mardi 7 décembre 2021

 



7.- BERTRAND, ILS LE LUI ONT RENDU... Je sais pas ce qui me prend ? Je devrais peut -être consulter, non ? Je pense à Bertrand ! D'abord, je n'ai toujours pas compris pourquoi j'éprouvais une certaine indulgence, une vague sympathie pour ce libéral qui, par ses côtés mielleux et torve n'est pas sans rappeler Saint-Emmanuel-les-mains jointes. Bon, j'ai résolu au moins deux parties de l'énigme : 1) il n'est pas président de la République et il y a bien peu de chance qu'il le soit ; 2) il est de droite et l'assume totalement tout en étant probablement plus humain que celui qui a mis un pied dans chaque camp pour se faire élire plus facilement par les 30 % de moutons qui pensent que ce n'est pas très important d'avoir une opinion et qui font pourtant une élection.

Mais enfin si je suis un peu triste pour lui ce n'est pas pour ça. Son élimination aurait plutôt tendance à me réjouir, s'il n'avait été aussitôt remplacé par Valérie Pécresse et vous verrez pourquoi elle m'inquiète encore davantage. Non, ce qui me chagrine, c'est de constater à quel point un homme politique peut accepter de se discréditer et de perdre à ce point la face. Je ne vais pas être très long dans ma démonstration. Pour une fois ! Comme ça si vous avez un train à prendre ou le lait sur le feu, vous ne les raterez pas.

C'était donc le 6 juillet dernier. Xavier Bertrand annonce : "Je suis candidat à l'élection présidentielle" et d'ajouter se rengorgeant : "sans filtre, sans primaire et quoi qu'il arrive !" Un peu plus loin il affirme : "Je suis le seul candidat qui peut battre Emmanuel M..." Ah bon ? Peut-être, mais alors  dans le secteur de Saint-Quentin nord, aux prochaines cantonales !

Non mais vous vous rendez compte ? Faire de la politique, c'est évidemment multiplier les coups de mentons, les assertions à l'emporte-pièce, les reniements, sans quoi on n'existe pas. Mais alors quand il faut avaler son chapeau de la sorte... Un haut - de - forme, un haut - de - France,  Quelle indigestion !

Il en va de même pour les engagements. Une fois élu, on oublie toutes les promesses. On fait comme on peut. Jusqu'au moment où il faut repartir en campagne pour le deuxième quinquennat. Si l'on est au pouvoir c'est plus simple. On fait tourner la planche à billets et on les jette par les fenêtres au peuple qui repart repu pour un tour. On signe des chèques à plusieurs millions d'électeurs. Avec l'argent sanguinolent des avions Rafale on peut se le permettre !

Alors, non seulement ils l'ont obligé à participer aux primaires, mais il les a perdues ! Fallait le faire...

Mais si l'on est débarrassé de Bertrand, voici un drôle d'embarras. De boulet même. Valérie Pécresse. Vous non plus vous n'y croyiez pas ? Et bien voyez, il ne faut jamais désespérer. Cela donne de l’espoir à Nathalie Artaud et Dupont-Aignan.

Alors je sais pas vous, mais Pécresse, c'était bien le pire qui pouvait se présenter. Par certains côtés - sa féminité, son extrême libéralisme économique, sa suffisance et ses insuffisances -  elle se rapproche énormément de l'actuel pensionnaire de l'Élysée. Mais par d'autres, sa proximité avec la Manif pour tous et les ultra-catholiques des rangs desquels elle est d'ailleurs issue, sa chasse démagogique et impudique aux migrants et aux pauvres gens, elle tient beaucoup de Le Pen et Zemmour....

Ce qui me dit dire - et pas rire - que si elle ne déraille pas d'ici-là, si son entourage est à la hauteur, elle peut-être la surprise du 10 avril et la catastrophe du 24 - d'ailleurs déjà ce soir un premier sondage la donne gagnante ! -.  Si cela est le cas, on prendra un verre de champagne pour fêter la défaite de l'un, avant d'avaler une bouteille de vodka pour oublier vite, la victoire de l'autre.

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