lundi 9 janvier 2023

 


Aux jeunes citoyens, le pouvoir de se sauver !

Mon propos n’est pas de vous inquiéter inutilement, mais je me demande si je ne suis pas en train de vieillir. Si, si, ne me dites pas non ! Je ne parle pas de ma perception du monde, d’autant que j’ai le plaisir de constater que je suis souvent plus en adéquation avec la génération des 10 – 20 ans qu’avec la mienne ou la suivante. Quant à mon côté réac - consistant à prétendre que c’était mieux avant fessebouc et amazon, avant ces prisons de la pensée, ces monstres de la consommation - il se donnait déjà libre cours et conscience, au siècle dernier.

Non, je l’ai vu parce que je suis rentré hier soir des voeux du maire, la seule journée oecuménique que je supporte (avec la NUPES) et que l’inspiration venant, je me sentais prêt à dire tout le bien que je pense de la vie communautaire d’un village où, en poussant un peu, même d'indécrottables libéraux pourraient se découvrir une âme de coco. Ou de catho, ce qu’à Dieu ne plaise.

Pas besoin de mon petit fond de whisky puisque toute la journée durant, j’avais entretenu les niveaux. Je me suis mis devant l'ordi et puis hop… plus rien ! Ce n’était pas l’écran noir de mes nuits blanches, mais plutôt le côté sombre de la page vide. Il ne m’a pas fallu des heures pour accepter ma défaillance, que dis-je (?) ma défaite. Et si vous voulez comprendre la frustration d’un chroniqueur incapable d’évacuer, vous n’avez qu’à imaginer la détresse d’un gros niqueur dans l’impossibilité d’assurer…

Bon, je n’irai pas plus loin, d’autant que je voulais vous parler du Conseil municipal des jeunes. Et je disais encore hier à mon fils cadets, combien il ne devait rien exister de plus terrible que d’être accusé, de n’être même seulement que suspecté, de pédophilie. Et je comprends dans ces cas-là, que l’on puisse aller jusqu’à se flinguer … surtout si c’est vrai !

Enfin, nous n’en sommes pas là et ces enfants de Nasbinals devraient y échapper, d’autant qu’ils ont, d’une certaine manière, pignon sur rue. La pratique n’a rien de révolutionnaire, elle est même datée, mais ce n’est pas une raison pour la dévaloriser. Il me plaît même assez de m’y arrêter et de les suivre, d’autant que leur tutrice chez les adultes, les « vrais » élus, n’est autre que mon amie Laurence. Tiens une femme ! Et savez vous combien compte de filles ce Conseil des jeunes ? 9... sur 10 ! Ça fout la trouille, non ? Parce que si l’on se projette 15 à 20 ans plus loin, on imagine ce que cela pourrait donner. Entre les indisponibilités en tous genres, les maternités, les dépressions post-natales, les troubles de la ménopause et tout ce qui s’ensuit de fragilité, de sensiblerie et de bobos, il risque d’y avoir de nombreuses chaises vides dans les assemblées communales et une myriade de décisions en suspens...

Allez calmez-vous mesdames, vous voyez bien que je plaisante ! Avec la voix moins chevrotante, mais de façon bien plus confidentielle, je pourrais chanter « Femmes, je vous aime... » Mais qui ça intéresserait ? N’empêche que même si nous n’atteindrons jamais la proportion de 90 % - qui n’est pas sans rappeler le gouvernement de Georges Pompidou à l’envers -, on peut cependant s’interroger sur le devenir de la parité. A titre personnel que les femmes prennent le pouvoir, je m’en fous. Sans doute lorsque cela surviendra je serai un peu mort. Et puis cela fait des décennies qu’il en est ainsi chez moi ! Mais ne faut-il pas craindre que les mêmes injustices inversées ne produisent les mêmes effets, allant jusqu’à la domination humiliante, les claustrations, les sévices et les émasculations ! Le danger me semble tel, si patent à la lumière du Conseil des jeunes de Nasbinals, que les petits mâles devraient d’ores et déjà s'organiser et préparer les statuts d’un Mouvement de Libération de l’Homme.

Il faut bien reconnaître que tous ne se plaindront pas d’une telle soumission, notamment dans la société libérale et le monde de l’entreprise où beaucoup d’entre eux savent lécher pour arriver. Et j’en ai connu un paquet qui n’y étaient pas contraints ! Mais j’extrapole, dérape, m’égare.

Je voulais, outre le fait de se marrer – premier objectif avoué – dire combien, filles ou garçons, on s’en fout ! J’aime cette idée d’intégrer si vite et si bien, la jeunesse au devenir de la cité. Parce que lorsque les vieux clous du conseil municipal décident, c’est souvent de manière peu éclairée, pour l’avenir de ces gamins - un peu comme ces vieux qui sont les seuls favorables à Macron pour reculer l’âge de la retraite -. Il ne s’agit pas de leur accorder tout le crédit, leur manquant l’une des choses essentielles, la maturité. N’empêche que lorsqu’ils soulèvent une idée et la creusent, ils le font souvent avec beaucoup plus de spontanéité, de pertinence parfois et surtout, sans chercher à savoir ce que cela pourrait leur rapporter. Ne parlons même pas du sacro-saint pot de vin.

Les inclure dans un processus de réflexion et de décision, c’est aussi leur offrir ce qu’il y a de plus beau, de plus fort, à mes yeux au moins : le sens du commun. Ne pas obéir à un chef, mais à une cause. Apprendre à se concerter, à s’entendre et à décider dans l’intérêt du plus grand nombre et non de soi. C’est sûrement mieux connaître les autres, accepter les différences , respecter les voisins. Et pour cette jeunesse à qui les profiteurs, les exploiteurs, ont rendu l’avenir si problématique, je ne doute pas que l’objectif tiendra davantage dans l’osmose avec la nature et sa préservation, que dans la production et le profit…

 

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