C’est un moment difficile à passer, mais ça n’emporte pas tout. » Je suppose que nous ne sommes pas nombreux autour de cette chronique à nous être infligés le TF1 de Macron, hier à 13 heures. A moins qu’il ne subsiste, parmi les lecteurs, un mouton suffisamment hardi pour fréquenter la boucherie ovine de Jaco ! Mais enfin, comme d’autres, j’ai un peu surveillé la presse de l’après-midi. Bon c’est vite fait, parce qu’à l’exception de quelques chaînes youtube, le site Médiapart et l’Obs, il n’y a carrément que des collaborateurs à la cause macronienne.
On sait bien, nous, que ce type ne vaut rien, qu’il est un président toxique pour son pays, mais l’on arrive encore à s'étonner de l’incongruité de ses interventions publiques. Elles sont à la fois pleines de vacuité, de fatuité et de mépris au moins pour ceux (nous sommes quatre-vingt pour cent) qui ne l’ont pas élu. « C’est un moment difficile à passer, mais ça n’emporte pas tout. » C'est quoi ce charabia ? Il parle de quoi, là ? Et à qui ?
Il pense que deux ans de travail supplémentaire, c’est juste un moment à passer ? Il croit que le travail de tout le monde consiste à parader à l’Élysée ? Et ça n’emporte pas tout ? C’est quoi tout ? Il a fait quoi, ce minable, à part d’aller de compromis en mensonges, de destruction de la vie publique, politique et des bonnes mœurs qui vont avec ? De massacres de gilets jaunes en obligation vaccinale ?
Alors je suis à peu près sûr que vous vous demandez s’il ne le ferait pas un peu exprès, pour provoquer et transformer le conflit social en bataille de rue, qu’il remporterait bien sûr, planqué derrière ses chars et ses cordons de dégénérés (comme en 2018) ! J’avoue que, n’étant pas un disciple de Machiavel, mais plutôt d’une philosophie résolument inverse, ne pratiquant en rien et jamais la perversion intellectuelle, j’éprouve, malgré l’abjection qu’il m’inspire, toutes les peines du monde à croire que Saint-Emmanuel-les-mains-jointes s’amuse de la sorte avec le peuple.
Je préfère croire que tellement hautain, chevauchant sur Jupiter, il persiste à se croire intouchable et que les vingt pour cent de la bourgeoisie qui le maintiennent en place, suffisent à entretenir sa morgue au nez. Je le redis - et je n’en ai pas fini - je suis stupéfait que même les gens aisés, les entrepreneurs entretenus par le système, puissent encore supporter cette enflure dont la laideur devrait rebuter même les plus avides. A cet égard mon ami et lecteur de chronique, Francis, originaire du sud-ouest, qui a grandi et vécu à Toulon et s’en est allé au bout du monde (ce qui nous fait pas mal de points communs), m’a fait parvenir une fanzine paraissant dans le Var : "l’oursin vert". C’est original comme nom et j’ai émis l’hypothèse que cela pouvait être le successeur de « Cuverville ». J’ai été ravi de voir qu’il y avait (outre mon grognard) quelques autres gauchistes à Toulon ! Et en fin de page épineuse, il y avait un lien vers le site Blast, en l’occurrence une interview de Nicolas Framont. En gros, il s’agit d’un sociologue, bardé de diplômes mais qui a choisi de rester les pieds sur terre, près du peuple et qui, si j’ai bien compris, entre deux conférences et deux livres, s’adonne au commerce équitable de légumes bios (je vous transmets en dessous l’URL).
Dans son dernier ouvrage, « Parasites », il confirme ce que nous sommes quelques-uns à dénoncer depuis des lustres : ce ne sont pas les Rmistes, les chômeurs, les migrants qui sont les assistés, mais bel et bien les bourgeois. Les classes dominantes, les professions libérales, les entrepreneurs, les héritiers, les actionnaires que l’on ne cesse d’enrichir tandis que l’on appauvrit le plus grand nombre.
Depuis Sarkozy, y compris avec Hollande déjà conseillé par Macron, on n’a cessé de favoriser cette élite économique aussi bien par des cadeaux fiscaux, que des aides aux entreprises, du quoi qu’il en coûte aux subventions pour la rénovation des logements, l’isolation thermique, le solaire, etc. Tout un tas de niches et de pompes à fric. Et tout ce petit monde start-upé, propre sur lui et dédaigneux de tous les autres, se nourrit de caviar dans un entre-soi indécent. Même l’inflation qui ruine le petit, engraisse un peu plus le gros. Ces parasites sont ceux que je dénonce sans cesse et que le peuple paupérisé subit sans broncher ; vous les connaissez bien, ce sont mes préférés : les bronzés de Courchevel, des piscines privées, des grosses allemandes, des grands avions qui font bang et des vacances au soleil…
Oui, mais comment c’est possible qu’un si petit nombre se partage un si gros gâteau, tandis que le peuple va de privations en frustrations ? Framont l’explique très bien et je ne peux m’empêcher d’en remettre une couche, même si certains d’entre vous peuvent penser que je tourne en rond. Pour une fois que j’en connais un de plus « intelligent » qui dit pareil, je ne vais quand même pas m’en priver ! On parlera aussi des jeunes. Ils sont où, les jeunes dans les manifs ? Ah ! On me dit qu’il prépare le bac ! C’est vrai que dans un monde ubérisé, une planète asséchée, une Europe en guerre et une France précarisée par un hurluberlu, c’est vraiment ce qui compte le plus…le bac ! Ce truc qui n’a même plus la valeur et le sens du certificat d’étude d’antan - j’en parle savamment, moi qui n’ai ni l’un, ni l’autre ! -
Donc, ce que l’on appelait naguère, mais il n’y a pas si longtemps quand même - disons à la fin du siècle dernier, avant que Chirac ne soit réélu que grâce à Le Pen ! - ce que l’on appelait citoyen, est devenu consommateur. Jadis concerné par les affaires publiques, il ne s’est plus intéressé qu’à la publicité, aux soldes et à son petit confort perso, se laissant matraquer par les chaînes TV privées. Il n’a pas de conscience politique, écologique, sociale, pas même humaine. Abandonnant tout esprit critique, de lutte et de dignité, il préfère se mettre en boule et ronger son nosnos comme un un bon toutou. Et il n’aime pas qu’on le lui rappelle. C’est bien pour cela qu’il préfère consulter le catalogue d’Amazon, plutôt que le blog de Jaco, Blast, le Canard Réfractaire, Là bas si j’y suis, Médiapart, le Média et plein de sites dont je tiens les coordonnées à votre disposition, mais qui ne rassemblent en tout et pour tout, que les derniers êtres humains encore debout et même, cet an-ci, vent debout !
Bref, sans résistance des masses populaires, notre pays, notre monde, notre société désincarnée est rongée par ce parasite : la bourgeoisie. Et avant de conclure, je tiens à ajouter qu’en quelques décennies, cette classe sociale est devenue bien plus arrogante et malfaisante qu’elle ne l’était déjà. Et d’ailleurs, on lui doit… Macron !
https://youtu.be/VRNTZflvaR4
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire