28 - L'IRRUPTION JUVÉNILE (NOUVELLE GUERRE DES BOUTONS) - Les études d'opinion sont accablantes. Toutes plus ou moins dérivées d'un monopole financier qui n'a d'yeux (et Dieu) que pour Saint-Emmanuel-les-mains-jointes, le confirment les unes après les autres. Et je ne comprends pas que le plus gros du corps électoral se retrouve sur des candidats dont les valeurs sont le pognon (la banquier-président), la nation (le Pen et Zemmour) ou bien les deux (Pécresse). Ces quatre candidats de droite totalisent soixante-dix pour cent des Français qui répondent encore aux questions de l'IFOP et de la SOFRES, mais s'expriment aussi dans les urnes. Et c'est incompréhensible en effet, lorsqu'on perçoit au fond de soi cette évidence que les seuls critères qui devraient prévaloir en cette époque troublée par de lourdes incertitudes, sont le bien-être à sauvegarder en étant soucieux de la nature et de l'équilibre entre les humains.
Pour ces gens qui semblent nous dominer et qui en tout cas nous imposent leur politique, l'essentiel est ailleurs, il est nuisible et destructeur. S'enrichir toujours, quelle que soit la richesse déjà obtenue, aller plus vite, plus loin, plus fort et en avoir une plus longue que celle de son voisin ! Le degré zéro de l'intelligence et de la sensibilité humaine.
Le constat est affligeant, mais est-ce que tout est perdu comme nous l'entendons parfois et le pensons souvent ? Même si la gamine m'agace par son côté impersonnel et froid, j'avoue avoir une certaine confiance en la Greta Thumberg attitude qui a gagné les toutes dernières générations. Elles partent à l'exact opposé de celles de leurs parents, nos enfants, ces quadras qui ne jurent que par la startup néchion ultra connectée, à l'image de l'icône élyséen. Ils s'aperçoivent, ces gamins, que le profiteur, le gros bourgeois plein de soupe avec sa petite auto et sa grande gueule, a tout saccagé autour de lui, dans le but d'une noblesse et d'une solidarité inouïe : en avoir toujours plus. Cela paraît tellement absurde et dépassé...
Alors oui, je me remets à y croire lorsque je constate que de jeunes militants, dont certains pourraient presque être mes petits-enfants, s'engagent dans un combat citoyen, écologique, social et responsable. Qu'à travers cette Primaire Populaire qui a déjà gagné son premier pari, ils prennent leur destin en main en balayant les vieux partis politiques fossilisés dans leur plus simple appareil, incapables de fédérer et de faire entendre une voix claire, sincère, humaine. Et ne me parle pas d'En-Marche qui prétendait dégommer le système et qui s'y est immédiatement lové en formant le plus grand rassemblement d'opportunistes que la République n'ait jamais produit. J'y ai retrouvé d'anciens sarkozistes, socialistes à la gomme et même quelques communistes, c'est vous dire la force de leurs convictions : se faire élire en profitant de l'appel d'air macroniste. Bel idéal !
Je crois en cette jeunesse, car elle me paraît sensible au discours éthéré de Christiane Taubira qui, si elle était désignée dimanche soir, s'appuierait sur ce socle commun qu'ils ont en grande partie rédigé et qu'elle s'est engagée à tenir. Ainsi l'urgence climatique et de vraies mesures telles que les préconisèrent les membres de la Convention pour le climat, l'urgence sociale avec une augmentation sensible des bas salaires et des coupes drastiques dans les hauts revenus, les changements de mode de gouvernance avec une nouvelle constitution se rapprochant des citoyens pour en finir avec la monarchie Républicaine, peut établir un socle bien plus large de jeunes, néo-votants, mais aussi d'électeurs confirmés ayant abandonné l'exercice démocratique en rase campagne. C'est d'ailleurs dans leur capacité à aller éveiller la conscience citoyenne aussi bien dans les quartiers que les territoires ruraux, tous les deux oubliés, méprisés, que les militants de la Primaire Populaire, pourront espérer remporter leur deuxième pari : aller à l’Élysée !
Ils écouteront Taubira leur parler de tout ce qui peut unir sans trahir, réunir sans calcul et réussir sans exclure. Ce serait un beau chemin que nous aurions à suivre et les jeunes se moqueraient bien que les journalistes en mission et les vieux rivaux de retour et amers, viennent leur rabâcher que la grande dame fut balladurienne et même tapiste et qu'elle fit perdre Jospin en 2002. Nous en avons tous cherché des chemins de vie. Plus jeune, nous avons même fait pipi au lit !
Ce qu'ils entendront c'est la belle voix de quelqu'un qui les engage courageusement sur une autre voie...
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