lundi 8 novembre 2021


 


09.- ET S'IL VENAIT ANNONCER QU'IL NE SE REPRÉSENTE PAS ! Cela faisait un moment que le communicateur de la République n'était pas apparu à la télé. Si je me souviens bien, cela remonte au moins à vendredi dernier, lorsqu'il discutait à bâton rompu avec le photographe le mieux payé au monde : Thomas Pesquet. Une sorte de spot de pré-campagne financé à la fois par l'Agence spatiale pour l'un et les contribuables pour l'autre. Sans grande utilité pour l'humanité, on ne les a en tout cas pas senti stressés ni par leur condition sociale, ni par le poids de leurs occupations. Ces deux là étaient bien faits pour se rencontrer et faire par alternance les unes de Paris-Match, de BFM et de touiter.

Puis ce week-end, rien ! Pas une seule fois la trombine de Riquet à la houppe. Ça fout les jetons. Forcément tu gamberges, tu penses au pire... Mais non, pas cette fois. Il va bien et ne manquera pas de nous rassurer lui-même à la faveur de l'une de ces innombrables allocutions solennelles et exceptionnelles en cela qu'elles sont généralement pleines de promesses et vides de sens.

L'art de dire tout et son contraire, de se renier mais toujours avec une exemplaire solennité, de délayer et de tirer les ficelles des dangers de la pandémie, des enjeux climatiques et de la hausse du pouvoir d'achat. A moins qu'il ne nous annonce, ce que nous attendons tous : "Ayant mesuré mon incapacité à conduire honorablement le pays, j'ai décidé à mon âme et conscience de ne pas me représenter..." Et si ce soir enfin, sur le coup de 20 h 30 nous devenions Macronien !

Vous n'en êtes pas sûr ? Ah bon ! je rêve alors... Il pourrait aussi nous annoncer la mort du Général de Gaulle. Ben quoi ? les plus jeunes ne le savent peut-être pas. Quoi que, l'année dernière pour le centième anniversaire, il en a fait des caisses. Et en un an, la situation n'a guère évolué à Colombey. Je vous fiche mon billet en revanche qu'il osera les mettre sur le tapis, les baisses du chômage et l'augmentation du niveau de vie. Et que c'est grâce à lui en plus... Un président de rêve, à renouveler.

Alors parlons-en du niveau de vie des Français. Je préfère cette terminologie à "pouvoir d'achat". Car je ne pense pas que l'achat représente un pouvoir. Il est plutôt une invention du libéralisme pour vous dépouiller du peu que vous avez. Ce n'est évidemment pas un problème pour les riches, mais c'est souvent terrible pour les plus bas revenus.

Or donc vous êtes au courant ? La hausse du niveau de vie en France est de + 4 % depuis 2017, tandis qu'elle a stagné sous Hollande et légèrement augmenté aussi au bon vieux temps de Sarkozy. Ces chiffres étant délivrés par l'INSEE il n'y a pas de raison objective de les remettre en cause. Ce qui n'empêche pas non plus de les éplucher, ce que fit Libération pour nous et il faut l'en remercier. Car pour les plus modestes d'entre nous, ceux qui triment dans les hôpitaux, dans les emplois de service, les boulots précaires et à la retraite, pour tous ceux qui simplement doivent compter pour ne pas se retrouver sans le sou à la faim du mois, y a comme un problème !

Et vous allez voir, il n'est pas compliqué à saisir. Malgré les milliards venus d'on ne sait où, les 10 % les plus modestes ont vu leur niveau de vie rester stable (0,7 %), tandis que pour les 10 % les plus riches il a encore bondi de 2,2 %. Voyez c'est vachement juste ! Le revenu des nantis croît au point qu'un salopard qui touche 10 000 par mois gagne 220 euros (dont il ne sait que faire), tandis que celui qui n'a que 1 000 € en reçoit royalement 7 !

Ce qui est juste en revanche, c'est de signaler aux pourfendeurs de François Hollande, que sous sa présidence les revenus des plus pauvres avaient augmenté de 4,7 % tandis que les plus riches perdaient 4,3 %. Ce n'était certes pas la révolution, mais enfin l'approche économique semblait un peu plus humaine.

Voilà pour votre pouvoir d'achat, mes pauvres gens. Et si jamais il osait faire le beau sur la COP 26, sachez que la France de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes s'en est exclue de fait en refusant de mettre fin au financement de projets d'énergie fossiles à l'étranger. Engagement pourtant pris par 19 pays parmi les plus importants de la planète en un temps où la pression sur les conséquences du dérèglement climatique devient écrasante...

Bah, il n'aura pas voulu déplaire à M. Total ! Il est tellement sympathique.

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