24.- L'UKRAINE STORMING (TEMPÊTE SOUS LES CRÂNES) - Je ne suis pas un grand inconditionnel de la famille Glucksmann et notamment du père, André, dont la rupture avec le Marxisme et le mouvement ouvrier, fut tellement caricaturale, insolente et pathétique, que je ne suis pas parvenu ni à comprendre, ni à pardonner. Soutenir la guerre des américains et de ses obligés en Irak - allant jusqu'à fustiger la position française de Chirac et Villepin -, prendre position pour l'envahissement de Gaza par Israël n'honore en rien l’œuvre, ni la pensée de ce philosophe à la noix. Quant à son soutien à Nicolas Sarkozy, on mesure avec le recul des décisions de justice, toute sa pertinence !
Mais bon je vous l'accorde, pour avoir été moi-même fils et rester père, j'admets aisément que Raphaël n'est en rien responsable des méandres chaotiques du papa. Indépendamment du fait qu'il arrive à partager sa vie avec Léa Salamé - démontrant en l'espèce qu'il est capable de tout - le Rafie navigue entre deux eaux de gauche, tirant des bords avec plus ou moins de bonheur et de conviction, entre les socio-libéros du PS et les Insoumis. A part quoi je n'ai pas donc pas d'avis définitif sur la fiabilité et la stabilité de sa pensée, si tant est que l'on puisse encore attendre d’un politicien qu'il soit fiable et stable.
J'ai aimé ce matin lire sur le fil quotidien de l'Obs, cette phrase mise en exergue de l'interview que Raphaël Glucksmann lui accorda : " Vingt ans d'aveuglement sur la véritable nature du pouvoir russe, nous ont menés au bord du gouffre ". Véritable nature de Poutine. C'est effectivement ce que je pense à la virgule près sans en détenir évidemment la même légitimité de jugement. Outre l'aspect purement émotionnel, l'attitude physique provocante, le sourire carnassier sur de petits yeux d'une cruauté patente, ce type là s'est octroyé le pouvoir à vie, s'offrant même les services d'un homme de paille qui aurait tout aussi bien pu être son chauffeur, mais qu'il installa quelques années à la présidence, histoire de faire croire...
Et aveuglé par une fierté nationaliste à mon sens insupportable, le bon peuple russe ne demande que ça, de croire. Pas grave si pour sécuriser son potentat, Vladimir se permit quelques menus assassinats. Par balle sur Anna Politkovskaïa, une journaliste opposante et trop curieuse, Anastasia Buburova et Stanislas Markelov défenseurs des droits de l'homme ou encore Natalia Estimerova autre journaliste gênante et la liste n'est hélas pas exhaustive. Par empoisonnement, avec les potions fétiches poutiniennes : le polonium et le novitchok : Sergueï et Ioula Skripal accusés d'espionnage par le Kremlin, Alexandre Litvinenko l'un des plus virulents opposants et son successeur, Alexeï Navalny, toujours vivant et miraculé alors qu'il fait l'objet d'un terrible acharnement. Même l'ancien président Ukrainien (tiens - tiens !) Viktor Iouchtchenko y aurait eu droit, mais cette fois avec un cocktail à la dioxine - faut varier les plaisirs... - On comprend bien dès lors pourquoi l'opposition se fait rare et en tous les cas le plus discrète possible, en Russie.
Moyennant quoi l'Ubu tsar, s'est tout permis. Y compris de reconstituer sous le manteau neigeux, un début d'empire soviétique dans quelques républiques allégeantes. D'autres comme l'Ukraine lui résistèrent malgré l'annexion d'une frange non négligeable de leur territoire notamment littoral. Je n'y connais rien mais il ne me semble pas impossible que demain, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, succombent à l’appétit carnassier de ce petit monstre à sang froid dont la lubie consisterait à reconquérir un part non négligeable de l'ancien empire, d'autant que par la suite la Pologne et compagnie n'auraient rien d'inaccessibles.
Et alors, il est des amis, et un paquet parmi ceux dont je partage le plus gros de l'hostilité face aux libéraux dont les États-uniens sont les chantres, qui tentent de m'expliquer que tous les torts reviendraient à l'impérialisme américain et à Biden, sorte de Satan ayant pris la forme d’un vieillards se pissant dessus. Il y a sûrement du vrai, surtout concernant cette dernière assertion. Certes l'OTAN, bras armée de l'US Force, presse fort sur le flanc est de l'Europe afin de ne pas perdre un pouce de ses prérogatives, en grignoter même le cas échéant comme elle s'apprêtait à le faire en faisant entrer cette pauvre Ukraine dans son giron. Tous ces gens, pourfendeurs des atlantistes - avec lesquels je me retrouve bien souvent - ne semblent pas comprendre pourquoi, malgré tous les faits exposés et avérés, les plus proches voisins de Poutine s'inquiètent et appellent à l'aide. C'est parce qu'il est complètement fondu le type et à ce titre totalement incontrôlable et bougrement inquiétant. Même Saint-Emmanuel-les-mains-jointes le président-diplomate que le monde entier nous envie, n'est pas parvenu à le mettre au pli. C'est tout dire !
Et Glucksmann a raison. D'une manière ou d'une autre, cela fait bien longtemps que l'on aurait dû lui couper le sifflet...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire