Quelque chose me dit, je ne sais si ça vous le fait aussi, que l’on va beaucoup parler déforme des retraites, cette semaine. Oui je sais, il faudrait écrire réforme, mais lorsqu’on démolit ainsi ce qui a été acquis, c’est plutôt de la déformation, voire de la dégradation. Je réponds du même coup à d'autres éventuelles observations concernant le titre. Je sais bien que le terme pantouflage s'emploie lorsqu'un haut personnage de l'Etat rejoint le privé à prix d'or, mais vous verrez que dans le cas évoqué, cela fonctionne aussi.
Alors la grande affaire - en espérant la suite - tient dans l’examen de la loi sur les retraites, imposée par le gouvernement après son passage en force à l’Assemblée nationale. Ceux que l’on appelle les sages (le mot séniles conviendrait aussi bien) doivent examiner, point par point, la légitimité et dont la validité du texte qui entrerait aussitôt en vigueur s’il était avalisé.
Naturellement nous avons tous sortis nos pendules et les faisons tourner, qui au-dessus de la tête d’oeuf du vieux Fabius, qui au-dessus de celle de Juppé-pé, qui au-dessus du Palais-Royal où siège les vénérables. Remarquez, mieux vaut sortir le pendule que la calculette. Car avec elle, s’est vite fait. Ils sont neuf à siéger au CC et sept sont clairement de droite.
Non, n’ayez pas mauvais esprit, je n’ai pas inclus dans les sept, l’ancien premier ministre de Mitterrand qui, à l’été 1984 mit fin à l’un des rares épisodes contemporains d’expérience socialiste. Avec Fafa on renoua avec les politiques d’austérité, de remise en cause des acquis sociaux et de l’alignement sur un libéralisme pur et... qui dure. Mais c’est toute la difficulté avec lui - hélas, il ne fait pas exception à gauche ! – nous l’avions connu, deux ans plus tôt, très favorable à l’abaissement du départ à la retraite à 60 ans ! Celle qui permit, 27 ans durant, aux travailleurs qui le souhaitaient, de partir à la pêche ou dans leur jardin, en pleine forme. Alors qu'a t-il au fond de lui ? Et a t-il seulement un fond ?
En 1996, le premier ministre de Chirac, Alain Juppé - qui, le monde est petit, se retrouve parmi les membres du Conseil ! – avait échoué à rallonger l’âge du départ à la retraite et c’est d’ailleurs à son départ de Matignon, que son obstination avait aboutie. Je tiens à souligner pour les camarades qui me lisent, que cet échec à « réformer » les retraites était à mettre au crédit de
« la rue » où les manifestations avaient été d’une ampleur égale, voire même légèrement inférieure à ce premier trimestre 2023.
Et c’est donc, Woerth, le nouveau copain de Macron, toujours très acoquiné avec Sarkozy, qui avait brutalement arraché à la contestation populaire, ce report de deux ans de l’âge de la retraite, en 2010. Nous nous étions promis, dans de futurs grands combats sociaux, que nous reviendrions un jour en arrière et que l’âge raisonnable du droit au repos, se situerait à soixante ans. Voilà le piteux résultat : au lieu d’en enlever, le pouvoir capitaliste nous en recolle deux ! Pour ceux qui accorderaient encore le moindre crédit aux socialistes, il est bon de se remémorer que durant son quinquennat, François Hollande n’a jamais été dans ce sens mais bien au contraire dans celui des patrons et des riches et que surtout, il a ouvert la voie présidentielle au pire ambassadeur de la finance, au pire ennemi du peuple.
Alors revenons à la calculette. Il y a dans cette institution – crée en 1958 et adossée à la Constitution de la Cinquième République – actuellement sept partisans de Macron et/ou du report de l’âge de départ à la retraite. Outre Juppé, on retrouve parmi ces pantoufleurs de premier ordre, des gens nommés par Macron, Larcher et Ferrand, dont la fameuse Gourault, macroniste de poids (et pas que physiquement) dont les visions anti-sociales et sociétales en font l’un des piliers (et pas que physiquement) de l’équipe en place.
Bon mais enfin, si vous imaginiez tout de même que ces membres pourraient, par décence, délibérer à l’encontre du gouvernement et donc retoquer cette loi anti-démocratique, je vais vous livrer deux derniers chiffres éloquents, dégoûtants et démoralisants : ces gens, dont on imagine la rudesse et la pénibilité du travail, gagnent près de 14 000 (quatorze mille) euros mensuels ! Et l’âge moyen des neuf du même Conseil Constitutionnel est de 72 (soixante douze) ans !
Alors vous imaginez bien que votre retraite à 62 ans ...
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CE QUE LES GRANDS MÉDIAS NE VOUS DIRONT PAS SUR LA BOURGEOISIE (NICOLAS FRAMONT)
https://youtu.be/FRVcKdda-1I
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