dimanche 10 avril 2022

 

10.-  MCKINSEY ÇA  LEUR PLAIT AUX ÉLECTEURS DE MACRON ! - A sept heures et demi, j'ai soupé - tiens voilà que je parle comme ma grand-mère maintenant !- mais vous avez traduit : juste avant vingt heures, j'ai dîné. D'un pauvre appétit. Une simple soupe. Mais avec un os dedans ! Chez les Larrue on a toujours était soupe - certains diront, soupe-au-lait ! - Et pauvres. Mais pas question de faire maigre, même en plein Carême. Et moi je rajouterai : surtout en plein Carême !

Voilà, à huit heures, enfin vingt - car tout augmente - je me suis pris le résultat sur la cafetière. Une tisane et au lit ! Le coup, cela fait bien longtemps que je l'ai anticipé et que j'en ai mal à la tête. C'est vrai, vaut quand même mieux ne pas s'y attendre. Quitte à se bercer d'illusion, genre "ravis de la crèche" comme mes amis de la France Insoumise. Tu le prends dans la tronche, d'un coup, c'est violent mais au moins, tu n'as pas souffert pendant des jours, des semaines, des années en te disant : " Putain mais à la prochaine, ça va être pareil..."

Et c'est là que j'en veux à la gauche. Je ne parle pas d'Hidalgo, j'ai vraiment pas envie de rire. Avant on parlait des "socialos", y avait de la méchanceté dans ce sobriquet et je trouvais pas ça rigolo. J'ai mis longtemps, trop longtemps à accepter l'idée que ces types là, s'ils s'étaient engagé à gauche et surtout au PS, c'est qu'il n'avait pas trouvé leur place à droite... Car nous sommes bien un pays de droite. C'était annoncé un peu partout, c'est encore démontré avec pertes et fracas ! Ils sont partout, y compris au PC. J'en ai connu à Toulon des "communistes de droite" et té, y a qu'à regarder Roussel...

Moi vous le savez, depuis longtemps, depuis toujours sans doute malgré un atavisme gaulliste dont je n'arrive même pas avoir honte alors que la cinquième République me sort par tous les trous, mais là particulièrement par celui que l'on désigne joliment... de balle, ma vrai inclinaison, la seule c'est l'anar-communisme. Or, nous avions avec la primaire populaire un outil extraordinaire ouvrant sur une vrai démocratie directe, exercée par les citoyens. Nous étions évidemment aux antipodes des candidats auto-proclamés, de Jean-Luc Mélenchon à Jean Lassalle, en passant par Le Pen et Arthaud. Si ceux-là avait eu le moindre respect du peuple auquel ils se réfèrent si volontiers, ils se seraient alignés dans cette démarche nouvelle et révolutionnaire. A l'arrivée, il n'y en aurait eu qu'un. Peut-être Mélenchon, mais peut-être Ruffin ou Taubira. Et la gauche unie au premier tour, c'est près de trente pour cent ! Mais bon c'est bien, chacun a montré sa gueule - et parfois sa grande gueule à la télé - Bravo !

Si le candidat de la France Insoumise avait décroché sa place au second tour j'aurais été le premier à exulter et à espérer une quinzaine révolutionnaire. Nous savons bien qu'il en avait la force, la détermination, la capacité même... Alors je ne vais pas m'égarer à tirer sur l'artiste - ou ses hologrammes - qui, avec ses gros défauts et ses échecs récurrents, aura tout de même tenu à bout de bout bras la parole et l'espérance des gens de gauche. Je trouve même son départ sur un énième échec totalement bouleversant. A tel point que je n'y vois qu'un avantage. La gauche radicale - c'est triste d'avoir à rajouter radicale, alors que ma foi la gauche c'est la gauche ! - va enfin pouvoir se trouver non pas un nouveau champion - le messie ça suffit !- mais une équipe de militants de choc pour renverser cette République de merde. J'en vois plein parmi les beaux combattants de l'Union Populaire, qui se lèveront et, débarrassés du poids accablant d'un potentat, cette gauche sera plus légère, plus humble, plus audible.

