jeudi 15 décembre 2022

 

Vendredi 15 décembre 2022




Une gifle et hop, toute la gauche vacille !

En filant une simple baffe à son ex-femme - comme il l'aurait probablement fait à son homme, s’il avait été homo et comme sa femme aurait peut-être reçu la même si elle avait été lesbienne - , c'est à toute la gauche - dont le mariage était tout aussi fragile - que le camarade Quatennens a asséné une gifle. Mais avec évidemment des dégâts beaucoup plus préjudiciables, même si elle ne fera sûrement jamais l’objet d’une main courante. D’ailleurs, je trouve assez cocasse qu’une gifle qui n’est autre qu’une main volante, se mette à courir… Oui je sais, faudrait pas plaisanter avec les violences faites aux femmes. C’est horriblement réac et qui sait si quelqu’un(e) ne va pas déposer une plainte pour voix d’humour sur sujet déplacé. Être réactionnaire aujourd’hui, ce n’est plus tellement défendre des valeurs surannées, ni remettre en cause le progrès ; être réactionnaire, c’est ne pas penser comme il faut, c’est-à-dire comme on vous dit de penser. Ou, à tout le moins, faire semblant. C’est pas dur, faire semblant. Regardez votre collègue de bureau, votre voisin, votre cousin… tout le monde fait semblant et ça marche…Mais toujours est-il qu’un simple soufflet, vient de provoquer un effet papillon. Car c'est toute la recomposition d’une gauche unitaire qui se trouve d’un revers de main, mise en péril, si ce n’est balayée. Mais, un peu d’indulgence tout de même !  S’il l’a déclenchée, le député du Nord n'en porte pas seul la responsabilité. Et je ne parle pas de la bouffe, mais du tsunami politique.

Alors d’abord pour en finir avec cette histoire de couple désuni, il est un fait qu'il n'est pas correct, pas même acceptable, de frapper quelqu’un(e) même s'il (elle) le mérite. Mais enfin dans le cas d'extrême provocation, d'humiliation, de trahison, tout ça se discute et dépasse, je le répète, l'affaire du genre dont les frustré(e)s font, depuis mitou, feu de tout bois. Et puis quand même, le coupable du geste n'a pas tort de répéter qu' il n'a volé, ni violé, ni à fortiori tué, personne !

Au-delà de la baffe -de la gaffe-, ce sont les conséquences sur la gouvernance de LFI qui interrogent et inquiètent. Mélenchon, que l'on aime ( enfin certain d’entre-nous, n’est-ce-pas ? ) lorsqu’il mène campagne pour une autre République, un autre état d'esprit, voire une autre société, nous exaspère lorsqu'on le voit tenir les rênes de son parti comme un vieux potentat, qui devrait absolument décider de tout, y compris post mortem, sous prétexte qu’il a fondé le truc ! Et le voilà qu’il manigance, en petit comité, le remplacement de son dauphin désigné (le baffeur) par son petit toutou (Bompart) et ce donc, toujours, par le fait du prince.

Je n’ai rien, a priori, contre celui qui marche dans les pas de son maître, y compris jusqu’à reprendre sa circonscription marseillaise. Mais en cornaquant ainsi son parti, Méluche, qui a du mal à se défaire d'une image d’ami des dictateurs - entretenue évidemment par une droite qui à tant et tant de leçons à donner - applique ici des méthodes toutes staliniennes. Heureusement, pour les exclus, que la pratique d’internement dans les camps n’a jamais bien pris dans nos contrées...

Et bien, cher Jean-Luc, je préfère nettement l'esprit d'ouverture et de pragmatisme d’une Clémentine Autain, d’un François Ruffin - même si je vous accorde qu’il faut tenir à l’oeil ce funambule, tellement doué qu’il peut vous réaliser le grand écart sur un fil – qu’à la rigidité incantatoire de Bompart. Même, - ai-je bien compris ? – s’il s’agit de garder la place au chaud pour Adrien, le temps qu'il retrouve son calme, et que la trace de ses doigts sur la joue agressée, disparaisse. Quelle que soit la finalité, je réfute la méthode et si cette gauche, dans sa tradition jacobine, veut s’imposer en force et par le haut, si elle s‘obstine à négliger la base et à lui refuser la parole et la décision, cela se fera sans moi !

Quant au reste de cette gauche, laminée par François Hollande - dont les amis se croient encore autorisés à émettre ne serait-ce qu’un avis – entre le Ps qui subit encore le barrissement d' éléphants pantelants et les écolos qui s’empressent de choisir une troisième voix en démolissant, tout comme ils en ont l'habitude, ce qu’ils ont eux-même construits, il ne supporte pas mieux l’onde de choc.

Il n'est pas jusqu'au nouveau parti anti-capitaliste qui se scinde en deux tendances. Et quand on pense que Poutou a été contraint de le quitter avec Besancenot, sous le prétexte qu'ils étaient trop modérés, on ose imaginer à quel point leurs comptenteurs ne le sont guère....

Encore heureux - mais ce n’est pas le hasard - que cette bagarre générale soit déclenchée loin des échéances électorales. Ah bon ! il y a les Européennes en 2023 ? Ben peut-être, mais alors pour le coup voilà qui ne sert vraiment à rien. Sauf - et c’est toujours appréciable lorsqu’on est élu – à recevoir des pots de thé à le menthe* du Qatar…

* Dans les pays musulmans, les pots de thé à la menthe remplacent nos pots de vin. Mais ils n’en sont pas moins liquides.  

 

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