dimanche 12 février 2023

 

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Tiens ! v’là les « merdias » !

Longtemps, j’ai détesté ce vocable de béotien. Certes, j’en étais de ces "merdias". Pour autant, journaliste intègre autant qu’on peut l‘être - il me semble - j'étais plutôt enclin à penser que le journal pour lequel je travaillais n'était pas le pire, ni sous l’angle déontologique, ni conceptuel d’ailleurs. J’y fréquentais quelques individus insupportables à bien des égards, mais j’en aimais tant, de loyaux, bienveillants et talentueux, que cela ne me troublait pas outre mesure.

Comme l’homme de Néandertal, j’ai toutefois assisté à la disparition des mammouths et la dérive des continents. La première chaîne est devenue TF1, Canal + une machine à fric transformant le sport en un business pourri jusqu’à la moelle et les journaux se sont distribués gratuitement à la sortie du métro, du boulot et même du dodo. Tout est bon pour vous bourrer le crâne et ça n’a pas de prix, surtout lorsqu’on est milliardaire...

Les journalistes sont devenus des journaleux, de la même façon que les fonctionnaires étaient des fainéants et les employés de banque, des banquiers ! Chez nous (groupe Nice-Matin, Var-Matin) il est arrivé un nom que toute la Résistance française redoutait : Hersant ! C’était le fils, mais valait-il mieux ? Très vite, les petits voyous incapables de la rédaction sont devenus des caïds et à l’extérieur, des individus influents mais bien peu recommandables, ont été protégés par cette direction sans issue. J’ai rencontré l’un de ses avatars du nom de Biscaye - le rédac'chef - et mesuré aussitôt que ma place n’y était plus. Je m’en suis exfiltré. Quelques années plus tard, Hersant est reparti après avoir mis ces journaux à sac.

Il n’empêche. Je n’étais plus journaleux, mais cuistot ( quelle horreur !) et je détestait toujours autant ce mot de « merdia ». A la vérité, il m’était insupportable, car entré dans le langage courant des nationalistes (Le Pen et - mauvaise - compagnie ). On l’entendait également  sur les ronds-points des gilets jaunes, pardi ! Et sur les résos-socios. C’était souvent les mêmes…

Ce matin, ma compagne - je fais comme les anarchistes, qui ne disent pas ma femme car c’est un peu dégradant et possessif, ni épouse, formule purement administrative, on va l’appeler Marie si vous voulez – achète le journal. Ici en Lozère, comme un peu partout désormais, t’as pas le choix. Il n’y en a qu’un. Et encore, de la façon dont il maltraite l’information, y en a plus pour longtemps.

Je ne lis plus les journaux, pas plus que je passe une minute devant la télé. Elle ouvre donc le torch… le Midi Libre et me découvre sa une dans toute son horreur. Une grande photo occupe le plus gros de la page, puisque le reste… c’est de la pub. Faut bien continuer à manger, mes braves gens. C’est tellement mieux que d’informer... 

D’un coup, je réalise que ces manifestants ont de drôles d’allure et que le drapeau rouge n’est pas comme d’habitude. Mes yeux se fixent alors et j’aperçois des croupes de chevaux. Oui, oui… vous lisez bien, des culs de canassons ! C’est que pour de bon, alors que le pays est entièrement mobilisé sur la maltraitance sociale qu’inflige ce gouvernement à la grande majorité des français - les plus humbles évidemment -, un quotidien régional choisit de consacrer l’essentiel de sa surface aux blaireaux qui exigent le droit de torturer des taureaux ou des vachettes et de tirer sur des petits oiseaux...

Je l’ai dit maintes fois, je suis un paysan. Mes oncles, mon cousin notamment étaient chasseurs et dans ce sud-ouest de traditions solides, ancestrales et pour ce qui me concerne, attachantes,  les corridas sont inscrites dans les gènes. Alors ce n’est pas ce qui me gêne le plus. Mais ici, je vous préviens, la désinformation confirme la stratégie de provocation des complices de Macron : les fameux « merdia » . Il y avait pour la seule ville de Montpellier – siège historique du papelard – 35 000 manifestants contre la retraite à 64 ans, et un peu moins de la moitié pour défendre le torero !!! Mais à l'intérieur du quotidien, il n' y en quasiment que pour eux avec une double page en ouverture !

Il est important de souligner aussi, pour bien comprendre le phénomène de radicalisation des grandes fortunes et de l’ensemble des patrons de presse et de télévision, que Midi Libre appartient aussi au patron de la Dépêche du midi. Un type absolument hideux, que le Canard Enchaîné avait parfaitement résumé sous l'appellation contrôlée  de « veau sous la mère ». Un ancien ministre de Mitterrand et de Jospin, éternel parrain des fantomatiques Radicaux de gauche, traitres parmi les traitres de la classe ouvrière et du grand combat humaniste, dans lequel le mouvement social actuel est pleinement engagé.

Quant au rédacteur en chef de ces feuilles de chou, vous vous en foutez, mais je me paie une gaufre à partager avec quelques anciens collègues, il s’agit d’un certain Biscaye. Ce qui, je vous l'accorde, n‘est vraiment qu’un détail de l’histoire, comme l'aurait approuvé, le père de son ancien patron...

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