Je viens de voir les images du blocus des raffineries et du port de Fos-sur-mer. De voir et surtout d’entendre (voir ci-dessous et bien plus loin sur youtube, si vous en avez le temps et l'envie). Si je raisonne sous mon aspect bourgeois, certes fortement décalé, je reconnais que cela fait peur. Parce que l’on ne sait jamais où peut conduire l’exaspération de gens qui vivent ordinairement dans la précarité, pour des boulots de merde et des salaires assortis. Une vie en HLM dans le smog de l’étang de Berre - ou d’ailleurs - et partout dans l’hexagone où ça pu la misère, alors qu’il y a tant de salauds qui affirment qu’en « France vraiment, y a pas à se plaindre ! », des salauds de macronistes, qui pètent dans la soie et se complaisent dans l’odeur qu’ils produisent.
Cela fait peur, car tout peut vraiment dégénérer, aboutir sur des drames, mais cela nous offre - nous, proches de tous les indignés, insoumis et dissidents enfin libérés du carcan de leurs inhibitions – la perspective de « Grands lendemains », comme on pouvait le dire dans les luttes des deux siècles précédents, de Bakounine le libertaire aux émeutiers sartriens de 68, du
« Grand soir ». On le sait bien, l’histoire de France et bien davantage des Français, est jalonnée d’échecs, d'abandons, de renoncements, de trahisons et puis d’héroïques retournements, de réactions d’orgueil, de bouffées d’humanité.
De 1789, où nos compatriotes, encore soumis à la monarchie capétienne des Bourbons, se seraient bien livrés aux Anglais, mais où quelques fortes personnalités ont su convaincre et fédérer pour contraindre Louis XVI à capituler. Et ce fut la première Révolution Française.
De 1870 où Napoléon III, par sa nullité et son illégitimité - ça vous rappelle personne ? - conduit le pays au chaos et à la débâcle face aux Prussiens, mais où se dressent partout dans les villes et campagnes, mais notoirement à Paris, la Commune - cette grande idée qui inspirera Marx, Lénine et tant d’autres mais qu’avait aussi théorisé, bien avant, Platon et Sénèque notamment –. Le peuple se dressera et conduira une lutte d’un peu plus de deux mois, réprimée dans le sang par Thiers et McMahon et ces Républicains réactionnaires.
De 1944, évidemment, où après la plus ignominieuse collaboration (active ou consentie) par une majorité de Français (globalement ce que l’on appelle les gens de droite de nos jours), surgit de tous les Maquis, des femmes et des hommes qui se sont sacrifiés pour que nous retrouvions notre honneur et nos libertés. Ce Conseil National de La Résistance qui non seulement, coordonna la lutte contre les Allemands, mais qui est pour beaucoup dans les progrès sociaux dont nous jouissons encore. Dont la retraite payée pour tous, que Macron remet en cause en rallongeant la durée de travail, comme si c’était un progrès que de se tuer au travail !
Sans trop m’avancer, si les opposants au régime jupitérien - qu’ils soient politiques, syndicaux et autres célébrités des arts et de la culture – se montraient à la hauteur, le peuple français pourrait faire reculer ce pouvoir qui ne respecte rien ni personne. Le faire tomber serait pour les partisans d’un autre monde, d’une société de fraternité et de partage, sans consommation et sans privilèges ; où la nature, l’eau et l’air qu’on respire deviendrait les maîtres mots de l’existence, le faire tomber serait l’idéal. Serons-nous assez nombreux pour cel ? Vous connaissez la réponse ! Moi aussi !
Mais qu’au moins ces enfoirés de libéraux, plus droitiers que ne l’ont jamais été nos gouvernants, remballent au moins leur réforme de merde. Qu’ils se la roulent et se la mettent là où on pense !
Il y a mieux à faire M. le Président, MM les courtisans. Il faut réquisitionner l’argent des nantis, des tricheurs, des voleurs et le réinjecter dans les caisses d’un État social. Pour financer les retraites évidemment, mais pour limiter pareillement les effets de l’inflation qui n'affecte que les humbles. Vos chèques, c'est de l'aumône de papier , du ruissellement condescendant, humiliant, grotesque. Ce qu’il faut, c’est plafonner les prix des produits nécessaires tout en augmentant les petits salaires et pensions…
Mes amis, c’est un combat incertain, encore trop timide, qui semble se dessiner. Il ne tient qu’à notre propre engagement – y compris auprès des autres comme je peux le faire, parfois avec une écrasante solitude et donc une profonde lassitude – qui nous rendra un monde meilleur.
Car non, Messieurs les bo-bos, il n’est pas beau et bon du tout !
* Celui-ci, si un jour Libé ou le Canard le reprennent, vous saurez qu'il est à Jaco !
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