mercredi 10 novembre 2021

 



10.- LE GRAND REMPLACEMENT... POUR LES SALES BOULOTS - Je lisais ce matin un excellent papier du Figaro (si si !) consacré à la "maltraitance d’État" dont se rend coupable la France à l'égard des migrants (re-si si) . Alors pas de confusion, il ne s'agit pas d'un édito d'Ivan Rioufol ou de Jean-Michel Thénard et le vieux canard réactionnaire de droite - et de Dassaut - ne se reconvertit pas à l'humanisme. Il ne s'agit que d'une reprise du long entretien que consacre l'AFP à Sébastien Nadot, président de la commission d'enquête parlementaire (CEP) sur les migrations, dont le rapport était justement présenté hier à l'Assemblée nationale. Mais c'est tout de même assez gonflé !

Et lire cela au lendemain du discours électoral de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes qui se radicalise (et se ridiculise) un peu plus à droite afin de couper l'élan des Républicains en pleine désignation de leur champion, cela fait aussi du bien. Tandis que Jupiter veut relancer l'industrie nucléaire (après avoir été contre), faire la chasse aux chômeurs et accentuer la fierté d'être Français, pratiquer l'exclusion pour séduire le plus large et vil électorat possible, un peu d'humanisme vous purifie l'esprit. D'autant que le fameux rapporteur de ce bilan accablant quant à l'attitude de la France à l'égard des exclus de la mondialisation, Sébastien Nadot, est un ancien Marcheur de la maison Macron. Issu, tout de même de la mouvance de gauche, il fit donc le grand écart vers l'ultra-libéralisme de manière inexplicable. A moins qu'il ne s'agisse d'un choix personnel, voire sensuel, auquel cas cela se respecte et en tout cas, ne nous regarde pas...

Mais revenons à nos migrants. Ceux que désormais 75 % des bons français trouvent envahissants si ce n'est dangereux. Le verdict des observateurs le confirme : « La France est dans une maltraitance d'État et un ostracisme envers ces personnes». Une situation alarmante des plages de la Méditerranée à celle de la Manche, en passant par le périphérique des grandes villes : « C'est aux frontières que les dysfonctionnements sont les plus visibles, les plus exacerbés. À Calais, on a l'impression que c'est une battue de sangliers, quand on va évacuer les campements», déplore-t-il, en pleine grève de la faim de militants associatifs dans la ville-frontière avec le Royaume-Uni pour dénoncer la subsistance «inhumaine» des migrants.

Et si ce grand pays soit disant démocratique, héritier des Lumières et patrie des droits de l'homme, en est à rejeter des êtres humains à la mer, à s'arc-bouter sur de vieux et vils réflexes identitaires et sécuritaires, c'est à la fois par pure mesquinerie et couardise. Car non, souligne l'observatoire des migrations qui est allé enquêter aussi bien à Lampedusa qu'en Irak, ce n'est pas parce que l'on traiterait mieux ceux qui arrivent en France que tous ceux des camps dans le monde viendraient chez nous. Ils ne pensent qu'à sauver leur peau et à nourrir leurs enfants sans trop se préoccuper de l'endroit où ils reprendront espoir. Le phénomène migratoire en France n'est qu'une goutte d'eau à l'échelle planétaire. 

Il y a tant de drames humains dans le monde et notamment en Afrique qu'il est particulièrement cynique, indigne de toute humanité, monstrueux, d'avancer des théories telles que le grand remplacement ou le simple rejet de l'étranger. Personne sur cette terre n'est étranger à l'autre, ou plus légitime à l'habiter.

La conclusion à cette enquête dont on imagine bien le sort qui lui est promis dans une Assemblée nationale la plus ultra-libérale et droitière de tous les temps, c'est que la vraie question de l'immigration, c'est l'intégration. Depuis les années soixante-dix on entasse, on parque, on méprise plus qu'on n'accueille, on ne soigne et on n'éduque ces populations.

La France, plus que jamais, a besoin de main d’œuvre étrangère. Pas seulement pour les sales boulots car si l'on intègre bien, ces étrangers deviendront par leur talent et leur diversité l'honneur du pays qui leur a tendu la main. Mais elle a certes aussi besoin de bras et de force, dans les usines, les restaurants, sur les chantiers, les hôpitaux et partout ailleurs pour combler le vide laissé par les Français de souche. Ceux qui envoient, supérieurs, leur progéniture dans les écoles de commerce et les facultés pour vendre du vent, jouer les intellos, faire du fric, mais surtout jamais ne se salir les mains. Le grand remplacement c'est peut-être celui-ci. Et ces gens courageux et généreux, les sales boulots pour un peu de pain, d'abri et de sécurité, ils les accompliront volontiers. Et avec reconnaissance....

Bravo M. Nadot. Vous avez bien fait de quitter les godillots d'En-Marche et de choisir la voie de la dignité !

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