10.- LA RÉVOLUTION DES VIEUX ! - Il est un fait que je ne comprends pas grand-chose à la manière dont on gère les affaires publiques et humaines, non seulement dans ce pays, mais un peu partout sur terre. Ceux qui me traitent d'utopiste, certains gentiment, d'autres finalement pas tant que ça, doivent tout de même savoir que le monde qu'ils acceptent et dont bien souvent ils jouissent, est un monde de salauds. Je ne les traite pas de salauds, mais…
Je ne me remets toujours pas de ces histoires d'EHPAD qui jadis étaient de belles maisons de retraite pour une fin de vie paisible et sont devenus des asiles de vieux comme ceux dans lesquels on jetait les gens qui n'étaient rien et surtout, n'avaient rien ! Et si je m'en inquiète, ce n'est pas tant pour moi, qui ai décidé de renoncer au grand âge, à son languissement, à son asservissement, mais pour tous ceux qui ont la chance de vouloir jouer les prolongations.
Ce glissement inexorable vers l'exploitation éhontée du vieillissement et de la maltraitance n'est certes pas nouveau. C'est son accélération et sa dégradation qui sont stupéfiantes. Il y a quelques années à l'Ehpad Bellevue de Briatexte, je voyais bien des filles et quelques mecs craquer et s'enfoncer dans la dépression, les infirmi-ers-ères défiler sans jamais rester. Cela m'inquiétait et je ne manquais jamais d'évoquer leurs pénibles situations avec une compassion indignée, mais maman ne manquait de rien, elle était propre et choyée. Je ne pense pas qu'aujourd'hui il en serait ainsi, même si je veux croire qu'il existe encore des établissements où l'on place l'altérité et la dignité au-dessus de tout.
L'évidence c'est que les personnes âgées sont devenues les proies idéales d'une société libérale dont la seule préoccupation est le profit. Les vieux, les malades dont on pille les pensions souvent insuffisantes, que l'on vaccine à tous les bras - heureusement qu'ils n'en ont que deux ! -, que l'on gave de médicaments - en même temps que Pfizer, Sanofi, Roche et autres bandits de grands chagrins -, engraissent de leurs pauvres corps usés, bien souvent faméliques, le grand capital de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes et de ses courtisans.
De telles monstruosités pourraient s'arrêter nets si les salauds que j'évoquais plus haut, changeaient leur manière de penser et d'être en même temps que leur bulletin de vote. Qu'ils cessent de craindre qu'on leur prenne tout - selon ce grand et ridicule fantasme - pour commencer à penser aux autres. Peut-être même à eux d'ici quelques décennies. Et ça va vite !
Certains candidats, cherchez bien, proposent de renverser la table et de reverser au service public tout ce qui touche à la santé, à la vieillesse, à l'humain. Certes, une camarade, Nadine, me faisait remarquer que même dans les établissements publics cela ne valait pas mieux que dans le privé et qu'il fallait s'en prendre aux pervers narcissiques qui les gèrent. D'accord, nous le voyons bien, cela fonctionne mal aussi et lorsqu'on voit qui nous gouverne, cela tombe sous le sens.
Dans mon tout petit pays de Lozère, j'apprends avec stupéfaction que l'on rappelle des retraités - parfois de longue date - pour subvenir aux besoins de l'EHPAD sans personnel. Un peu plus loin, c'est carrément une banderole à l'entrée de la ville qui a été placée pour proposer des emplois. En réalité, alors que l'on évoque les scandales des profiteurs d'Orpea et Korian, c'est à un mouvement de panique général, une faillite totale, que nous assistons.
Les solutions nous les possédons. Dans un premier temps pour limiter les dépressions, les démissions, les abominations, il faut trouver du personnel. Comment trouve t-on du personnel ? Par de la considération. Pour des emplois d'une telle complexité, d'une pareille rudesse, il faut déjà ménager beaucoup de temps libre (le contraire de ce qui est fait actuellement). Des semaines de quatre jours, soit 32 heures. Et des plages de repos encore plus importantes pour le travail de nuit. Quant aux salaires, ce n'est plus en termes de prime qu'il faut résonner. 2500 euros par mois. Net. Ce n'est pas extravagant, mais ce serait déjà tellement mieux ! Et à ceux qui trouvent que c'est trop, je dirais qu'il y a des improductifs, des nuisibles même, des intermédiaires, des commerciaux, des ronds de cuir qui gagnent parfois le double, le triple et je ne parlerai même pas des cadres supérieurs, des hauts fonctionnaires, des actionnaires, des chirurgiens et des footballeurs qui explosent les compteurs de l'indécence, véritables cancrelats de notre société.
Assez d'hypocrisie, de cynisme, de gabegie. Le pognon il y est, aussi abondant que mal réparti ! Et durant deux ans, l’État a même fabriqué tant de monnaie de singe que l'usine de Chamalières en surchauffe, a fini par prendre feu !
Ensuite comme chaque village, chaque quartier a son école, il devra aussi avoir sa maison de retraite gérée par un élu qui veillera au bon fonctionnement de l'établissement et au bien être humain. Vous avez remarqué ? On parle de bien être animal, de la femme même éventuellement, mais rarement du bien être humain ! Il suffira peut-être d'utiliser les employés que l'on retrouve souvent en tas autour du même trou, de la photocopieuse, parfois aussi de la machine à café, pour embrasser enfin la bonne cause.
Idem pour les hôpitaux. Terminé les investisseurs, les actionnaires ! Le malade, le vieux ne doit plus être le martyr de ces pompes à fric ! Et puis avec de telles mesures, de qualité de travail et de considération par une rémunération convenable, il sera possible de retrouver du personnel enthousiaste, qualifié et agréable. Performant.
Nous aurons pris soin préalablement de revoir l'éducation de nos enfants. En replaçant dans l'ordre des valeurs, le souci de l'autre, le respect de l'humain et du travail. Tout le contraire des futilités, de l'égoïsme, de la vénalité et du consumérisme mis en avant par les champions de la startup néchion...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire