mardi 24 août 2021

 



24.- CONTRE LA PÉNURIE DE PÂTES, FAISONS UN MAX DE BLÉ ! - Durant ce long mois loin de vous - mais non du cœur pardi ! - j'ai moissonné les sujets que mitonnera Macronique durant quelques temps sans doute. A moins que l'actualité ne les chasse définitivement de mes souvenirs. Il y a quelques jours j'ai repéré parmi le flux des infos que l'on parcourt machinalement, nonchalamment - n'ayons pas peur des mots - l'une de ces incongruités qui vous soulèvent le sourcil et sur laquelle on s'arrête et remonte le cours. " Risque de pénurie sur les pâtes alimentaires ". Pas besoin d'être Piémontais et de s'appeler Mondino, Rinaldi ou Panzani pour mesurer l'aspect catastrophique, cataclysmique - n'ayons pas peur non plus des maux - d'une telle occurrence.
Immédiatement j'ai pensé à la COVID. Car je rappelle que l'académie a opté pour le genre féminin. D'ailleurs mon copain Yves Pujol d'Aïoli et de Rire et Chansons me l'a confirmé récemment : " Tu peux y aller dès que c'est fait pour nous emmerder, c'est forcément féminin ". Vous n'êtes pas obligé de rigoler - l'humour n'étant hélas pas obligatoire contrairement au passe-sanitaire -, mais enfin vous pouvez aussi envisager que nous aimions plaisanter de tout... et de toutes ! Et des catastrophes, entre les urgences saturées, les confinements, la vaccination, les variants et le Véran, nous avons eu notre double dose.
J'imaginais, en apprenant cela, que les millions de péteux qui avaient torché en moins d'une semaine les stocks de papier toilette en mars 2020, puis les rasades de gel hydroalcoolique, avant de recevoir trois doses de pfizer et de dénoncer leur voisin non-vacciné, venaient cette fois de sévir au rayon coquillettes et fettuccines. Les rats sont friands de pâtes... Et lorsque leur président promet la guerre, ils mettent courageusement à sac leur magasin de grande distribution !
Or la réalité est bien moins risible et méprisable, mais non moins embarrassante.
La médiocre récolte annuelle de blé dur est en cause. Où ça ? Mais non pas à Marmande ou Loches ! Au Canada et en Europe de l'Est. Car voyez-vous notre vaste pays aux plaines fertiles et aux printemps encore suffisamment pluvieux, est incapable d'exporter massivement ce blé dur dont la caractéristique est d'être parfaitement aligné sur les impératifs de culture écologique. De germination assez précoce et de besoin en eau très modéré. Ainsi tandis que l'on parcours des milliers d'hectares en jachère, que tant d'agriculteurs quittent le métier quand ce n'est pas carrément la vie, on apprend que la France est incapable d'honorer son joli destin de grenier du monde. Et que ce sont encore et toujours aux nord-américains qu'on laisse le pouvoir de nourrir -ou d'affamer- toute l'Italie et le reste de la planète.
Il est vrai que dans un pays où l'on ne saurait même  dire quel est le nom du ministre de l'agriculture et où les céréaliers de la Beauce et de la FNSEA se partagent le blé - par dur mais en liquide -, l'ultra-libéralisme pousse à coup d'engrais, de pesticides et de lobbies. La mauvaise nouvelle c'est que nous allons payer nos macaronis jusqu'à trente pour cent plus cher, si nos héroïques compatriotes des galeries marchandes daignent nous en laisser quelques paquets. Mais la bonne, c'est que l'on aura bientôt la possibilité d'en finir avec le Macronisme et les start-ups connectées sur la 5G mais déconnectées de l'humanité et de relancer non pas la culture du pognon, mais celle du blé dur....

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