Parfois, je ne sais si vous partagez cette impression (?), le président Macron me semble par trop modeste. Je l’ai notamment remarqué chaque fois qu’on lui rappelle qu’il est le président des riches. Avec peut-être un brin d’ironie mal placée, son mentor motorisé - François Hollande - a même rajouté des « très riches ». Et bien lui qui, ordinairement, aime bien paraître devant sa cour à Versailles, se gonflant du jabot, fait pourtant profil bas lorsqu’il s’agit d’endosser ce sublime compliment.
D’autant qu’il n’est en rien usurpé comme vient de le rapporter Le Monde, reprenant le classement mensuel du magazine américain Forbes. Entre nous, ça doit leur faire mal au chapeau melon, les héritiers de Rockefeller, de se faire coiffer sur le poteau par deux petits français - certes de Neuilly - devenus des géants de la finance internationale. Des gros travailleurs qui doivent tout cependant à Jean et Marie-Josèphe (pour Bernard Arnault) et à André et Liliane (pour Françoise Bettencourt). Ils sont très attachés à la "valeur travail" ces messieurs-dames, mais surtout au travail des autres. Et à leur héritage ! D’ailleurs ces négriers des temps modernes ont bâti des fortunes inouïes sur le dos de pauvres gens, qui n'ont pas de prix pour eux, surtout lorsqu’ils sont justement exploités dans des pays où la main d'œuvre est quasiment gratuite. Ce qui ne les empêche pas de vendre leur camelote à des tarifs astronomiques.
Quand je les vois rouler sur l’or et des mécaniques - genre Porsche et Falcon -, je ne peux m'empêcher d'imaginer une autre histoire. Le petit Bernard Arnault, fils d’ouvriers dans l’usine de champignons à Thouars et la petite Françoise Bettencourt, née dans les quartiers à Marseille. On les y aurait vu les capitaines d’industries, les visionnaires, les milliardaires, les premiers de cordée et plus grosses fortunes du monde ! Lui aurait sans doute pu entrer comme apprenti à France Champignon et elle, tapiner du côté de la Joliette. Remarquez, ça gagne aussi… Mais enfin peut-être pas cent et quelques milliards ! Car en effet, 270 milliards est la somme estimée (sans ce qu’on ne nous dit pas, évidemment !!!) par les deux galopins dont on peut quand même dire qu’ils sont nés où il fallait. Bravo.
Alors je sais pas vous - je n’arrive pas à croire que vous restiez les bras ballants et le cul pas vaillant sur votre chaise aujourd’hui ! - en allant manifester cet après-midi, c’est évidemment à la retraite, à tous ses gens qui se font chier au travail pour 1350 euros que je vais penser, mais je ne pourrais m’empêcher de ruminer ces chiffres, ces faits, ces méfaits d’une société sordide, cynique, abjecte et que nous sommes de plus en plus nombreux - enfin me semble t-il, espère-je (!) - à rejeter et à combattre. Pas assez, je vous l’accorde, car ce qui est en cause d’abord c’est le luxe ! Pas le confort. Pas le frigo correctement rempli, pas la voiture qui démarre le matin, pas le petit qui peut aller à la piscine publique et au cinéma avec l’école, pas les parents qui s’en iront l'été une semaine se baigner ou respirer un peu d’air non saturé des villes empressées. Non le luxe. Celui que diffuse sans scrupule et sans retenue L'oréal et LVMH. Dior, Château Yquem, Moët et Chandon, Givenchy… dessus ! Et ce alors que vingt pour cent des français, n’ont pas un falzar où une jupe, sans trou ni bougnettes, à se mettre !
Ça les emmerde qu'on s'indigne sainement, peut-être naïvement, mais de plus en plus résolument ? Tant mieux on va en rajouter. Seulement, ma pauvre Martine, Chantal, Francis, Claude, Danielle... qui se révolte, à part nous ? Il ne sont même pas capables ces petits bourgeois écervelés et futiles de les boycotter. Dès qu’il peuvent s’en payer, l’un des ces produits futiles et nuisibles, ils se jettent dessus pour Noël, la fête des mères et en réalité, dès que possible, en montrant bien l’étiquette, dès fois qu’on aurait pas vu que c’était des bons petits serviles de la société de consommation et de la collaboration absolue à la dictature capitaliste.
D’autant qu’il ne faut pas compter sur nos bons vieux médias pour leur mettre un peu de plomb dans la cervelle et un peu d’humanité à l’âme. De BFM à Canal +, en passant par TFI, les journaux Le Parisien, le JDD et même Libé, ils sont tous détenus par les grandes fortunes. Il existe ainsi une sorte de cercle vicieux et infernal dont la puissance et la brutalité est telle qu’on ne pourrait en sortir que par une révolution totale. Et qu’elle n’ait pas lieu où que nous la gagnions -mais à quel prix ?- il me semble que c’est bien dommage. Quant il aurait été si simple de changer collectivement - ah quel magnifique mot bafoué ! - d'état d’esprit. D’en finir avec les égoïsmes et d’avancer sur les chemins radieux de la fraternité.
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Voyez cette belle émission populaire
https://youtu.be/fxlJM7nEe_4
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