6.- EN FINIR AVEC LE COMMERCE DU VIEUX - Du rouge au vert, pour ceux que ça intéresse et qui ne sont malheureusement pas les plus nombreux, il n'y a que l'embarras du choix et même le choix de l'embarras. Et si j'ai choisi le socle commun de la Primaire populaire, si j'en veux aux autres candidats de ne pas en avoir accepté l'aubaine démocratique, j'adhère évidemment à de nombreux aspects des autres programmes. De l'Union populaire évidemment mais également d'Europe Écologie. Le pas de côté - si ce n'est en arrière - qu'ils me proposent m'intéresse au plus haut point et ce n'est vraiment pas le seul.
Chez Jadot cependant j'émets trois conditions préalables à tout compromis. D'une, qu'il ne me fasse pas mourir de froid - nous sommes en Aubrac, n'est-ce-pas ! - en fermant les centrales nucléaires avant d'avoir compensé en totalité par des sources d'énergie renouvelables. De deux, qu'il ne m'empêche pas d'avaler mon tournedos Rossini (bœuf et foie gras) des grandes occasions. Et de trois, qu'il ne me mette pas une Alice Coffin dans les pattes gouvernementales, je n'y résisterais pas !
Et si j'évoque Jadot et une alliance qui ne semble hélas pas d'actualité, et même probablement morte et enterrée, c'est que j'ai lu les extraits de son intervention sur la chaîne gouvernementale officielle Bêêê F. Haine. Outre l'accompagnement bienveillant de " nos aînés " - dans lesquels je ne tarderai hélas pas à me reconnaître - j'ai surtout noté ces quelques mots : " nous voulons interdire les EHPAD privés à but lucratif ". Et bien voilà Yannick, ce que je voulais lire et entendre! Parce que dans le débat présidentiel il y a énormément d'intentions, mais aussi d'approximations, voire de contradictions.
Là au moins, c'est net et cela correspond aux grandes transformations de la société auxquelles je crois.
Avec toujours la souffrance, l'indignation, le désespoir de constater que dans notre pays, autant que dans ce bas monde, une petite partie dominante bloque une évolution humaniste, limpide autant que nécessaire, tandis qu'une immense majorité s'en fout alors même qu'elle est la plus concernée. C'est à peu près la même situation que dans le cas des successions. Où 80 % des humbles qui n'en bénéficieront jamais, sont favorables à une suppression de l'imposition jusqu'à 400 000 € par héritiers. Vous en connaissez beaucoup des ouvriers et employés qui, surtout s'ils sont deux, quatre ou six dans la famille, auraient à se partager de tels magots ?
Donc, le camarade Vert se prononce pour une nationalisation de la vieillesse. Tous les EHPAD - au moins eux - devraient être gérés par l'État - ou des associations caritatives - et bénéficier de moyens infiniment supérieurs. Le manque de personnel, l'accompagnement des vieux, les soins, la nourriture sont devenus un fléau et confinent à la maltraitance. La honte de la République Française et de ceux qui soutiennent Saint-Emmanuel-les-mains-jointes, son pouvoir avide de rentabilité et de dividendes. Comment ne pas éprouver le plus profond dégoût pour ceux qui investissent dans la détresse humaine et en récoltent d'énormes profits. Les pensionnaires et les employés manquent de tout, tandis que les actionnaires profitent de tout…
Et ce qui vaut pour la vieillesse, vaut également pour la maladie. Je n'en peux plus de voir ces hôpitaux publics décrépis, ces urgences submergées, ce personnel épuisé, tandis que devant les établissements privés s'exposent les grosses cylindrées allemandes de chirurgiens bronzés. Nationaliser les cliniques, encadrer les revenus des nababs du bistouri, interdire les dépassements d'honoraire et mieux contrôler la pertinence des interventions, imposer une carte médicale couvrant à parité l'ensemble du territoire, en voilà des mesures de salut public, au service du commun et des mortels que nous sommes.
Cela apaiserait aussi ce pauvre Hippocrate qui cesserait de se retourner constamment dans sa tombe. A son âge il mériterait un peu plus de repos et de respect...
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