jeudi 9 février 2023

 


L'obscurité totale de nos écrans 

Le sujet Cyril Hanouna en tant que tel n’a, à mes yeux, aucun intérêt. Il constitue le parfait avatar de l'audiovisuel libéralisé à l'extrême et placé entièrement entre les mains de la finance et par connivence, avec le pouvoir qu’elle entretient et se choisit. Le patron de ce triste sire, n’est autre que le sinistre Bolloré, dont l’accumulation des méfaits sur l’humanité - que ce soit en Afrique ou dans l’audiovisuel privé – devraient relever des tribunaux. Ici ce ne sont pas les macronistes qui se trouvent en première ligne, mais les lepénistes. Et c’est là que les bobos  se ridiculisent, là que le peuple se trompe lourdement, car Macron et Le Pen, c’est pareil !

D’abord, que ce soit bien clair, je n’ai jamais accordé une seconde d’audience, pas plus à sa chaîne qu'à ce grossier personnage  qui, entre nous soit dit, dégage dans son regard, son visage, son attitude, la même allure qu’un troupeau de vaches attendant que l’on mette de l’eau dans l’abreuvoir. Un idiot comme ils semblent s'en recruter par dizaines sur les chaînes de télé privées, avec pour seuls critères de sélection : les accointances, la servilité et la bêtise.

Il y a quelques mois, ce sordide individu avait accablé d’insultes - sous prétexte qu’il avait été chroniqueur à « Touche pas à mon poste » - un député certes de la France Insoumise, mais tout de même de la République . Avec une subtilité confondante, il avait traité Louis Boyard d’abruti, de merde, de bouffon. Pas plus ! En direct devant des millions de gens et notamment de jeunes, voilà qui est effectivement très distrayant et ô combien pédagogique. Il est vrai que l’impudent, avait osé évoquer les affaires glauques de Bolloré en Afrique. Lequel se trouve être le patron de la chaîne et du groupe Canal +, mais aussi le protecteur de ce clown grotesque.

Le nouveau fait d’armes du même rigolo, m'apparaît sur le fond, encore plus infâme et hallucinant que les attaques minables proférées à l’encontre de Boyard. Cette fois, il s’est enflammé, déchaîné même, contre l’audiovisuel public et son soi-disant coût pour le contribuable, proche de quatre milliards d’euros. « Privatisez-moi ça. Non mais sans rigoler : quatre milliards d'euros qu'on donne de notre poche..." lança-t-il avec ce ton inspiré et la finesse d’esprit que le monde entier nous envie.

C’est-à-dire que ce type produit en permanence des ignominies, s’emploie avec une énergie sûrement pas naturelle à défier toutes les lois de la décence, de la bienveillance et surtout de l’intelligence et c’est lui qui ose revendiquer le droit d’anéantir le service public. Lequel tente, vaille que vaille, à travers ses antennes : France 3 et 5, Arte, France Culture et Musique pour ne citer que les plus dignes d’intérêt, de maintenir un niveau intellectuel a peu près acceptable. C’est ce type qui appelle à supprimer une télévision accessible à tous au profit de groupes privés, parfois payants - comme c’est le cas du groupe qui le gave de fric - .

Il défend un libéralisme dévastateur qui élimine les humbles et lamine toute forme d'équité et de justice. En parlant de cette dernière, bien malmenée aussi, il est important de souligner - et c’est tout frais, puisque cela date d’hier – que pour ces propos humiliants à l'encontre du député Boyard,  l’agence de régulation de l’audiovisuel (ARCOM) vient d’infliger une amende record de 3,5 millions d’euro à l’encontre de C8, la chaîne-poubelle qui héberge ce pauvre type. Lequel roule notoirement et conjointement pour Le Pen et Macron, ce qui démontre que c’est bien la même chose et que cela va à l’encontre de l’esprit… des Lumières !!!

Alors, bien sûr que j’ai honte de ce que sont devenus nos médias et j’ai surtout mal à « Ma France », mais je suis encore beaucoup plus inquiet de ce que devient notre jeunesse et de ceux qui sont chargés de l’éduquer, lorsque je constate que près de quatre millions de gens regardent tous les soirs, ce que commet ce dégénéré. Mais dans quel monde vivons-nous ?

