18 .- POUTOU A L'AIR LIBRE - Et bien putain, ce soir je vais mieux. Profitez, ça va pas durer ! Non je n'ai pas vu mes petits enfants - c'est pour bientôt ! - mais je me suis fait une heure de Poutou. Non, pas partout ! Ni sur les joues, ni ailleurs bande de dégoûtants, pas à la télé officielle non plus, faut pas rêver, mais sur Médiapart. Ah ! ceux-là je les aime - je dirais même que je n'aime plus qu'eux - et pas seulement parce qu'ils ont la gentillesse d'héberger des petits blogs comme le mien. Mais blog par blog, comme au temps des romains et des grecs qui ont fini par monter des monuments... Bon, il faudra quand même un peu de patience...
Je me suis donc fait Poutou, Philippe de son prénom et révolutionnaire de son état. Accessoirement chômeur de chez Ford et candidat à la présidentielle. Hier, j'évoquais le discours de rentrée de Mélenchon. J'expliquais en somme que ce n'était pas le contenu qui me gênait, mais l'incarnation par un seul homme, d'une idée partagée par des millions de gens. Comme si Mélenchon était d'une matière unique, intouchable, sacrée.
C'était hier soir dans l'émission de Médiapart - que je vous propose en lien ci-dessous - A l'air libre. Le porte-parole du Nouveau Parti Anti-capitaliste expliquait qu'il n'avait pas eu bien envie de repartir dans un troisième combat électoral, avec toute l'énergie que cela requiert et la mince satisfaction d'avoir convaincu un million d'électeurs mais parfois moins. Seulement les militants sommés de trouver un nouveau candidat à la présidentielle n'ont pas voulu en démordre. Ils le voulaient lui. Sans doute parce que c'est celui qui maîtrise le mieux l'exercice aussi bien que le lexique de campagne, qu'il lui sera plus facile de ramener les 500 signatures d'élus sans lesquelles vous n'existez pas et qu'il sera possiblement plus craint, sinon respecté, que ne le serait un nouveau visage. Et puis je vous le dis tout de go, si j'étais au NPA (et j'y suis de cœur depuis longtemps) je ne voudrais personne d'autre que mon Philou. Car qu'est-ce que ce type est agréable, courtois et séduisant. Autre chose que l'autre branque de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes, avec son pif de buse et ses dents écartées de renard !
La situation chez les héritiers de Krivine et Besancenot est l'inverse de la France Insoumise, où plusieurs candidats potentiels existent mais ou un vieux potentat mégalomane sclérose son parti mais aussi sa dynamique. Car la véritable problématique que j'évoquais déjà hier, c'est que ce ne sont pas à LFI des idées qui font émerger un candidat, mais un candidat qui impose les siennes...
Si vous souhaitez prendre un cours de syntaxe et de figures de style, cet A l'air libre n'est pas fait pour vous. Mais si vous éprouvez le besoin de rompre avec tous les discours poisseux, vieillots, hypocrites, biaisés, opportunistes, démagogiques, mensongers, haineux, alors vous y trouverez un vrai réconfort. Aucune raison d'espérer, mais une sorte de parenthèse de félicité, de lâcher prise comme on dit dans les meilleurs cabinets de réflexologie plantaire...
Philippe Poutou tient les propos les plus proches de la réalité de ce que nous sommes - je parle de ceux qui comptent tous les mois leurs maigres euros et non ceux qui en veulent et en obtiennent toujours plus - et pourtant aucun des grands médias ne lui ouvre son micro. Ou plutôt si ! Voici plusieurs mois qu'il est candidat et il a été pris d'assaut par toutes les chaînes la semaine dernière seulement, lorsqu'il a eu le malheur d'utiliser cette formule lapidaire "la police tue", soigneusement sortie de son contexte. Elle fut maladroite car inutilement provocatrice - à mon sens, mais lui l'assume parfaitement -. Mais pas plus lui que nous tous, ne pensons qu'il n'y a que des tueurs chez les flics. On en connaît tous et on en aime certains. Pour autant on le vérifie sans cesse, le système policier est extrêmement répressif et lui aussi parfois provocateur. Chargé en toute circonstance de faire taire ceux qui pensent autrement et le manifestent.
Donc là oui, pour tenter de l'amalgamer à une forme de délinquance de la pensée, les micros se sont tendus. Jamais pour laisser s'exprimer son idéal d'internationale de la fraternité. Jamais pour fustiger cette croissance folle et destructrice et ce consumérisme indécent qui rend les gens esclaves de l'argent, de la compétition, de la réussite. Si peu soucieux des autres et de la planète.
Philippe Poutou a conclu sur le seul message d'espoir, encore bien proche de l'utopie, mais jusqu'à quand ? : " Le monde est trop pourri pour ne pas envisager qu'il y ait un jour une vraie révolution..."
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