mardi 15 février 2022

 

15.- POUR UNE DICTATURE DE L'ECOLOGIE - Voici le genre d'images dont je vous gratifie ponctuellement, en prenant soin de ne pas vous en saturer. C'est que chaque fois que je sors après que mes amis les flocons nous aient encapuchonné de blanc, j'éprouve invariablement la même subjugation presque incrédule devant la beauté dépouillée du décor. Je me préserve d'appartenir à cette engeance d'imbéciles heureux qui sont nés quelque part tel que les débusquait notre cher Brassens. D'ailleurs c'est encore mieux,  je n'y suis pas né ! Mais je sais pour en avoir vu "du pays", traversé des contrées, gravi des montagnes, admiré des panoramas,  que celui-ci est au-dessus de tout.

Ferrat chantait " pourtant que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer ? " et j'envisage bien quel chef d’œuvre l'Aubrac lui aurait inspiré, s'il ne s'était pas arrêté aux bruyères d'Ardèche. Lorsque la neige craque sous les pieds provoquant des vibrations indicibles, incomparables, qui vous envahissent l'être, je retrouve l'enthousiasme du petit Tarnais qui attendait la neige, mieux qu'un cadeau de Noël, lorsqu'elle descendait jusqu'en plaine. Enthousiasme et nostalgie, un peu de rage aussi en se remémorant ce milieu du vingtième siècle, encore tout prés tant nos mémoires restent vives et néanmoins tellement éloignées de ce que nous aurions dû en faire.

Avant que les marchands de pétrole, les investisseurs et les ancêtres des start-upers n'entreprennent de saloper la planète, de retourner et vider la terre de sa richesse, de vendre des armes et jusqu'aux âmes, avant que l'on ne glorifie le capitalisme comme si ce n'était pas lui, le responsable de tous nos maux... Moi j'ai pas de mots pour gueuler que ce sont d'ignobles salauds et dénoncer ces millions de complices insouciants et parfois malveillants. Jadis sur cette terre d'Aubrac si forte, si rustique, le grand tapis blanc était déroulé et de novembre à avril, il n'était pas rare de ne jamais voir le "noir". Une couche moelleuse recouvrait l'hiver, aussi bien qu'une partie de l'automne et du printemps....

Alors certes, comme elle est devenue plus rare, la neige qui tombe encore - pour combien de temps ? - nous comble et nous savons l'apprécier mieux peut-être que lorsqu'elle nous recouvrait d'évidence. Mais il n'empêche qu'à la lumière morne du déclin des saisons froides, je suis persuadé que l'écologie prime désormais sur tout, y compris l'économie et le conformisme ultra-libéral. Lorsque vous franchissez ces forêts chargées d'une couverture immaculée qui vous enrobe et vous envoûte, il devient une évidence qu'il faut tout sacrifier à la lutte pour la sauvegarde de notre planète.

La quasi totalité des gens et donc des électeurs se sont moqués des écolos, ces doux rêveurs, un peu bordéliques et border line, verts jusqu'à la couleur de leurs joints. Ce n'est pas nouveau, mais je refais mon mea culpa en reconnaissant avoir fait fausse route. En privilégiant seulement le climat social et en ne fustigent que le grand capital - alors que le petit est pire parce que plus nombreux -, je me suis égaré. Comme la gauche se fourvoie en se dispersant en propositions démagogiques. S'ils avaient été raisonnables, si les égos surdimensionnés de Mélenchon, Jadot, Hidalgo s'étaient effacés derrière un candidat unique , nouveau et de convergence écolo-sociale (Ruffin au hasard), elle serait peut-être aux portes du pouvoir, alors que là, elle s'est mise elle-même à la porte.

Car si l'essence est chère, on peut résoudre le problème en marchant à pied. Si le pouvoir d'achat est en berne, on peut rapidement le renflouer en cessant de consommer bêtement. En ne changeant plus de frusques à tout bout de champ, en ne s'envolant pas pour des destinations inutiles et en bouffant des patates bouillies. Avec du beurre c'est aussi bon que la truffe et ne n'est pas le hasard si, en occitan, la pomme de terre es uno truffo.

La France et nous autres, pauvres apôtres d'une société plus humble, plus juste, plus joyeuse, nous sommes fourvoyés et sommes tombés dans le piège d'un libéralisme dont Saint-Emmanuel-les-mains-jointes est un leader en fureur. Nous sommes sous la dictature du pognon et tout dans les codes, l'éducation, les mentalités, est fait pour que nous allions au bout de cette logique. Mais par définition le bout à une fin.

J'aimerais tant que ce soit demain, que la pluie revienne à l'automne, les oiseaux au printemps et la neige tombe encore sur l'Aubrac...

COURRIEL

" Ah jaco, cet Axel Kahn, quel Monsieur !
"Imaginer un monde meilleur, c'est affirmer que rien n'est plus important que de manifester sa considération pour l'autre."

"Francis B de la R 

 

" Comme c’est touchant de voir Taubira chanter à capella "Ma France" de Ferrat face aux jeunes à Créteil !.. Avec sa voix apaisante et grave (comme la situation...) et son sourire coquin pour la surprise qu’elle offre qui détend l’atmosphère suffocante de cette campagne qui s’enlise en attendant que Monsieur 25 % confirme qu’il va bien continuer à nous emmerder pendant cinq ans, elle égrène posément et positivement ce bel "hymne à la France" qui faisait pleurer ma grand-mère Marie-Louise, sincèrement communiste.

Elle a bien choisi cette magnifique chanson pleine de symboles qui parlent - en tout cas à nous ! Cela suffira-t-il à lui faciliter la tâche dans laquelle elle s’est engagée pour que la gauche soit représentée au 2ème tour ???...

En tout cas dans la Nièvre Taubira a des amis et pas n’importe qui, parmi lesquels Christian Paul chargé d’élaborer son programme. Faisons donc confiance à Christiane et Christian !

Danielle P de N

 

 

 

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