Et ce n’est pas avec ça que l’on gagnera la bataille de la rue, pour la retraite à 60 ans, pour l’humanité et la fraternité...

Autour des manifs

A propos d'Olivier Besancenot et du meeting de Toulouse: 

"Éclairant, intelligent...et gible! Il exprime effectivement ce que tous nous pensons intuitivement, mais ne conceptualisons pas de façon aussi limpide, logique, percutante, et surtout revient sur des fondamentaux.

Entretenir le débat de fond avec de vrais arguments qui ne soient pas de simples arcanes, appeler l'émergence d'une éducation populaire et politique (via peut-être les syndicats....? Sinon les partis...!). 
Bref à suivre, et faire suivre !"

Jean Luc B. du 09

_____________________________________________________________

 

De Praud aux retraites 

PP est sans doute le pire abruti qu'il m'ait été donné de côtoyer - à mon corps défendant - dans ma vie professionnelle : un QI inférieur à la température anale au réveil, pour reprendre Desproges à propos de je ne sais plus qui, et l'intime conviction qu'il lui suffit de proférer n'importe quelle connerie avec conviction pour la transformer en trait de génie ou parole d'évangile, ou les deux à la fois. Et en l'occurrence, il ne fait que reprendre une vidéo qui tourne sur le net depuis déjà quelques jours ou semaines. Mais c'est vrai que le document est édifiant ! Et en même temps, tellement pas surprenant... 

De toute façon, le double langage est familier à St Emmanuel les mains jointes (j'aime tellement ce surnom, bravissimo !). Et sur les retraites, pour avoir bossé 10 ans sur le sujet, je peux te dire que ça fait trente ans que les gouvernants nous racontent n'importe quoi ! Sur l'urgence de la pseudo-réforme, par exemple, deux chiffres suffisent à s'en convaincre : l'ensemble des fonds de réserve des différents régimes représentent la bagatelle de 206 milliards d'euros, et les seules entreprises du Cac 40 ont distribué 80 milliards l'an dernier à leurs actionnaires en dividendes ou rachats d'actions. J'en ajoute un troisième qui tombe à l'instant : Total annonce des résultats record et un bénéfice de près de 20 milliards d'euros en 2022. Or, contrairement à ce qu'essaient de nous faire croire les escrocs qui nous gouvernent, il n'y a pas que deux leviers pour financer le système de retraite par répartition - niveau de pensions et durée de cotisations, il y a aussi l'assiette des cotisations ! C'est pour ça qu'il n'y a même pas à débattre sur l'utilité ou pas de la réforme (car c'est vrai que, sans rien faire il y aurait quand même un problème de financement dans une quinzaine d'années) : il y a une solution évidente, aller chercher un tout petit peu d'argent où il est, mais on ne veut pas l'utiliser pour ne pas fâcher nos amis pleins aux as et faire plaisir à d'autres amis, assureurs et banquiers, qui placent des contrats retraites à la pelle mais seraient tellement heureux de récupérer l'intégralité du gâteau !

Et on en arrive à ce qui m'énerve, et le mot est faible : cette manie de nous prendre pour des cons, en affirmant n'avoir d'autre but que de sauver le système, alors qu'on veut exactement l'inverse. Ils en ont d'ailleurs parfaitement le droit, même si je ne suis évidemment pas d'accord avec eux, mais au moins, qu'ils assument : nous estimons que le financement des retraites n'est pas du ressort de l'Etat ni de la collectivité mais du chacun pour soi, nous nous asseyons sur l'héritage de la libération et agissons en conséquence... Evidemment, ça risquerait de passer encore moins inaperçu. Mais ça aurait le mérite de l'honnêteté intellectuelle... Un concept dont ils ne connaissent sans doute même pas l'existence.

Bref, comme disait Coluche, ce n'est qu'un combat, continuons le début !"

Patrick L. du 83

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire