Mercredi 21 décembre 2022
Ruffin, hasta la victoria siempre |
Et si on parlait un peu politique, pour une fois ? Je ne voudrais pas indisposer le bon tiers des lecteurs de cette Mélanchronique qui m’accompagne parce qu’il m’aime bien et qu’il n’est pas toujours hostile au fond, à la forme et au ton que j’emploie. Du reste, je ne suis pas certain de ne pas en avoir fait bouger une poignée et ne désespère pas d’en ébranler une autre. En tout bien, tout honneur évidemment ! On peut décomposer l’acte d’écrire en trois ressorts, effets ou intentions : se libérer d’un poids par un jet d’ancre céphalopodique plus ou moins puissant et répété ; donner du plaisir aux lecteurs déjà acquis et en quelque sorte, en attente ; proposer aux plus sceptiques des pistes de réflexion, la possibilité de s’ouvrir, se découvrir, voire se convertir. Ce qu’à Dieu ne plaise... Tout cela pour dire que je vais vous parler de Ruffin. François. Prénom prédisposé à régner en France depuis la Renaissance (pas celle du parti fantomatique de Macron) et singulièrement depuis la Cinquième République. Où il pourrait bien faire le troisième, étant entendu que l’on compterait sur lui pour passer à la Sixième en vitesse (je sais pas si vous suivez !), tant on n’en peut plus de ce fonctionnement autocratique, perverti et corrompu. Mon Général, paix à votre âme ! Oui et alors, justement, pourquoi pas Ruffin ? Étant bien entendu qu’il n’est ni probable, ni encore moins souhaitable, que le « Commandante Mélen-Che » remonte une quatrième fois au front de gauche, le jeune Ruffin (bien que de deux ans l’aîné du vieux, très vieux Macron), semble le mieux à même de relever le gant. Et même si j'aurais bien un faible pour Christine Autain et que tout soit à craindre dans le marigot Insoumis, j’en fais aisément et avec la plus grande conviction, mon poulain pour la prochaine course. C’est tellement limpide à mes yeux, à mon coeur, que je me demande comment un type comme ça, n’est pas déjà à la tête de l’État. Je ne prétends pas qu’il n’y en ait aucun autre de capable. Je ne parle là, que de son profil. Jeune donc - on sait depuis bientôt six ans que cela ne fait pas tout et d’ailleurs, pas grand-chose -, plutôt charmant quand même, humain, créatif, pluri-actif et même hyper-actif. Grande gueule diront ceux de droite, mais il est un fait qu’il n’a pas sa langue dans la poche et qu’une journée à l’Assemblée sans lui, est frappée du sceau de l’ennui. Journaliste de métier, ce n’est pas l’un de ses poli-toquards sortis des Grandes écoles d’ânes et de la Cour des comtes (cela fait un jeu de mot, mais je ne sais pas s'il est très bon ?). Journaliste donc, mais indépendant ; un dinosaure qui n’a pas appris à rapporter ceux que les patrons de presse avaient envie qu’il écrive ou dise. Avec son petit hebdo Picard « Fakir » il n'a guère dormi sur son lit de clou et s'est placé sur orbite en se servant de Gilles de Robien - un nom prédestiné à révéler un révolutionnaire – comme d’un punching-ball. Devenu la bête noire du forban Bernard Arnault – ainsi que de ses amis du capital et de la finance - avec son film « Merci patron ! » où il dénonce la déshumanisation de l’entreprise, porte-parole des Gilets jaunes et autres opprimés : « Nuit debout », « J’veux du soleil » ainsi que de toutes les luttes légitimes des humiliées : « Debout les femmes », l’oeuvre culturelle, sociale à forte teneur humaniste, tout ceci plaide forcément en sa faveur. Mais alors, je repose la question ! Elle me taraude, m’indigne, m’insupporte. Dans un pays où quand même une écrasante majorité vit, entre difficilement, chichement et modestement, comment se fait-il que ce ne soit pas à un mec tel que lui et à ses semblables, que l’on ait confié notre peau ? D’autant et j’insiste bien là-dessus, que même dans les classes aisées, voire supérieures, il a aussi ses partisans, qui croient à une plus juste répartition des revenus et notamment des fruits du travail. Il n’y a que les mesquins, les racistes, les égoïstes, les idiots qui pensent que si un homme de gauche - un vrai, enfin ! - arrivait au pouvoir, il leur prendrait tout. Pour le donner à ces salauds de pauvres et à ces terroristes d'arabes. Ce ne sont pas ceux qui cumulent 5000 euros - même si c’est déjà trop au regard de la moyenne lamentable des salaires – qui seraient les premiers taxés. Et le pire, c’est que même ceux qui gagnent moins, sont pareillement morts de trouille, des fois qu’ils auraient à lâcher 100 balles au nom de la solidarité nationale. Un gros mot aux yeux de cette France hideuse, droitisée, libérale et macroniste. Non, mais quand même ! un type qui à cette éloquence, cette proximité que l’on peut assimiler à du populisme -je m’en fiche !–, qui visite les pauvres gens et passe à la caisse en acceptant durant toute une législature de ne prendre que l’équivalent du SMIC, là où les autres députés empochent sans scrupule leur 6000 ! (sans compter tout ce qu’ils peuvent gratter dans leurs 15 000 euros mensuels de frais généraux !). Un surplus que ce bon François reverse aux associations caritatives tout comme une bonne partie de ses droits d’auteur… Ce n’est plus le Che, mais Jésus en personne (ça tombe bien, le gaucho a fait sa scolarité chez les Jésuites !). Bon, si vous êtes de bonne foi, vous admettrez que la réforme des retraites que l’on nous concocte, constitue une régression sociale historique. Une agression intolérable aussi. Elle ne peut être justifiée que par de mauvaises raisons, des positions doctrinaires, la volonté d’un monarque de démontrer qu’il est à lui seul capable d’avilir son peuple. A l’heure où la moitié des Français ont perdu toute dignité en se rangeant aux côtés de l'ignoble Qatar et des ridicules frasques macroclownesque, il est temps d’en appeler à un sursaut, non pas de fierté, mais de générosité, d’humanité, de simple intelligence. Au moment - aussi - où la France Insoumise se déchire dans le désarroi du décrochage inéluctable de Mélenchon et des égarements tapageurs de Quatennens, il devient urgent que le talent, le punch et la stature (si, si, on a pas besoin de se raidir ou de péter plus haut… pour avoir de la stature !) de Ruffin, soient reconnus et portés au nom de l’intérêt commun. Et, comme au temps de la Primaire Populaire - où il aurait déjà pu triompher en 2022, s’il n’avait pas été loyal envers le parti auquel il est apparenté –, ce sont les femmes et les hommes de la base qui doivent choisir et imposer aux appareils, celle ou celui par lesquels ils souhaitent être représentés. Au nom de ce désir commun d’égalité, de fraternité. Ces mots qui ne sont plus que des slogans gravés dans le marbre des bâtiments publics, mais qu'il faut urgemment réactiver, pour incarner une République intègre, solidaire, exemplaire.
Et, à moins que vous soyez in-cu-ra-ble-ment acquis à la cause de la sauvagerie macronienne, allez écouter cette brillante – et décontractée – plaidoirie de François Ruffin, pour un maintien de la retraite à 62 ans. GRAND maximun. Si si, même vous, allez-y, je vous en prie ! Et si effectivement cela vous plaît, faites suivre. Bougez-vous. On ne les mettra pas dehors en pleurant sur notre sort ou par le confort honteux de la résignation.
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire