mercredi 18 janvier 2023

 




Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente...

Ce pays est-il encore debout ? Et pour formuler la question autrement et autrement mieux, tient-il encore debout ? Nous n'aurons pas toute la réponse aujourd'hui, car si un mouvement d'humeur tient pas définition sur une réaction ponctuelle, il doit ici s'agir d'un mouvement de fond. Autrement dit, manifester, faire grève même, le 19 janvier 2023, n'aurait aucun sens, si le 20, en février et même en 2023, tous rentraient dans le rang.

La seule posture pour le grand mouvement social et sociétal qui peut s'engager aujourd'hui, c'est de ne plus jamais rien lâcher jusqu'à un vrai retournement de tendance. A vrai dire je n'y compte guère alors que toutes les raisons d'y croire sont là, sur la table. Certes l'opposition à cette grande coalition de l'espérance et de la concorde, reste importante et agressive. Peu hétérogène sur le papier, elle est composée des partisans de Macron et des adversaires qu'il s'est habilement choisis, ceux du Rassemblement National. A eux deux, ils totalisent certes cent pour cent des suffrages du second tour, mais à peine quarante pour cent des gens inscrits sur les listes électorales.

Je vais vous surprendre mais ce sont quasiment les mêmes. Les Macroniens sont plus branchés pognon. On retrouve dans les vingt pour cent qui ont voté pour leur champion au premier tour,  les classes sociales privilégiées : entrepreneurs, cadres supérieurs et commerçants. Ceux qui ne veulent rien partager. Les Lepénistes non plus ne veulent rien partager. Mais eux ce n'est pas avec les pauvres, c'est avec les étrangers. Leur objectif est le même, vivre dans l'entre-soi franco-français en ne s'occupant ni de ceux qui crèvent de faim parce qu'il ne sont rien, ni avec ceux qui auraient bien  l'audace de vouloir manger, alors qu'ils ne sont même pas de chez nous. Et quand je parle d'étranger, que ce soit bien clair, ce sont les Rwandais que le gouvernement rejette à la mer, mais aussi l'algérien dont le grand père est mort pour la France et le Ghanéen venu faire des études à Paris. De toute façon ce ne sont que des arabes -terroristes - et des nègres (voyez comment je parle bien le nationalisme !).

Pour Macron - rallié par l'ensemble de la droite qu'il incarne seul désormais - comme pour Le Pen, l'ennemi ce n'est par l'évadé fiscal, le rentier actionnaire, l'investisseur opportuniste, le patron exploiteur -tous pleins aux as-, non c'est le fraudeur social, celui qui resquille à Pôle emploi et à la sécu. A chacun ses grandes quêtes humanistes, sa conscience politique !

Seulement ces laiderons, vous l'avez bien calculé avec moi toute à l'heure, ne sont absolument pas majoritaires dans le pays. Nous sommes soixante pour cent à ne pas nous satisfaire de cette bipolarisation voulue par Macron entre l’extrême libéralisme et l’extrême nationalisme. Alors chez nous non plus, il n'y a pas la plus parfaite homogénéité. Je connais des socialistes - parmi ceux qui ne se touchent pas la nuit en rêvant de Macron - qui ne supportent pas Mélenchon et je connais aussi des écologistes qui ne peuvent pas voir... Jadot ! En réalité c'est le bordel et ce ne serait pas la gauche si ça ne l'était pas. D'ailleurs la gauche, s'est vite dit. Car dans les défilés aujourd’hui il y aura aussi bien les partisans de Jean Lassalle - ceux qui ont eu la chance de comprendre ce que le Béarnais voulait dire ! - les communistes qui veulent rouvrir les usines pour produire, les insoumis qui pensent qu'il faut d'abord redistribuer le pognon, les types dans mon genre qui se disent que le mieux serait de ne pas trop dépenser pour améliorer son pouvoir d'achat, ceux qui considèrent que la planète à besoin d'un grand coup d'arrêt, voire de rétropédalage, ceux qui militent pour un nouvel ordre mondial où les peuples aboliraient frontières et gouvernants.

Je ne sais pas si c'est bien résumé, mais c'est résumé. Et je me demande si entre toutes ses orientations préférentielles, il n'existe pas des passerelles, parfois même des viaducs. Si vous voulez moi, par exemple - je donne mon avis parce que je suis le plus proche dans cette salle - eh bien à part peut-être l'appétence très étrange des "cocos" pour le nucléaire, je me sens assez proche de l'ensemble. Rien d’incompatible en tout cas à une belle synthèse révolutionnaire. 

Ainsi donc en considérant que le rallongement de l'âge légal de départ à la retraite est une pure provocation libérale destinée à renvoyer l’ascenseur à ceux qui ont créé l'odieux personnage Macron, tout comme d'ailleurs l'évincement pur et simple des chômeurs des prestations auxquelles ils avaient droit et l'inflation contre laquelle ils ne font rien puisque leur partisans ne sont pas impacté, les raisons de la colère sont diverses et infinies.

Et c'est en cela que nous allons voir si, après une opposition de façade au rallongement de la durée du travail, les plus mal lotis en France (et  ceux heureusement très nombreux qui en sont solidaires) vont enfin réunir leurs conviction et leur courage, pour entamer un vrai bras de fer, un contre-pouvoir que le système électoral empêche de mener. Il semble certain que si une forte opposition ne prend pas la rue aujourd'hui et dans les jours qui viennent, le libéralisme triomphera pour longtemps et nous en baverons !

Marchons, marchons...

Certes je ne connais pas Yvan Lebolloch, mais il parait que c'est un acteur influent. Je vous propose donc d'écouter son intervention. J'espère qu'ils sera dans le cortège aujourd'hui.

https://youtu.be/3bGCRZcO-XU

Si vous avez soutenu financièrement Le Média je vous en félicite. Sinon il n'est pas trop tard. Ps plus qu'il ne l'est de le regarder.

https://youtu.be/iXDBUkI9rGQ

Gilles ira à la manif ! et vous ?

Je m'attendais à recevoir d'autres témoignages de manifestant. Merci donc à Gilles A, le Breton de Toulon redevenu Breton, de me rassurer : J'en aurai au moins un dans la rue : 

" Bien sur qu'on va aller marcher, moi le "NANTI" retraité (44 ans de boulot) avec ma femme (aide soignante), mes 2 amis (ouvriers de l'arsenal) et mon pote (vrp), et en plus sous le beau temps breton prévu.......pluie et vent.
Allez, avec un peu de bonne volonté, on y croit !!!!!!"

Je suppose qu'à l'image de Gilles mais aussi de  l'ami Grognard Vincent à Toulon, vous serez plusieurs dans la rue aujourd'hui. Si tel est le cas , ce serait sympa de m'envoyer un petit cliché à publier. Merci par avance...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire