Durant une heure et même un peu plus, le visage de celui que le caméraman de TF1 était chargé de cadrer dès qu’il bougeait un cil ou se grattait une oreille comme un vulgaire fox-terrier, se décomposait à vue d'œil. Cela ressemblait à l’image d’un rite funéraire ou mieux encore à celle du président d’un pays où 20 % des gens ne mangent pas à leur faim et où des milliers d’autres vivent et meurent dans la rue.
Puis, il y eut un but. Et d’un coup, l’homme qui ne desserrait pas les maxillaires, découvrant virilement ses masséters avec cet air mauvais qui lui sied si bien qu’il révèle idéalement la personnalité, s’anima d’étrange manière. Ce sont alors les zygomatiques qui s’exprimèrent en singeries puériles, en démonstrations grimacières.
Lorsque son nouveaux copain qu’il a, le gamin de Bondy, enfonça le clou, le même homme, le dénommé Macron, se mit à bondir à serrer les poings, à lever les bras, à danser, à hurler comme lorsqu’il avait été candidat la première fois : « parce que j’ai un projet... »
Et bien voilà, on a enfin compris de quel projet il s’agissait : faire de la France le pays deux fois champion du monde des pousses-courges en deux quinquennats. Soyons beau joueur, avec un premier ministre de la trempe de Deschamps, il s’agit tout de même d’une réussite totale, à un tir au but près.
Si vous êtes comme moi, vous devez tout de même bien vous demander comment le dirigeant d’un pays industrialisé et censé être civilisé, peut se laisser aller à une telle mascarade, se donner en spectacle et se rendre plus ridicule encore que la groupie, peinte de la tête au pied dans son maillot bleu. J’image que le reste de la planète à dû rester stupéfait, atterré, par le comportement de ce type !
Au delà du résultat d’un match de foot, qui ne changera rien au quotidien de personne, si ce n’est de ceux qui se sont gavés au Qatar - joueurs, organisateurs, promoteurs, lobbyistes et corrompus -, ce qui à surtout rendu Macron ivre de folie, c’est qu’il a pensé très fort que ce pénalty et les buts suivants, cette troisième étoile - comme ils disent - allaient faire oublier aux supporters des Bleus, l’hyper-inflation, la gouvernance brutale et les retraites repoussées à la Saint-glinglin.
Il a parié sur cette chance – qu’il partage d’ailleurs avec son allié Deschamp -, sur du vent, sur l’inconscience des français, glorifiés, gonflés par une victoire sportive aussi furtive que futile.
Cela est passé à deux Doha...et il convient de reconnaître humblement que l’on ne peut plus être sûr de quoi que ce soit. Mais enfin, une fois les ballons de bière pissés et les érections footballistiques retombées, les dindes sacrifiées et les cotillons dispersés, on ne jurerait pas cependant, que le Qatar restera longtemps la seule préoccupation des malmenés. On verrait tout aussi bien un match retour entre le bleu-police et le jaune-misère.
Et ne faudrait pas que cela s’achève pareillement par des tirs... à balles réelles !
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