Nous sommes un peu comme à la veille d’une grande compétition. Ordinairement je n’aime pas ça, la compétition. Il parait que les compétiteurs sont des gens bien. Je n’en doute pas. Mais j’ai surtout connu foultitude d’égocentrés, peu à, l'écoute des autres, avides et parfois avares, bref pas vraiment mon univers. Mais enfin, celle-là, je l’aime bien. Surtout qu’on n’est pas du tout favoris et qu’il y a de fortes probabilités pour que non seulement on ne gagne rien, mais qu’on perde un peu. La beauté du geste, en somme ! Coubertin, sort de de ce cor… de chasse et de cette casserolade.
Si vous n’allez pas dans la rue ce 1er mai, surtout vous, qui me lisez, c’est votre problème ! Pas grave, vous resterez dans votre paisible entre-soi, solidaires ça je vous l’accorde, des gros bourgeois. C’est tout à votre honneur car par les temps de rébellion qui courent, ils en ont besoin de gens qui les soutiennent . Solidaires – bravo ! - des grands patrons, des actionnaires et héritiers qui vomissent les mouvements sociaux et méprisent ce petit peuple nécessiteux qui n’a que ce qu’il mérite. Parce que lui, Monsieur, il a fait de belles et longues études, lui madame il a travaillé dur dès son plus jeune âge et lui, madame et monsieur il n’est pas resté les deux pieds dans le même sabot. Il en voulait et ce qu’il a gagné, il l’a pas volé ! Comme ils disent délicatement chez les parvenus, les beaufs devenus entrepreneurs de travaux publics ou sous-traitants de LVMH " il s’est sorti le doigt du cul !". Encore bravo.
Vous serez à la hauteur de ces théories hautement philosophiques de tous ces méritants, ces bûcheurs, ces lécheurs qui se croient tout permis, parce qu’il sont nés là où il fallait, quand il fallait et qu’ils ont reçu cette bonne éducation qui veut que, plutôt que de penser aux autres, il vaut nettement mieux s’en mettre et dès que possible, plein les poches.
Voici contre quoi nous allons défiler. Contre cette classe dite supérieure, mais surtout abjecte, dominante, écrasante, insupportable. Nous allons être traités d’utopistes par ces abrutis dont le cynisme est la seule façon de répliquer, le seul argument encore possible. Qu’importe ! Nous allons défiler pour, aussi. Pour une autre société. Pour que tous les êtres de bonnes volontés se rassemblent et se rassurent, élaborent un projet commun qui par sa cohésion et sa cohérence, cesserait d’être justement une utopie pour se transformer en évidence. Comme on parle aujourd’hui d’agriculture raisonnée, de retour à la nature, de relocalisation et de commerce équitable.
Lorsque nos aïeux du dix-huitième siècles se sont révoltés contre la vieille monarchie française, ils n’étaient pas forcément plus malheureux, ni frappés d'injustices. Pas plus d’écart entre un Pdg du CAC 40 et un artisan avec ses deux compagnons d'aujourd'hui, qu’entre un seigneur et un manant de naguère ; pas plus d’écart entre un chirurgien et un aide-soignant qu’entre un notaire provincial et un palefrenier.
Nous connaissons ces chiffres hallucinants. Le report de deux ans de la retraite pour des des pauvres gens qui n’en peuvent plus de leur sale boulot ou qui n’en ont même plus, rapportera aux alentours de 17 milliards (certains contestent même ce chiffre, mais admettons !) Or, ce sont 250 milliards produits par le travail qui sont passés dans les mains du capital en quelques années. Or, ce sont plusieurs centaines de milliards - d’autres, pas les mêmes ! - qui ont été offertes aux mêmes entreprises de toutes tailles d’ailleurs, en crédits d’impôts, "quoi qu’il en coûte" et autres balivernes clientélistes fortement inspirées de l'intégrisme libéral et de Bruxelles. Quant à l’évasion fiscale, elle représente chaque année 15 milliards. J’ai bien écrit : chaque année ! Et je ne parle même pas de tout ce travail dissimulé, ces entreprises, ces commerces qui entretiennent une véritable économie parallèle, ce « black » comme on dit, qui pénalise l’ensemble du système financier.
Et vous avez entendu le fameux Attal, l’une de ces figures qui transformerait une assemblée de bouddhistes en horde de black-blocks ? Qui vous annonce que la macronie entend encore baisser les impôts. Piller un peu plus le service public - déjà à genoux - c’est-à-dire pratiquer l’extrême-libéralisme en pleine rébellion écologique et sociale. C’est du sado-thatchérisme !
Des impôts, il en faut, nous devons tous en payer. 10 € celui qui gagne dix mille. 10 000 euros celui qui palpe cent mille ! Et encore pourquoi toucher cent mille ? Qui peut me dire ce qu’on fait avec dix mille boules par mois ? Ah oui ! on part saloper le monde dans des cercueils volants et on achète des grosses allemandes ! Il y a deux ou trois ans, j’entendais mon dentiste se plaindre de la pression fiscale. Lorsque j’ai regardé dans sa cour, il y avait une Mercedez GLC flambant neuve. J’aurais aimé lui dire : « Cono, t’as qu’à pas changer ta voiture tous les ans et puis t’as qu’à prendre une Renault... » Je suis courageux, certes, mais fragile des dents…
J’ai lu, hier, que Cécile Duflot préconisait qu'on limitât les salaires des grands patrons à 40 000 € mensuels. En voilà une, révolutionnaire ! Ce serait déjà mieux - me dirait-elle - que les sommes astronomiques dont on parle ! Certes, mais enfin tous ceux qui jouissent de tels magots en profiteraient pour se trouver légitime à ne gagner « que » la moitié. Non, croyez-moi, le bon rapport c’est un écart de 1 à 3. L’employé, l’ouvrier parviendra à vivre avec 2500 €, le patron, le médecin aura toujours de quoi ouvrir une boite de caviar pour Noël avec le triple. Tiens en parlant de médecin, j’ai entendu qu’un étudiant en septième année, commençait son internat à 6 € de l’heure ! Certains d’entre eux finiront, dans trente ans, plus près des 60 € pour la même heure. Il me semble que 15 euros à vingt-cinq ans pour se loger, se nourrir et sortir un peu, serait plus juste. Et 30 euros pour ouvrir le Vidal et prendre la tension, suffirait aussi aux vieux praticiens repus !
Vous me direz et les footballeurs alors ! Eh bien, les footballeurs, qu’on leur file un ballon et qu’ils ne nous emmerdent plus. Payer des sportifs, qu’ils courent, qu’ils sautent ou qu’ils nagent, en voilà une autre, d’hérésie ! Le sport certes, devrait être encouragé, quasiment obligatoire, mais gratuit. A pratiquer, comme à regarder… Et à propos de foot, ce soir pour la finale de la Coupe de France, j’espère que l’opération « cartons rouges et sifflets » fera un malheur et que Macron sera contraint, à ce stade d’indécence, de fuir Saint-Denis. Et le top serait que nos camarades de l‘ancienne EDF coupe, en plein match, le courant au SDF. Au stade de France, pas aux « sans domicile fixe ». Ceux-là, il serait grand temps de leur redonner la lumière.
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