J’en finis, tant que j’y suis, avec Martine, tout au moins quant au propos effleuré hier au sujet de son « copain » réalisateur, humanitaire et révolutionnaire, Yannis Youlountas. Je ne sais pas comment ces deux-la se sont trouvés, mais il le fallait. Je ne cesse de l’écrire, parce que c’est profondément ancré en moi, les personnes que j’adule et le mot est-il bien choisi ( ?) que j’admire et que j’aime, ne sont pas ceux qui vont faire des photos à bord de l’ISS, qui marquent des buts ou font du cinéma, ce ne sont pas Pesquet, M’Papé ou Omar Sy, ceux qui profitent du système et de la béatitude, de l’hébétude des gens...
Y a tellement mieux à faire et ils font tellement mieux, ces anonymes, ces petites mains d'une multitude d'associations qui donnent de leur temps, beaucoup de leur énergie et pour ceux qui le peuvent, de leur pognon, pour soulager la misère du monde. Il y a un con, un socialiste en plus (!) qui a eu cette formule inspirée passée à la postérité : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En résumé cela signifie : « qu’ils se démerdent !». Et bien, c’est fort simple s’il n’y avait que des Martine, des Yannis, des « enfants d’Athènes » et des cafés solidaires tel que celui de Martigues qui porte en prime un nom magnifique « Les rallumeurs d’étoiles », la misère ne serait plus accueillie nulle part… elle aurait disparu !
Les petites gens - et ceux qui en sont solidaires - se battent dans les rues pour défendre leur retraites, leurs revenus misérables et ici comme en Grèce, le pouvoir ne répond que par le mépris et envoi ses CRS pour terroriser sa population et la faire taire. En règle générale cela fonctionne très bien, d’autant que les lâches, les petits bourgeois corrompus par leur petite auto, leur petit voyage en égoterie, leurs petits privilèges de merde, ont tôt fait de basculer du côté des plus forts, le pouvoir et sa flicaille. Fasse que demain, enfin mardi, nous soyons tellement puissants, que la rue gagne, contre toute attente, cette partie décisive pour l’humanité. Oui pour l’humanité, parce qu’un pouvoir qui recule, c’est aussi la justice sociale, les droits de l’homme, qui progressent et empruntent les chemins de l’émancipation fraternelle.
J’en reviens à Yannis Youlountas, le camarade Franco-Grec qui est venu collecter avec ses amis des Bouches-du-Rhône, nourriture, médicaments et matériel pédiatrique pour les enfants d’Athènes, à partager avec un camp de Syriens et les victimes turques du récent séisme. Voilà un homme d’une grande richesse intellectuelle, philosophe, poète qui est devenu réalisateur de cinéma dans le seul but d’accroître l’écho de ses engagements. J’ai lu, mais c’est à la marge, qu’il fut un fervent supporter de José Bové. Comme quoi on peut se tromper lorsqu’on écoute son coeur, le courage de ses convictions. Au bout de longues années, lorsqu’on se pose, l’on se retourne et s’interroge, on s’aperçoit que les gens pour lesquels on s’était généreusement engagés, manquaient eux de sincérité, voire dans le cas de Bové, d’honnêteté... A rapprocher de Cohn-Bendit, même trahison.
J’ai donc vu les deux films réalisés par Youlountas. L’un date de 2015, l’autre de 2018. Ils évoquent les troubles sociaux et humains consécutifs aux crises économiques qui frappèrent le sud de l’Europe, l’Espagne et plus encore la Grèce dans les années 2010 et où l’arrivée au pouvoir de Syriza et de son leader Aléxis Tsipras, après avoir calmé les tensions et suscité une immense vague d’espérance, provoqua un regain de désespoir et de rancœurs dans un pays ravagé par la mise au pilori que lui fit subir l’Union Européenne. On a imposé des mesures d’une extrême violence à ce pays sous prétexte que la dette atteignait 177 % de son PIB et 13 % de déficit budgétaire. En 2020, la dette de la France était de 112 % et le déficit de 9,2 ! Personne n’a parlé de nous exclure. Encore qu’il faille émettre des réserves et mettre tout cela en perspective, car si Macron veut augmenter l’âge de départ à la retraite, s’il appauvrit les pauvres et enrichit les riches, c’est effectivement pour circonvenir la s… de Bruxelles, Ursula von der Leyen !
A trois jours des grandes manifs en France, j’ai évidemment trouvé dans ce magnifique récit de la révolte grecque notamment, de fortes résonances. Ces vieux, ces femmes qui vont parler pacifiquement, face contre face, aux flics en leur disant que c’est aussi pour eux, pour leurs parents et leurs enfants, qu’ils luttent et résistent. Les images simultanées sont terribles lorsqu’on voit cette même police, digne (ou plus exactement indigne) de la dictature des colonels, massacrer sans distinction des braves gens, des gamins et des femmes. Alors on ne sait plus si c’est la colère qui émerge, à la fin de ces films-reportages, où l’espérance, la résignation ou la détermination.
Je vous invite à aller voir sur Youtube ces documents et au moins le dernier, L’amour et la révolution, vous y prendrez en réalité beaucoup de plaisir et éventuellement le courage qui vous manquerait. Au tout début vous y lirez cet extrait de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui a fondé notre République : « Lorsque le gouvernement viole le droit du peuple, l’insurrection et pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
Avec ses vingt pour cent d'électeurs au premier tour, Macron n’a pas été élu pour rallonger l’âge de départ à la retraite, ni gérer une inflation monstrueuse, mais pour débarrasser le pays des Le Pen (ce qui fut à mon sens une erreur!)
Il y a donc bien violation des droits du peuple...
Regarder « Je lutte dont je suis » de Yannis Youlountas :
https://youtu.be/97HTxo20c-E
Regarder L'Amour et la Révolution de Yannis Youlountas
https://youtu.be/wNSfoTYY3hA
Suivre Yannis Youlountas :
https://www.facebook.com/yannisyoulountas/
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