer nos gamins dans des centres de conditionnement militaire, tandis qu’ils alimentent ce qu’ils appellent une « économie de guer-re », augmentent le budget et les effectifs militaires au détriment - évidemment - de l’éducation !
C’est pas comme si tous les philosophes, sociologues et scientifiques, s’accordaient sur l’impérieuse nécessité de remettre l’éducation au centre des enjeux d’évolution de notre espèce. Peut-être préfèrent-ils les accueillir dans les armées afin de renforcer la répression plutôt que de privilégier l’instruction. La matraque plutôt que le stylo.
Ainsi ne serions-nous, trois siècles après les Lumières, plus très loin de leur instinction. De l’obscurantisme redouté - et sans rapport cette fois avec l’islamisme ! -
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Voyez la vidéo réalisée par « Le monde » - qui n’est pas un journal gauchiste -, sur la violence à Sainte-Soline. Insupportable dans une ancienne démocratie telle que la France.
https://youtu.be/wZrsVpBy0N0
Et aussi
"Darmanin la terreur", par Blast
https://www.youtube.com/watch?v=IIKh4q0OIvA
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