Qatar...sis * |
Cela ne fait pas quinze jours, mais bien huit mois, que je m'interroge. Non pas quant au bien-fondé de l'arrêt de cette chronique, en avril dernier, mais sur l'opportunité de sa reprise. Jusque-là, cent fois je me suis dit : non ! Cela ne sert à rien, les gens vont croire que tu as seulement envie d'exister, de montrer que tu sais écrire ; de valoriser un peu ton ego. Cent une fois donc, une de plus, j'ai pensé : oui ! C'est utile. Les gens qui t'ont reproché d'arrêter, les mêmes qui ont insisté pour que tu reprennes, ce n'est pas rien. De la confiance, de la considération, de l'espérance. Aussi, ne pas reprendre, ne plus s'exprimer, c'est offrir une victoire facile à ceux qui au nom de l'équilibre, de la raison, enfin du compromis, gardent la maîtrise machiavélique d'un pouvoir absolu. Celui sur l’État évidemment, mais avec l'abjecte complicité des médias et de ceux qui les accréditent en leur accordant leur audience et bien souvent aussi, leur confiance ! Surtout, s'y remettre, c'est s'accorder une lampée de whisky, le soir après le dîner, car c'est ainsi que je procède pour lancer la machine et peut-être... une prochaine pathologie hépatique. A l'image de cette dernière assertion, en revenant, je me suis aussi promis d'ajouter à l'indignation et la dérision, une tranche plus épaisse d'humour. Lequel, défini par Chris Marker comme étant " la politesse du désespoir ", peut s'avérer aussi efficace qu'une arme ou qu'un tube de vaseline, suivant les besoins de circonstance. Et c'est ainsi que j'espère faire revenir, aux côtés des inconditionnels, Danielle P, Yvette G, Michèle A, Pascal V, Pitou, Stéphane P, Nono M (j'en passe et en oublie d'autres qui ne m'en voudront pas !) quelques lecteurs désireux de partager mes indignations sans pour autant renoncer à se marrer de temps à autres. Le rire et la dérision, tout comme l'humanité et le besoin de partager plutôt que de profiter, ne sont hélas pas le fait de tout le monde. Et notamment pas des vingt pour cent de français qui ont voté Macron au premier tour et des seize qui lui ont préféré La Pen. Vous noterez au passage que ces deux complices du coup d'état permanent, ne pèsent pas plus de trente-six pour cent des électeurs inscrits, mais que ce sont tout de même eux que l'on s'est re-coltiné au second tour ! Le premier, sorti de n'importe où, à destination de nulle part, se faisant même réélire par une majorité - heureusement très relative - de blaireaux. Mais enfin, il y est ! Et on voit mal comment on l'y délogerait, alors même que bafouant totalement l'esprit de la République - je ne parle évidemment pas de cette saloperie de Cinquième - il s'y incruste alors qu'il est minoritaire à l'Assemblée, imposant son 49.3 comme ses médias, la désinformation et sa police, la matraque. Je n'ai ici la prétention de rien inventer, rien révolutionner, rien résoudre. Aucune envie non plus d'exister et de me distinguer. M'en fous ! Reste au contraire persuadé qu'en se planquant, on vit bien plus heureux. C'est d'un courage, teinté de masochisme, dont je fais preuve en soulevant le couvercle, ou en remettant le couvert, suivant la métaphore qui vous conviendra. Cela faisait plusieurs semaines que je le préméditais, sans parvenir à me décider. J'ai même failli m'y remettre une semaine pus tôt avec l'ouverture de la Coupe du monde des neuneus au Qatar. Ce foot que j'ai l'honneur et le privilège de vomir depuis l'enfance. Jamais évidemment je n'aurais imaginé que les Sarkozy, Platini, Zidane, Macron et compagnie, me donneraient à ce point raison. Eux qui manigancèrent ou soutinrent les plus abjects outrages à la décence, à la planète, à la raison. Nous voici arrivé au point où nos représentants honorent des dictatures où l'on coupe des têtes, avilie la femme, puni l'homosexualité, persécute les opposants. Où l'on chie sur la planète en refroidissant des stades, comme l'on arrose le désert pour y jouer au golf. Ah oui ! je me la serais bien sentie cette chronique, mais il y avait un obstacle infranchissable : fallait que je suive, même de loin, cette abominable démonstration de la dégénérescence humaine. Et il parait qu'il y en avait douze millions chez nous, la plupart en apparence normaux, qui s'en sont fait les complices. Oui je sais, je n'attaque pas la série sur une note d'allégresse. Mais pouvait-il en être autrement ? J'ajoute et je conclus que si j'ai choisi de nommer ceci Mélanchronique, ce n'est pas tant en référence à l'ancien leader de la vraie gauche - à qui je souhaite une retraite épanouie - qu'au trouble psychologique qui me conduit à désespérer de tout... en espérant bien me tromper ! * Ceux qui n'auraient pas compris le titre, parce qu'ils votent Macron ou n'ont pas bien travaillé à l'école, sont invités à ouvrir leur dictionnaire. A la lettre C de préférence.
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