lundi 6 décembre 2021

 



6.- L'ENCHANTEUR PARTISAN - Je l'ai déjà confessé,- profitez-en je ne me confesse pas tous les lundis ! - c'est par la chanson que s'est développé en moi  aussi bien la sensibilité que l'intelligence. L'une dépendant d'ailleurs intimement de l'autre. Je crois que cela vient à la fois de cette émotion unique que véhicule la belle musique et les paroles profondes. Car attention je n'ai jamais écouté n'importe quoi. De Trenet à Ferré en passant par Brassens et Reggiani et tellement d'autres, je n'ai écouté que les meilleurs. Pas de voix de crécelles ni de pucelles, pas de musique synthétique, ni de guitare hystérique. Pas de textes niaiseux, de rimes vaseuses et de propos oiseux. Moins encore d'English, la négation du bon goût et une incompréhension totale. 
Beaucoup s’imprègnent de littérature, la grande - je ne parle de Musso, Bussi, Lévy, la triplette infernale qui vend à tour de bras en écrivant sur des algorithmes -, d'autres de musique, la belle baroque ou italienne des grands siècles et bien moi, ce qui m'a profondément ancré dans une culture d'harmonie et d'infini, c'est la chanson. Qu'elle relaie les grands textes de Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Villon, Aragon, Hugo, qu'elle soit le fait de paroliers - Dabadie, Lemesle, Vidalin - ou des interprètes - Brel, Barbara, Renaud... - nous avons là un trésor exceptionnel. Las, la plupart sont disparus - sans la moindre réincarnation - ce qui laisse à penser que le XXe siècle aura été celui, le plus grand, quasiment unique, où la chanson française fut un art sublime et furtif. 
Personne ne nous enlèvera ce patrimoine et il est à revisiter sans cesse et pour l'éternité comme s'écoutent aujourd'hui Bach, Mozart et Rossini. Ils me manquent aussi, ces enchanteurs qui poussaient leur passion et leur humanité à fleur de peau, à s'engager. Et vous l'aurez sûrement remarqué, toujours du côté des humbles. Des humains. Pas des affaires, ni des banques. J'aimais aussi Montand, Brel et Ferrat pour cela. Et il n'en reste quasiment plus.. 
Alors vous imaginez si la voix de Lavilliers compte pour moi. Qu'elle résonne avec la force confondue de la nostalgie et de la Résistance. J'aime aussi Pierre Perret, brave bonhomme qui aura fredonné de si belle choses, si drôles parfois et qui à quatre-vingt-dix piges se dresse encore pour dire leur quatre vérités aux puissants. Mais chez Lavilliers il y a ce supplément de vigueur. Celui du Stéphanois qui ne s'est jamais aplati même devant les laminoirs des hauts fourneaux et qui brandit avec fierté, héroïsme et panache, ses mains d'or. Et ce poing dont il se servit pour tracer sur le ring les chemins d'une adolescence turbulente, puis celui qu'il tendit aux côtés des travailleurs dans les usines en grève, les manifs fiévreuses et les fêtes de l'Humanité. 
Plus personne ne s'engage désormais. Tous ces petits chanteurs n'ont plus beaucoup d'idées et pas bien plus de courage. J'ai extrait Gauvain Sers l'autre jour dont la voix fluette milite joliment. Même Renaud s'est tu et c'est tant mieux, puisque le dernier jugement porté à un an de la présidentielle 2017 était celui-ci : " Je voterai Fillon parce que c'est un honnête homme..." Mais on me dit qu'il a arrêté de picoler. Il était tant !
Donc deux choses : écoutez l'interview donnée sur TV5 monde (bon d'accord c'est pas BFM ou CNews !). Quarante minutes de tendre virilité et de calmes vérités. Il y partage son âme stéphanoise et ça me parle, moi qui sent toujours la mienne, graulhétoise, m'animer et me posséder. Des origines rudes, des conditions pénibles qui génèrent des gens entiers, sincères, combatifs - ceux que les bobos appellent les écorchés vifs ! - . 
Et puis, je vous sentais vous affolant au fils des lignes : mais où est passé Saint-Emmanuel-les-mains-jointes ? Il est là, le chef des petits marquis, dans la chanson "Beautiful days" où il ose nous parler de jours heureux "ce président qui nous ment, dément, effrontément - ça lui va bien - " Et puis, parce que nous ne sommes pas si nombreux à goûter ses engagements, à lui en être reconnaissant car il est l'un des rares porte-voix de ces minorités hors du troupeau vacciné de tout, il faut l'acheter. Juste pour le bonheur de prolonger encore cette culture de la chanson française qui s'éteint dans une multitude de paroles insignifiantes... 
Cela s'appelle Sous un soleils énorme et l'Interview de TV 5  monde - Bernard Lavilliers, c'est ici : https://youtu.be/qWMJMkthaJ4 

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COURRIEL 

Par un vieux réflexe, je branche ce soir les "informés de France info", pour voir Olivier Delagarde, toujours aussi content de lui, démarrer sur le meeting de Zemmour et l'entendre dire : "On l'écoute". 
Mais non, on ne l'écoute pas ! Il faut dire que sur la 3, après avoir brièvement présenté les shows de Mélenchon et de l'EELV, ils ont longuement tartiné sur cette partie fachisante. Quand même, leur commentateur a sèchement remis les choses en place. 
On va donc voir Bolloré contre Rotschild ! Affaires contre affaires. Quant à la candidate de LR... 
Bref, de quoi te mettre la rate au court bouillon ! Mais restons Zen... 

Claude R. de Marseille

 

 

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