mardi 1 février 2022

 

1.- LES ALLUMÉS DU TOUT ÉLECTRIQUE - Cette obsession, jadis apanage des bo-bos est devenue l'affaire des beaufs, autant dire la conviction de tous. D'après ces lumières, géostratèges et physiciens de haut vol, la batterie sauvera l'humanité. Bon, s'ils le disent !

Au départ je n'avais pas compris ça. A partir du constat que nous sommes bien dans la merde - et pas qu'à cause de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes -, que notre planète est au bord de l'apocalypse climatique et que ça urge, il m'avait semblé que les dirigeants s'acheminaient vers des solutions drastiques. D'autant qu'après 2020, la plus belle année que la terre ait connue depuis Hiroshima, il n'était quasiment plus question que du monde d'après. J'sais pas vous, mais qu'est-ce qu'il m'a fait saliver le monde d'après ! C'est vrai quoi, il a suffi que des millions de véhicules restent au garage, que les avions - et leurs inconditionnels - soient cloués au sol, que les usines se mettent en sourdine, pour que les mésanges charbonnières (aucun rapport avec l'énergie fossile), les belettes et le lycène bleu, investissent nos campagnes mais également nos jardins avec enthousiasme et presque pour un peu, reconnaissance.

Du coup, dans les pays du golfe - pas très clair - les émirs et les nababs commençaient à se morfondre, submergés par une marée noire de stock qui menaçait de leur faire boire une bonne tasse de pétrole. Au Qatar, les esclavagistes parlaient même d'interrompre la construction pharaonique de stades climatisés et en Arabie Saoudite, Salmane le sanguinaire - ordinairement si débonnaire -, n'avait même plus le cœur à repasser son keffieh tout chiffonné.

Il aurait suffit de laisser les choses en l'état et nous l'aurions repeint en vert le monde ! Seulement non, il a fallu que cela redevienne vite comme avant. Et comme l'essence était si peu chère, que les billets pour s'envoler vers des chimères se donnaient, bref que la world compagnie, reprenant ses droits, tirait hystériquement sur le levier de la croissance, quitte à distribuer des milliards fictifs comme nos Marcheurs démagogues, n'eurent aucune vergogne à le faire et hop, les stocks pétroliers ont fondu et la production a repris à la folie. Le rapport de force fut vite inversé, les prix à la pompe ont explosé tout comme l'inflation globale et tandis que les riches profitaient toujours plus, les couches populaires se  paupérisaient encore. La routine ! Mais je vous préviens, vous ne lirez cela nulle part, car même face à l'évidence, l'INSEE et les analystes économiques soutiendront partout que le pouvoir d'achat des Français n'a jamais été aussi haut. Au même titre d'ailleurs qu'en payant les entreprises à ne pas produire, le taux de chômage n'a jamais été aussi bas. Youpi, les supers lib'héros !

En somme, la grande leçon retenue par les amis de Friquet à la houppe en France, mais également par les amis de Friquet à la houppe en Europe, c'est que rien ne vaut une bonne pandémie. Non point pour rebâtir une économie solidaire, responsable.... économe. Ni pour développer des services publics de proximité et de qualité, sans objectif de rentabilité et de super-profits. Pas davantage pour revenir à un plan de transport qui réduirait la voiture et l'avion à sa plus simple expression, priorisant les transports seulement nécessaires par le chemin de fer essentiellement. Non, rien ne vaut une bonne pandémie pour profiter des dividendes des big-pharmas, de leur vaccination générale et sans limite. Et par la suite relancer une consommation, une croissance triomphale !

Mais enfin qu'est-ce que vous croyez ? ces dirigeants sont des gens responsables. Aussi y ont-ils pensé à renoncer aux énergies fossiles. Ils vont relancer le nucléaire un peu partout. C'est chouette ça, le nucléaire ! Et comme chacun le sait, ça marche à l'eau claire... Et puis l'électricité, c'est propre,  ça ne coûte pas si cher. C'est ainsi que les amis du petit banquier, vous savez le troupeau de licornes que nous avons passé en revue la semaine dernière, ils s'y sont tous branchés...

Bientôt, grâce à ces génies de l'innovation dans la recherche du pognon, nous roulerons tous électrique. Vous allez voir ça va te faire de ces étincelles ça ! les bagnoles bien sûr, même les audi avec leur gros Q, mais aussi les trottinettes - il y en a déjà qui rodent autour de chez moi - et naturellement des camions, des avions et même les poussettes de bébé…

Les startupers sont dans les startings-blocks. Il va leur falloir martyriser les sols de Bolivie , d'Argentine et du Chili pour extraire le lithium ; l'Indonésie, l'Australie, le Brésil pour le nickel ; le Mozambique, le Brésil encore - espérons que Bolsonaro sera bien luné ! - Madagascar pour le graphite ; la Zambie, le Canada, le Brésil (!) et le Congo pour le Cobalt. Question compétition, cela s'annonce tout de même bridé, car la Chine notamment, supérieurement, en possède suffisamment pour tenir le monde en respect, mais aussi la sympathique Russie dispose des quatre composantes majeures de la divine batterie.

Le temps presse car ces minerais - comme feu le pétrole - seront bien vite épuisés. Dans le cas du cobalt, au rythme entrevu, ce serait même à peine d'ici deux décennies.

Cela devrait suffire pour gonfler encore les fortunes des multinationales et nourrir confortablement tous les actionnaires et dirigeants complices de ce saccage organisé. Et lorsqu'il n'y aura plus rien sur terre, il en ruissellera encore assez pour satisfaire leurs héritiers et envisager une annexion de Mars, probablement riche en minerais...  

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