Dans mes résolutions de reprise de chronique, je m’étais dit que le dimanche, je mettrais l’arme au pied et larmes aux vestiaires. Que j’offrirais de beaux paysages - je sais que vous aimez ça, notamment du côté de Zaza à Paris (!) ; de fleurs au printemps, de vaches en été et tout le temps, de brume en automne, de neige en hiver. Alors déjà, question saisons, y a qu’a demander à Greta et Gauvain - tout ça c’est pour ceux qui suivent mieux que bien … - c’est plus ce que c’était.
Mais même s’il y avait eu un mètre de neige, voyez-vous, je pense que je n’aurais pas résisté à remettre ma couche personnelle sur la calamité présidentielle qui s'abat sur nous en tempêtes permanente. Tant il est vrai que le gazier ne s’arrête jamais. Pas étonnant qu’il ait ordonné l’ouverture des magasins le dimanche ! Ce type est épuisant et je comprends mieux pourquoi Brigitte est si maigre…
Alors oui, je veux le redire aux quatre-vingts-trois abonnés (entre parenthèses je ne félicite personne sur la publicité faite à Mélanchronique, car depuis que je m’égosille, taquine et m’amuse, je ne ressens guère les retombées de mes efforts. Quatre nouveaux fidèles en bientôt trois mois, ça c’est de l’efficacité !), j’aurais tant aimé commenter en direct la voltige de quelques flocons ou même le mur du son, franchi hier par ce con de vent du sud. Passant sur ces outrances qui sont un peu le sel de l’amer (je vous conseille d’encadrer cette formule qui vient de m’apparaître avec une force comparable à celle de la Vierge aux yeux de Bernadette) vous savez bien que je suis d’abord une victime de Macron. Comme l'on dirait d’une malédiction. J’en ai vu passer des présidents depuis De Gaulle, puisque j’ai l’âge exact de la Cinquième République ( pas de quoi se pousser du col, je l’admets ). Des désagréables, j’en ai connu ! Jusqu’au président qui avait fait la promesse de combattre la finance et d’être normal et pour lequel j’ai même éprouvé un brin de sympathie. Mais au moins, Hollande faisait l’unanimité, il savait déclencher l’hilarité générale.
Tandis que lui, le petit banquier maléfique, il n’a jamais fait marrer personne. Ou alors si, mais jaune, très jaune et cela s’est achevé dans un bain de sang. Nous avons là, à l’Elysée - et ce sont des gens que l’on fréquente, ou à tout le moins que l’on connaît, qui l’ont élu et même réélu - un grand malfaisant de l'humanité. Lui, qui les méprise au plus haut point, prend les gens pour des cons - ses électeurs compris - et s’en délecte ostensiblement.
Or donc mon courroux du jour vient de l’annonce qu’il fit hier, dans ce qu’il a coutume de présenter comme des plans exceptionnels et même exceptionnellement géniaux. Il en débite ainsi, des énormités de sottises, sans même que le rouge lui vienne au front. Jouant de ses mains cagneuses comme un magicien, il entourloupe et tarabiscote son monde avec une grossièreté dont la particularité, c’est qu’elle semble bien passer. Et si encore c’était à des femmes de ménage, des éboueurs qu’il entonnait ces sornettes, mais non ! là, ce sont à des gens censés connaître leur métier, réfléchir et anticiper. Gilets jaunes et blouses blanches, même combat, il se fout de leur gueule. Depuis des années maintenant, des mois, des semaines et quelques jours avec toujours plus de gravité, les professions médicales se lamentent, se désespèrent au point, in fine d’annoncer l’apocalypse.
On ne parle pas des golfeurs-libéraux et de leurs consultations à 50 balles, mais des infirmier(e)s, aides soignant(e)s, urgentistes et tous les acteurs hospitaliers qui vont de dépressions en démissions, de burn out en suicides. Certains changent de voie alors que c’était leur vocation, d’autres se mettent en maladie et la plaie s'infecte, le cancer se généralise. Vous avez sûrement remarqué, durant la période des vœux dans laquelle nous nous trouvons encore, que les gens se disent « Bonne année et surtout la santé ! » Phrase exaspérante tellement elle est prévisible et convenue. Et bien chez Macron, pas du tout ! La santé, l’hôpital, surtout s’il est public, il s’en tape le coquillard.
Mais chez lui le mépris, l’impudence – qui frise à mon sens l’imprudence – prennent toujours un air supérieur. Une dimension insoupçonnable. Ainsi donc et j’en arrive au fait en toute fin, a-t-il réinventé - sans doute avec l’aide inestimable de ses malfaisants associés Kohler et McKinsey - la fonction d’assistant médical. Il en veut six mille de plus d’ici la fin 2024 ! Et avant même d’entrer dans le détail de l’annonce mirifique, on pressent déjà que cela va résoudre d’un coup, la crise des professions de santé.
On aurait pu penser qu’il allait doubler les personnels des urgences et de tous les secteurs en crise de l’hôpital public, augmenter de trente pour cent les salaires des hospitaliers, des infirmiers, des aides soignants et du petit personnel que l’on disait en « première ligne » lorsque le COVID donnait la colique à tous les français, à Macron lui même et à ses connards d’électeurs…
Non, cette idée géniale, ce sont ces 6000 personnes qui vont aller servir de larbins dans les cabinets de libéraux qui pourront ainsi allonger un peu leurs séjours à Courchevel et leur parcours de golf. Mais ne désespérez pas ! Voici peut-être une belle opportunité de carrière. Si vous êtes actuellement, employé de la Poste, totalement démotivé parce que démonétisé, caporal dans la gendarmerie ou contrôleur dans le train, cessez de déprimer, vous allez pouvoir devenir assistant médical ! Vous n’aurez certes pas le pognon du toubib, mais dans vos soirées entre amis, vous pourrez entretenir l’illusion que vous en êtes. On va vous coller une blouse blanche, un stéthoscope, un tensiomètre et si vous avez été, par le passé, garagiste, vous verrez, c’est presque pareil. En revanche pour la vidange, avec la poire de lavement, évitez quand même… la blouse blanche.
Et à Pôle emploi, lorsque vous aurez traversé trois fois la rue sans trouver votre bonheur, on ne manquera pas de vous proposer d’aller faire l’assistant médical. Et vous direz : après tout, pourquoi pas ! Vous entrerez dans la galaxie d’Uber et pour quatre ronds vous tournerez dans ce manège d’illusions. Pendant ce temps, on nous expliquera que le chômage diminue encore, puisque désormais les allocations ne seront plus versées qu’à ceux qui travaillent.
Voyez, avec le docteur Macron - Diafoirus libéral -, on sent déjà que la crise de la santé est derrière nous.
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