Non Méluche n'est pas le principal responsable de ce deuxième tour cauchemardesque. Les responsables ce sont de toute évidence les Français. De droite, donc CQFD. Soit celle des riches, soit celle des nationalistes. Je ne sais laquelle j’exècre le plus. Depuis les années quatre-vingt, s'est développé une sorte d’opulence de classe. Je me baladais récemment dans Paris et je me demandais qui pouvait habiter ces dizaines de milliers d'appartements. Il y a les mêmes dans les villes de province. Mais aussi les villages et les campagnes. Les gens ont du pognon. Une trentaine de pour cent. Qui a la belle bagnole, le billet d'avion et la réservation en station de montagne. L'ennemi, c'est lui. Pas celui bien plus fortuné qui mène le monde, mais celui qui vote en masse, ce cartel de bourgeois qui en a plein les poches pour s'offrir le superflu et qui ne souhaite qu'une chose : que ça dure. Les impôts pas trop élevés - même s'il râle toujours d'en payer, quel culot ! - , les écoles et cliniques privées pour ne pas être mélangés aux sans-dents et aux étrangers - quelle horreur l'étranger ! - et surtout qu'on n'en laisse pas encore entrer, y en a bien assez ! Et la retraite à 65 ans bien sûr. Dans les hôpitaux, les tranchées, les ramassages d'ordure ils peuvent bien travaller cinq ans de plus ces feignasses. Ça, c'est pas l'électeur de Le Pen, non, non madame, c'est celui qui pète dans les draps de soie et qui trouve que le quoi qu'il en coûte c'est magnifique puisque ça lui rapporte tant. Pour aller re-voter  en plein scandale McKinsey,  pour un tromblon pareil, un escroc, le joujou d'une vieille maîtresse bien introduite (?), faut quand même être un fieffé égoïste et un sombre individu. En tout cas moi, je n'ai plus vraiment envie d'entretenir avec cette engeance la moindre bonne relation.

Car quand même ! Ils peuvent toujours prétendre qu'ils y ont cru en 2017 à l'homme qui allait mettre un terme à la politique d'autrefois, un pur, un mec comme nous, en somme... Déjà c'est comme s'ils vous avaient pris pour des cons en prétendant qu'ils croyaient au Père Noël il n'y a pas si longtemps ! Parce qu'un type que personne ne connaissait, qui sort d'une banque, s'incruste dans un cabinet ministériel puis prend la place du ministre, puis celle du président de la République, si on le voit pas venir, ce faux-jeton avec ses énormes sabots d'opportuniste prêt à tout, c'est que l'on souffre non plus de strabisme convergent ou même de cécité, mais de débilité profonde.

Mais alors après cinq ans d'épreuves, cinq ans de preuves : malgré les provocations verbales incessantes, malgré Benalla, de Rugy, le contrôle total des médias par le grand capital, les chiffres trafiqués, les allocations réduites, les retraités humiliés, Mc Kinsey... il y en a encore qui ont été voter pour Saint-Emmanuel-les-mains-jointes ! Et même fièrement je pari, pour certain. Et je ne parle pas, c'est peut-être pire, de ceux qui ont voté Lassalle pour se défouler. Certes dans un scrutin à un tour, filer un peu de pouvoir à un bouffon cela aurait pu être vivifiant pour la démocratie, mais là il va en faire quoi Jeannot de ces 3 % ?

Et je ne parle plus des nationalistes. Honneur et patrie. Ceux qui combattent Macron mais qui finalement sont comme lui. Qui se foutent de l'état de la planète, de la misère du monde et des menaces qu'elles ne cessent de faire peser. Eux, ce qu'ils aiment c'est pas le pognon - enfin si, beaucoup d'entre eux quand même ! - c'est leur pays ! Les autres à côté, ce sont des cons, des terroristes, des arabes, des voleurs. Y a qu'eux, finalement, qui sont bien. Y a qu'eux qui comptent...

Voici donc comment la France est représentée ce soir. Celle qui est tenue par le fric, celle qui est tenue par la peur. Celle des profiteurs, des égoïstes, des poltrons... Je vais aller me coucher et peut-être ne jamais me relever. Si, si, parfois j'en rêve...

Mais une chose est sûre. Je vous l'avais promis, je vais le faire. Je vais me taire. Pas cesser d'écrire, c'est impossible. Autre chose. Quelques mois de travail intense et des mots de crânes garantis. Quelques grosses migraines aussi. Écrire un roman, quand on a lu Balzac, Flaubert et Hugo, c'est un truc à pas oser sortir une phrase. Tenez je vais peut-être m'infliger Lévy et Musso, juste le temps de me décomplexer. Mais pas de m'intoxiquer. Un jour, possiblement, je viendrai vous présenter cela...

Donc c'est fini, Macronique. Elle ne reviendra pas. Sauf s'il devait y avoir un sursaut dans les urnes en juin et encore ! moi ce que je ne digérerais jamais c'est d'avoir un tel escroc à la tête de mon pays et 30 % de gens qui aiment ça ! Je reviendrai si un jour, les fourches se lèvent et fondent sur l’Élysée pour faire tomber le monarque de la finance et rendre la souveraineté au peuple...

Qu'importe le gilet. En jaune, en rouge, en vert... et contre tout !

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