samedi 4 mars 2023

 



Le verre à moitié plein

Je n’ai un temps infini aujourd’hui, des obligations familiales, pas forcément une forme olympique non plus, mais ça, faut s’y faire, parce qu’entre l’âge - qui marque des buts contre mon camp tous les jours - et l’état de ce monde à la merci de Poutine, Zelenski et Biden, faut quand même se lever tôt pour y croire encore un petit peu. Et moi je serais plutôt du genre à me coucher tôt… le matin !

Enfin, je vais quand même en faire une de chronique, parce que quand je suis lancé, j’aime pas bien m’arrêter en chemin, surtout que je viens de m'offrir quinze jours de congés - et bien payés avec ça ! - Je vais prendre, si cela ne vous incommode pas,  quelques bribes d’échanges épistolaires avec Martine. Celle-ci prend un peu le relais de mon amie Danielle - qui préfère lire, rire et pleurer que d’ouvrir son portable et d’écrire -. L’a pas bien le moral non plus, la grande fille dans la tourmente, mais je ne désespère pas de la remettre à flot, même si dans son cas, la faculté à plus de ressources que ces maux partagés.

Martine, je l’ai « pécho » sur le blog Médiapart et du coup, je l’ai rapatriée sur la newsletter de Mélanchronique. J’y pense, parce qu’elle m’a fait remarquer que j’étais comme son fils, que je voyais toujours le verre à moitié vide ! Oui bon et alors ! Quand il est à moitié vide, si tu le bois il te reste rien. Et au Salon de l’Agriculture comme à l’Assemblée, ils boivent beaucoup, alors du coup, ça y est, il est vide ! Oui vous avez remarqué, on dit que les nouveaux députés sont des ivrognes. Ça doit être un coup de la NUPES, déjà qu’ils foutent le bordel, qu’ils sont mal habillés…je les vois bien picoler ces gueux arriérés.  Y a que pour la dope qu’ils doivent pas être les premiers ! La drogue et notamment la coke, c’est typiquement un truc de droite, parce qu’en se bourrant le pif de blanche, tu mets les bouchées doubles, tu travailles à bloc, tu deviens un winner, man ; the first of the cordée ; a killer...

Martine, elle en prend pas de la cocaïne, enfin pas que je devine. Bon dès, fois, je me demande ! Parce qu’en vivant pas loin de Marseille.... Et avec ses emplois du temps, quand je vois qu’elle est encore capable de m’envoyer des mails documentés, enthousiastes et communicatifs... Et alors question fourre-tout, c’est exceptionnel. Cela me fait penser au rayon de frusques de chez Tati, au « Tout à 100 francs » de notre jeunesse ou à la librairie de l’Harmattan à Paris dont m'a parlé l'amie LEA. Vous verrez bientôt pourquoi j’y fais allusion…

Elle à vu, Martine, une photo des éleveurs avec Aubrac écrit dans le dos de leurs tabliers. J’aime beaucoup les vaches et celles-là en particulier, mais ceux qui les élèvent n’ont que peu de rapport avec le couple de Résistants, Lucie et Raymond. Eux, ce qui les intéresse, c’est ce qui rappoooorte ! Pas vrai Renat ? Mais ce couple d'Aubrac (de leurs vrais noms Bernard pour elle et Samuel pour lui), j’aurais tant aimé le connaître ! Pour ce qu’elle et lui ont représenté dans une société française qui avait grand besoin d’eux pour se refaire une conscience et une considération. Leur courage face à la collaboration et l’occupant et leur constance dans l’engagement pour tout le restant de leur existence, y compris lorsqu’ils entrèrent dans le grand âge. Martine cite, parmi tant d’autres belles choses, cet entretien que le couple avait donné à François Ruffin qui travaillait alors pour « Là-bas si j’y suis » l’émission de Daniel Mermet sur France Inter, belle et rebelle comme on n’en fait plus du tout au temps de Mme Salamé et M. Demorand.

Le couple de résistants entrevoyait la nécessité "d’une autre forme de lutte, contre des adversaires et des obstacles qui ne sont plus, heureusement, des forces armées ou des polices mais qui ne sont pas, pour autant, faciles à surmonter".
Parmi les obstacles recensés : "l’implantation solide, dans notre pays, de forces politiques, sociales et financières qui ont le plus grand intérêt à ce que rien ne change“ et ”disposent d’un large éventail de moyens matériels et psychologiques".
Mais aussi "l’emprise mondiale des forces financières, avec la constante accumulation d’énormes masses de capitaux...qui cherchent partout des placements rentables financièrement et/ou politiquement et ont, elles aussi, le plus grand intérêt à ce que rien ne change".

Lucie Aubrac clamait : « Le verbe Résister doit toujours se conjuguer au présent ! » Alors voyez, même si beaucoup d’entre nous éprouvent le malaise d’être cernés par des « collabos » et bien plus encore par des ignorants, des idiots, il semble aussi que cette conjugaison au présent n’ait jamais été autant d’actualité. Et le 7 mars, peut-être les jours suivants, nous nous compterons. Et peut-être nous nous en contenterons !

J’aime tant l’Aubrac – bien plus que la plupart de ceux qui l’habitent - que je suis heureux d’y associer ces deux belles âmes qui nous manquent tant. En 2016, j’avais eu le grand plaisir de faire la connaissance de leur fille, Elizabeth Helfer-Aubrac qui me parlait de l’attachement de ses parents à cette montagne et notamment ses rivières où tous les deux, taquinaient la truite à la cuillère. Si jamais elle venait à me lire, cela me ferait plaisir de renouer un peu le contact. 

Et à part ça bravo à Martine et à travers elle, tous ces militants de la fraternité internationale, qui se lèvent tôt le matin non  pour faire du fric, mais pour soulager ceux qui souffrent où seulement sont en grande difficulté. Ces bénévoles qui collectent des médicaments, des couches, du lait pour les enfants d’Athènes, pour les réfugiés des catastrophes sismiques qui viennent de toucher la Syrie et la Turquie. Ceux qui prennent la route pour de longs périples souvent dans des conditions précaires, voire périlleuses à bord de camions plus ou moins en état. Ceux qui patrouillent en Méditerranée pour sauver de la noyade des pauvres gens ou qui se gèlent dans les Alpes pour aider les migrants à passer la frontière. Tous ceux qui - souvent ce sont les mêmes - trouvent encore le temps de se réunir le soir pour préparer la grande manif du 7 mars. Et promis, à la première occasion et sur le même sujet,  j’évoquerai plus en détail le travail de Yannis Youlountas...

Résister se conjugue au présent. Et ne cherchez pas. Vainqueurs ou vaincus, c’est vous qui avez raison ! Mais voici que je trouve enfin un verre à moitié plein...    

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Ecoutez l'émission avec Lucie et Raymond Aubrac interviewés par François Ruffin en 2007. Descendez jusqu'à l'encadré gris "Ecouter l'émission" et cliquer sur le dernier onglet " Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent "
https://la-bas.org/la-bas-magazine/les-archives-radiophoniques/2006-07/mars-146/le-verbe-resister-doit-toujours-se-conjuguer-au-present-lucie

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